LE QATAR ET L’EFFET PAPILLON.

Dans une conférence tenue en 1972, le météorologue Edward Lorenz s’était demandé si le battement de l’aile d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas.

La réponse qu’il en a donné relativement à la théorie du Chaos est trop compliquée pour le juriste que je suis, mais je retiens de cette métaphore la conclusion qu’un évènement mineur peut s’amplifier progressivement et provoquer des bouleversements colossaux.

Ce qui s’est passé hier à Bruxelles et à Paris en est une manifestation. Le même jour s’est déroulé le match opposant la Belgique au Maroc. Il s’est conclue avec le résultat que l’on sait. Mais alors qu’aucun incident notable n’a été signalé à Doha, à quelques milliers de kilomètres de là, les rues Bruxelloises et parisiennes ont connu des violences extrêmes.

Alors qu’au Qatar c’était le battement de l’aile du papillon, en France et en Belgique ce fut la tornade. Des tornades récurrentes, devenues le lots quotidien d’une Europe chaotique.

Malgré toutes leurs tentatives ridicules et malgré l’acharnement des Européens qui frise le racisme pour mettre en doute les capacités d’un pays arabe à organiser une manifestation sportive du niveau d’une coupe mondiale de football, depuis le début de la compétition tout ce passe à merveille, et le Qatar n’arrête pas d’épater les gens honnêtes qui jettent sur l’événement un regard objectif et de susciter la jalousie chez les autres.

Aux jours des bilans, face aux résultats, même ses adversaires seront obligés de se rendre à cette évidence que le Qatar a placé la barre trop haut pour les anciennes grandes puissances qui se meurent de leurs contradictions internes, qui n’arrivent plus à assurer en leurs seins sécurité et stabilité au quotidien, et dont l’influence, de ce fait, n’arrête pas de se réduire comme une peau de chagrin.

La France, par exemple, s’apprête à organiser des jeux mondiaux. En sera-t-elle capable? Beaucoup émettent des doutes à ça sujet, surtout depuis les drames et le fiasco absolu qu’à connu le stade de France, alors qu’il ne s’agissait que d’un seul match entre deux pays européens de civilisation et de culture commune et qui n’a duré qu’une demi-journée. Ce que le petit Qatar est en train de réussir avec brio, il n’est pas certain que la grande France le réussira.

Entre l’Occident et le monde arabe, il n’y a pas que la distance qui sépare. Il y’a aussi, il y’a surtout, la culture. Cette Occident, qui se prend pour le nombril du monde, veut lui imposer la sienne. Or c’est cette culture, permissive et libertaire, qui est la cause première de sa décadence, des déchirements et des menaces qui pèsent sur lui.

Dès lors c’est à bon droit que, pour la sauvegarde de sa cohésion, une très grande partie du monde veut s’en prémunir. Et s’il y’a une leçon à retenir de cette fin d’automne, c’est que le choc des cultures est bien installé, que c’est l’occident qui est responsable de sa provocation et son entretien et qu’il n’est pas certain qu’il en sortira le gagnant.

11Ziane Kaddour et 10 autres personnes

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