Le grave incident que vient de subir l’EPE SPA ENIE nous interpelle tous et interpelle les Pouvoirs Publics en particulier sur la réflexion à entamer nécessairement sur la HSE (Hygiène et sécurité dans l’Entreprise)
L’ENIE née d’un projet de la politique des industries industrialisantes chères à De Bernis et dont Boumediene en fut un des adeptes les plus fanatiques, lors des fastes années 70. C’est en effet en 71 que l’idée du projet fut lancé dans les couloirs de la SONELEC à ALGER. Il y avait en particulier 2 grands projets en gestation : Le projet EGP (actuelle ENIE) et le projet Électroménager (actuelle ENIEM à Tizi-Ouzou)
Sa localisation fut d’abord décidée à El Achour à Alger et les études avaient commencé, quand un lobby local mené en particulier par TAYEBI LARBI commença à agir en faveur des équilibres régionaux et vendre la localisation à Sidi-Bel-Abbès. Il faut rappeler que le Ministre de l’Agriculture de ‘époque, le Fils de Hadj Bekhadda de BOULET (Actuel Mostefa Benbrahim) était puissant de par son amitié avec BOUMEDIENE.
Ainsi naquit le PROJET EGP avec à sa tête comme Chef de projet M. GHRIB Mohammed connu comme grand technocrate, un bourreau de travail mais aussi PAGSISTE convaincu. Son équipe de départ fut donc constituée en grande majorité de militants de ce Parti clandestin mais toléré. La hargne et l’ambition ont fait que M. GHRIB atteigne aisément les objectifs fixés et les dépassa même en certaines situations.
En 1977, le Projet entre en phase de production et se transforme en «COMPLEXE ÉLECTRONIQUE GRAND PUBLIC» dont le Directeur est M. GHRIB.
Ce fleuron construit notamment avec la Société GTEI américaine, produisait en 1978, des téléviseurs noir & blanc avec 80% d’intégration, des T.V. couleurs avec un taux d’intégration évolutif ayant atteint jusqu’à 40% ainsi que les Tubes cathodiques, l’ensemble des composants électroniques (transistors, diodes, THT, tunner, et même les Circuits intégrés…)
Malheureusement, la politique du PAP (programme anti-pénurie) préconisée par l’équipe de BRAHIMI la science sous l’ère CHADLI stoppa net la progression et le développement d’intégration initiée par les dirigeants et les cadres du Complexe Électronique Grand Public ! A titre de comparaison, la Société Sud-Coréenne GOLD STAR devenue par la suite LG est née après le Complexe Électronique ENIE ! A voir leurs positions actuelles, il y a de quoi avoir beaucoup de regrets !
Le Complexe se remit donc au SKD et l’industrie du tournevis, abandonnant totalement, la clef du développement, la production des composants et le transfert technologique avec la recherche et le développement ! Il en restera là jusqu’à aujourd’hui et est passé d’un effectif de 6 200 salariés, à un millier ou moins !
La restructuration des sociétés nationales entreprises en 1982, fut à l’origine de la création de l’ENIE comme entreprise nationale autonome et décentralisée en se détachant de l’entreprise-mère la SONELEC. En 1989, l’autonomie des entreprises instituée par HAMROUCHE pour booster l’économie l’érigea en EPE autonome dotée d’un Conseil d’Administration. L’ENIE ne saurait rester en marge des bouleversements politiques que vivait le pays et surtout après les évènements d’Octobre et durant la décennie noire, d’autant plus qu’elle a dû payer chèrement son statut d’entreprise trop politisée et instrumentalisée. D’ailleurs son premier Chef de Projet, Premier Directeur du Complexe et Premier DG en tant qu’ENIE finira sa carrière en tant que Ministre dans le Gouvernement HAMROUCHE.
Ce fleuron comme on se plaît et complaît à le nommer, a été le moyen de permettre à toute une génération de travailler, apprendre, grandir, et se reproduire. Des Cadres venus de tous les coins du Pays y ont travaillé, ont connu Sidi-Bel-Abbès et son caractère trop hospitalier pour pouvoir la quitter au moment de la retraite. Ils s’y sont donc installés et vu leurs enfants grandir et se revendiquer Bel-Abbésiens ! On pourra les rencontrer généralement – mais pas exclusivement – au Lido, le s80 logements, le Village le Rocher et à un degré moindre aux 200 logements d Bd Zabana.
Ce fleuron qui nous a fait, qui nous a garanti une carrière, un salaire, un logement et parfois même un mari ou une femme avant de nous assurer une retraite, vient de partir en fumée me dit-on. Je n’ose y croire. Au fond de moi-même, je prie pour que cela ne soit qu’un magasin, que l’outil d’assemblage ne soit pas touché. L’ENIE est désormais un patrimoine de la Wilaya qu’il faut à tout prix préserver.
Mais l’incendie de l’ENIE n’est que l’arbre qui cache la forêt, dans cette situation d’ignorance nationale d’une politique de réhabilitation de la Fonction vitale de «l’Hygiène et la Sécurité de l’Entreprise » (H.S.E.) Aucune entreprise dans le Pays n’est totalement sécurisée. Aucune ne dispose d’un plan d’évacuation du personnel. Les issues de secours sont-elles connues par tous les salariés. Montrez-moi une usine où les simulations de lutte contre l’incendie sont organisées périodiquement ! Les personnes présentes lors de l’incendie pourront-elles me confirmer que les bouches d’incendie ont fonctionné ? Les agents de sécurité présents ont-ils su les faire actionner, ont-ils essayé ? Trop de questions décidément. Or, dans toute industrie, l’incendie doit être circonscrit au début,sinon, c’est la catastrophe! Si les bouches d’incendie ne fonctionnent pas et si le personnel de sécurité n’est pas formée et est juste un personnel de gardiennage et de briseurs de grève; alors les dégâts sont garanties. Cela sans oublier que le site de l’ENIE est doté initialement par un système anti-incendie qui se déclenche automatiquement (Système sprinkler)
L’ENIE a déjà par le passé connu au moins deux (2) incendies : L’un accidentel qui a touché un stockage de matières près de la station d’hydrogène et qui a été maîtrisé avec une grande difficulté parce que justement les bouches d’incendie ne fonctionnaient pas et celles qui fonctionnaient leurs tuyaux étaient percés à plusieurs niveaux et qui ont fait que l’eau arrivaient au compte-gouttes au niveau du foyer du feu. Le deuxième a été purement criminel par la horde des terroristes au niveau de l’unité de Télagh.
Récemment, il y eut plusieurs incendies et notamment celui du Complexe d’électroménager de CEVITAL (SAMSUNG) à SETIF. La dernière semaine c’est une usine de pesticides qui a été complètement détruite à Maghnia, malgré toute la volonté et le courage des salariés qui ont essayé sans succès de circonscrire l’incendie.
Alors de grâce, Messieurs les Pouvoirs Publics, prenez à bras le corps la fonction HSE au niveau des entreprises pour pouvoir sauvegarder l’emploi. Les textes existent, faites les appliquer.
Djillali@bel-abbes.info
L’incendie qui s’est propagé le 08 octobre 2015 au CEGP est déplorable et laisse beaucoup d’amertume au cœur de tous ceux qui travaillent et ont travaillé à l’ENIE, et en particulier ceux qui ont travaillé au CEGP. Nous espérons une reprise rapide de son activité.
Ceci étant concernant votre chronique, on peut être tout à fait d’accord avec cette synopsis de l’historique du CEGP, initié dans les arcanes de l’industrie lourde chère au président Houari Boumediene, très en vogue à l’époque, fut axé sur la mise en place de grands complexes industriels comportant plusieurs technologies à l’instar de l’industrie automobile (de la fonderie à l’assemblage). Il est certes nécessaire de soulever le problème épineux d’hygiène et sécurité et les manquements dans ce segment dans l’entreprise algérienne (nombre important d’incendies ont été recensés ces derniers temps en Algérie), il n’est pas le seul dans la vie d’une entreprise qui se veut performante, d’autant plus celle concernant l’électronique, c’est-à-dire une entreprise technologique à haute valeur ajoutée. Je voudrai plutôt axer mon post sur la fonctionnalité de l’entreprise et son incidence sur les résultats. L’industrie de transformation, elle a fait l’objet de beaucoup d’études et en particulier à partir de l’entreprise General Motors et ses centres de recherche, et des chercheurs (Fayolle, Mayo, ect…,), elle stipule que pour une performance optimisée ( en tous domaines) le nombre de niveaux hiérarchiques vertical devant être limité à quatre ou cinq niveaux, quant aux niveaux horizontaux ils sont déterminés par les fonctions ( production , technique (assurance qualité, maintenance, hygiène et sécurité), commercial ( in, out), administration et finances), toutes les fonctions accessoires sont à sous traiter ( nettoyage, jardinage, gardiennage, transport, cantine). Si elle devient plus grande elle est obligée d’essaimer et c’est ce qu’on appelle les spin offs). Ceux sont là les ingrédients pour une bonne fonctionnalité de l’entreprise de transformation. En ce qui concerne les stocks beaucoup d’entreprises de transformation de par le monde gèrent leurs stocks à flux tendus, et n’ont pratiquement que des quantités limitées de produits ou matières premières à stocker dans les magasins.
Toute modification dans l’organigramme et sa fonctionnalité induirait des dysfonctionnements, difficulté de transmission de l’information, et de difficulté de cerner les responsabilités, ajouter à cela la gestion des effectifs pléthoriques. Dès lors que cette organisation soit ( le cas de l’ENIE entre autres exemples en Algérie, on y a recensé à une certaine époque plus de 10 niveaux hiérarchiques*) modifiée pour absorber de la pléthore ( entre autres) en modifiant la hiérarchisation de sa structure, elle devient ingérable, ajouter à cela le népotisme négatif ( des gens incompétents dans les postes de responsabilité ) dans une entreprise technologique censée générer des bénéfices. Ceux qui étaient aux ressources humaines en savent quelque chose.
Malgré l’amaigrissement forcé (crise financière des années 90) par départs volontaires et retraites anticipées, l’ENIE est encore régie par les mêmes réflexes de gestion.
Le facteur humain est l’élément essentiel pour la bonne gestion et pour les performances dans l’entreprise, la formation, le recyclage, et les remises à niveau, sont essentiels et sont des pré requis.
*du contre maître au directeur général
c’est le résultat de l’inconscience et l’indifférence des responsables de cette entreprise
cv’est vrai djillali mais y ‘avait aussi des oppositions a tel projet car techniquement parlants aucune société dans le monde n’est capable de fabriquer du vis jusqu’aux semi conducteurs..le projet était beaucoup plus politique que industriel..le pouvoir en place politique voulait les plus grands usines de l’afrique sans penser aux inconvénients du gigantisme..jusqu’a maintenant le discours de certain homme politique verse encore dans ce gigantisme »nous avons le plus grand ceci cela »
lorsque tu met une entreprise gigantesque sur le dos de gestionnaires comment voulez vous qu’ils ne seront pas dépassé??
mais si par exemple le projet etait économique le téléviseur serait partagés par 1000 unités privés et publique ou chacun fabriquera un élément
un petit projet cnac ou ensej par des ingénieurs peuvent créer une petite unité de fabrications de vis, un autre des rondel, un autre des résistance couche carbone, un autre résistance bobiné un autre condensateur déjà dans cette série pas moins de 100 référence différente sont a fabriquées … ces unités seront aussi disséminé sur tout le territoire nationale si une unité privée fait faillite ou sera ravagés par un feu les autres seront dans épargnés..
l’économie algérienne et faite par des politique pour un but politique et non pour l’économie..le drame de l’algerie c’est cela des gens qui n’ont rien avoir avec le domaine entrent et font une catastrophe..ce n’est pas ton domaine n’y entre pas reste dans ton propre domaine et maitrise le bien..
mille métiers mille misère, mille domaine aucun domaine