LE COURAGE DES INVERTÉBRÉS

Il n’y a guère longtemps je vous entretenais de l’espérance de vie des méduses et de leur surprenante résistance aux aléas de l’évolution.

En voilà un qui relève de ce miracle paléontologique.

Ce spécimen (et ses galéjades qui ne feraient pas rire une moule) pourrait prétendre au parti de la Marine.

Et, dans la foulée avoir droit aux indemnités prévues par la loi 2005 au titre des supplétifs oubliés (et méprisés) de la République.

Ces anguilles opportunistes sont légion. Mais ils sont seuls à croire qu’ils seront épargnés lorsque leurs maîtres et saigneurs feront le tri entre les bons et les mauvais bougnouls.

Pôv truffe !

Djeha,
J. 21 juillet 2016

Il fait le parallèle entre l’attentat de Nice et la Bataille d’Alger
Dérapage de Boualem Sansal
Said Rabia, El Watan, le J. 21.07.16

En lisant l’article de Boualem Sansal publié le 18 juillet dans le journal français Le Monde, on ne peut qu’être ahuri devant l’insultant parallèle qu’il fait entre le terrorisme abject de Daech et des séquences de la Guerre de Libération nationale.

L’écrivain développe que «chaque terroriste a besoin d’inventer son mode opératoire à lui, qui sera sa signature et produira l’effet le plus important pour le coût le plus bas». L’auteur de Village de l’Allemand a cru opportun d’évoquer la Bataille d’Alger et de comparer ses héros au criminel désaxé qui a semé la mort et la désolation à Nice. «En Algérie, durant la Bataille d’Alger (1957), le FLN, après avoir usé de diverses méthodes (attentat au pistolet, égorgement, incendie, le tout improvisé plutôt que réfléchi et planifié…) a trouvé la méthode qui allait être sa signature, qui donnerait l’effet le plus grand (action psychologique sur les populations, nombre de victimes, retentissement médiatique, destruction de lieux qui symboliseraient la vilenie de l’ennemi…), pour le coût le plus bas (la mort éventuelle du terroriste ou du commando).

Ce fut l’attentat à la bombe dans des cafés phares de la capitale, très courus par la bourgeoise algéroise (la Cafétéria, le Milk Bar, L’Otomatic, le Coq Hardi), commis par de jeunes Algériennes se faisant passer pour des Européennes délurées», écrit Boualem Sansal. Il se hasarde ainsi sur des faits de l’histoire accomplis par des héros du combat libérateur qui a abouti à l’indépendance de notre pays en 1962.

Assimiler les couffins de Zohra Drif, Djamila Bouhired et Hassiba Ben Bouali au terroriste de Nice est un raccourci, le moins que l’on puisse dire, indécent. Larbi Ben M’hidi, un des chefs emblématiques de la Révolution, avait opposé cette cinglante réplique, restée dans les annales, à ce genre de condamnation à un journaliste français qui lui avait posé une question sur le «terrorisme» pratiqué par le FLN lors de la Bataille d’Alger : «Donnez-nous vos chars et vos avions, nous vous donnerons nos couffins.»

Pour Boualem Sansal, la Bataille d’Alger est donc une somme d’actes de terrorisme contre un gentil colonialisme. Qu’est-ce qui lui a pris pour oser un tel parallèle ? Ce n’est assurément pas les outils intellectuels qui manquent à l’écrivain pour faire la différence entre le mouvement de libération nationale et les terroristes de Daech.

Sa contribution, qui prétend être une explication aux nouvelles méthodes du terrorisme de Daech, s’aventure aux limites du révisionnisme. Faire le parallèle entre les héros de la Bataille d’Alger et les terroristes de Daech est une contrevérité que rien ne justifie. Même pas une éventuelle méprise dans les distorsions dystociques de «l’expertise» d’un écrivain s’improvisant spécialiste du phénomène du terrorisme.