A sidi bel abbés, spécialement dans le périmètre du chef lieu de la ville, le train devient imprévisible. Il frappe sans avertir semant la terreur au sein de la population avoisinante. En plein agglomération, le serpent de fer devient telle une machine à liquider silencieusement des vies. Les rails ne peuvent être évités, du fait qu’elles coupent la ville en deux obligeant les gens, des écoliers en l’occurrence, au passage à chaque besoin.
Devant des passages non gardés et des rails non protégés, le train devient maitre des lieux telle un alligator qui tue par légitimité s’offrant les défaillances d’une négligence caractérisée des autorités concernées. Le temps du train siffle trois fois est révolu. Les pilotes de train deviennent fous à les voir klaxonner sans relâche avant d’entrer à la gare créant une gêne sonore insupportable sans autant le vouloir. Ils sont plus terrorisés que ces victimes qui accablent leurs paisibles existences. C’est le témoignage d’un chauffeur de train « ces victimes restent colées dans nos têtes pendant plusieurs jours. Un vrai cauchemar ».
Entre temps, Le bilan s’alourdi. Un autre jeune âgé dans la trentaine vient d’être déchiqueté par le train au passage non gardé de sidi Djillali. Il a fallu du courage et une force immesurable pour rassembler ses parties détachées par les sapeurs pompiers. Le choc du train était redoutable. Une scène affreuse qui s’offrait, au limite de l’insupportable, mais faut-il encore se limiter à réduire des tragédies pareilles à de simples accidents. Faut-il encore se limiter aux faits saillants sans autant éveiller les sentiments afin de provoquer des réactions.
Ne pas oser heurter les sensibilités c’est banaliser une mort, vendre la vie aux rabais, et le seul souffrant reste celui qui va perdre cette compagnie. On devient de la sorte égoïste. A l’avenir, il ne faut plus se limiter à décrire une catastrophe par un simple accident compris dans un heurte et une dépouille évacuée à la morgue.
Djillali T