LA FRANCE ET LES FRANÇAIS

Ils étaient très nombreux hier les français à être devant les petits écrans pour suivre le match France- Australie. Chez eux, entre amis ou dans les bars. D’habitude, sur l’initiative des municipalités, pareils évènements se regardent dans les rues, sur écran géants. Mais cette année, la France officielle, ou du moins une partie de cette France, a décidé de faire entorse à l’usage et ne pas diffuser les compétitions, parce que c’est le Qatar qu’elle accusé de rage, qui en est l’organisateur.

Finalement, les français n’ont pas prêté l’oreille aux voix du mépris et du ressentiment qui ont fusé des gorges seches d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, et ses comparses et que les voix de leurs maîtres: les CNEWS et les BFM TV, ont relayé tambour battant.

Drapée d’un humanisme factice, la France officielle a de tout temps été crasse. De tout temps elle a fourni à profusion les raisons du dédain et de la méfiance à son égard. Mais en même temps, et comme pour compenser la laideur et les injustices de leur État, des français se sont de tout temps révélés être les meilleurs des hommes.

Ce n’est donc pas les français qui sont jaloux du Qatar, mais la France qui, pourtant, se nourrit à sa main et qui lui doit beaucoup. En France comme ailleurs, on a pas toujours les gouvernants qu’on mérite.

Confondre les États et leurs peuples est une injustice à l’égard des peuples que nous commettons toujours. Mettre dans le même sac tous les français ou tous les américains ou tous les anglais ou tous les marocains ou tous les saoudiens et leur reprocher les fautes de leurs États est une erreur. Et s’il est vrai qu’il y’a parmi tous les peuples du monde des êtres infâmes et indignes, il est aussi vrai que ces êtres sont toujours minoritaires. Mais comme les tâches noires souillent la blancheur immaculée et que le peu de haine occulte beaucoup d’amour nous tombons souvent dans le piège et nous ne voyons sur les visages que les verrues qui gâchent leur beauté.