Oui , « la sardine de Beni-Saf » , c’est aussi le titre donné à un quatrième ouvrage qui vient de paraître à Tlemcen sous la plume de notre collaborateur M. Benallal Mohamed, un écrivain qui a longuement côtoyé les pécheurs de Beni-Saf. Il vient de faire sa vente dédicace dans la même ville de Beni-Saf, en ce jour du 14 avril 2018. La rencontre qui s’est déroulée à l’école de formation technique de pêche et d’aquaculture de Beni-Saf fût animée par des spécialistes et marins pécheurs de la région.
Si l’ouvrage en question parle du poisson bleu très prisé au demeurant par la population tant locale et nationale qu’internationale à cause de sa richesse en protéine mais surtout de sa popularité dans la ville de Beni-Saf qui en a fait le moteur principal de son développement économique , depuis un certain temps, il n’en demeure que la rareté observée jusque là de cette espèce de poisson ne cesse de soulever moult interrogation au sein de la population habituée a en faire son plat préféré en remplacement des viandes rouges coûteuses et hors de portée de la classe à faible revenu . Bref, tout y est dans cet ouvrage qui retrace au détail près , tout ce qui touche la sardine depuis sa pêche par les marins pêcheurs à bord de leurs chalutiers jusqu’à la commercialisation et même au delà, en décrivant leurs départs de nuits vers la haute mer, les méthodes utilisées, le retour à la « marina » et de là vers les détaillants ambulants et leur criée jusqu’aux ménages Benisafiens qui en raffolent et ont fait de ce poisson, le plat le plus prisé dans la région, partageant ainsi les meilleurs moments de joie des familles.
D’autres parts, si l’ouvrage parle de ce déficit sur les étals des marchés à Beni-Saf comme ailleurs dans tout le pays, il évoque également ses causes découlant des phénomènes nouveaux qui ont bousculé le milieu naturel de la sardine et où la pollution a fait son chemin jusqu’à bouleverser l’environnement propre du poisson bleu et entraîner son élimination graduelle des hautes mers. Au cours de cette rencontre, il faut dire que des informations très instructives sur ce phénomène touchant cette espèce et bien d’autres, se sont dégagées du débat convivial entamée entre marins pêcheurs et experts en science halieutique.
C’est dire que d’aucuns ne s’accordent à sous estimer le phénomène alarmant qui touche la mer méditerranée en général et la sardine en particulier qui va vers son extinction programmée si les pouvoir public et le soutien international n’y arrivent à subjuguer la situation. À ce titre, une thèse développée par M. Louahla , de la direction de la pêche de Sidi Bel Abbes, renvoie, en sus du phénomène de pollution avancée dans le bassin méditerranée, la cause au barrage d’Assouan (En Egypte) qui dit-il, bloque toute la nourriture diversifiée de planton et faune, charriées depuis des milliers de kilomètres par le Nil vers la méditerranée, une diversité de faune qui attirait dans le passé de plus en plus le poisson bleu dans cette région. D’autres parts, la multiplication des déversements des huiles et autres produits chimiques dans la méditerranée par des bateaux , ne fait qu’accélérer la pollution du milieu naturel de l’espèce entraînant son extinction et l’arrivée d’une autre composée de prédateurs plus coriaces et dangereux pour l’écosystème du bassin.
À cela s’ajoute comme le souligne, d’autres intervenants,l’entrée en lisse des USA et la chine avec des moyens énormes de pêche sur la cote est de l’atlantique c’est à dire tout le long de la coté Africaine et prés de l’embouchure du détroit de Gibraltar par où transitent cette espèce de poisson bleu transformée en farine de poisson destinée à l’engraissement de leur cheptel bovin. Le filet électrique, la dynamite , bref, toute une série de moyens nocifs pour anéantir l’espèce est en cours d’utilisation.
Et ce qui est encore plus dangereux, a souligné un autre intervenant , « c’est la pêche en temps de repos biologique c’est à dire en période de reproduction, cela contribue drastiquement à sa réduction » et d’en conclure « qu’il fut un temps où l’inspecteur vétérinaire venait avec son pied à coulisse pour mesurer la maille du filet, de nos jours , cette vérification ne se fait plus et du coup , la « pasta » (Petit poisson) est servi au su et vu de tout le monde sur les étals des marché. Pourtant une loi Algérienne interdit la pêche de poisson dont la dimension est inférieure à 11 cm signale M. Benallal. « Mais qui respecte la loi en Algérie dira cet autre marin pêcheurs ??? »
Vous pourrez vous procurer le livre chez l’éditeur Ibn-Khaldoun à Tlemcen en attendant sa mise en vente dans les autres villes du pays.