ILS MÉRITENT LEURS MILLIONS

Quel homme de science, quel homme de lettre, aussi doués soient-ils, peuvent donner autant de joies individuelles, autant de liesses populaires, autant d’espoirs, autant de fierté, à des millions d’individus, à une nation entière, en l’unissant autour d’un même emblème, en les faisant chanter en chœur le même hymne national ? Aucun.

Ce qu’ont fait les hommes de Madjid Bougherra durant ces derniers jours, en donnant des frémissements aux algériens, en les tenant en haleine, en les réjouissant, en les faisant sauter de joie, en leur donnant de la fierté d’être ce qu’ils sont, aucun homme de science et de lettre, fut-il un Nobel, un Fields ou un gancourt, ne pourra jamais le faire aussi largement, aussi intensément.

Alors, que les esprits chagrins qui ne comprennent rien à la mécanique populaire se rendent à cette évidence que les peuples du monde aiment ceux qui leur donnent du plaisir plus que tous les autres et qu’ils les élèvent au rang des petits dieux. En conséquence, ils leur donnent sans compter et trouvent qu’ils méritent bien les centaines de millions en devise forte qu’ils reçoivent en salaire, sans être des rats de laboratoires ou de bibliothèques, tout simplement en s’amusant et en jouant de leurs pieds, en jouant de nos passions.