Monsieur BENOUARI,

Je vous connaissais à peine, suite à votre passage en tant que Ministre dans le Gouvernement de M. GHOZALI, puis vous avez complètement disparu de la circulation. Vous avez certainement voulu redevenir, le Suisse que vous étiez. En consultant le net j’appris avec surprise, que vous n’avez pas chômé. Ainsi :
– De 1981 à 1989 vous avez été Trésorier et responsable des salles de marché de groupes bancaire (AL Saudi Banque, Société Générale)
– De 1992 – à ce jour : Président d’Écofinace S.A. société de conseil et de montage en partenariats industriels et financiers
En parallèle, votre parcours politique aura été des plus prolifiques :
– 2013 : Président du Parti radical de Cologny (Genève)
– 2013 : Président de l’Association DiverCité (Genève)
– 2002 – 2006 : Administrateur de L’Aéroport International de Genève
Avant de savoir   tout cela, j’ai   – comme tout citoyen jaloux de son Pays – suivi les présidentielles et notamment les candidats potentiels. En vous reconnaissant dans les candidats, j’ai été ravi de constater que notre «élite» n’abdiquait pas et s’engageait dans la lutte politique. Croyez-moi, Monsieur BENOUARI, j’ai été fort convaincu par le discours que vous avez tenu sur le plateau d’une chaîne télé privée. Mieux encore, vous avez fait l’unanimité. J’allais même peut-être voté pour vous.
Mais chassez le naturel, il revient au galop. Il aura suffi que le Conseil Constitutionnel rejette votre candidature, pour que vous reveniez à vos «origines» A votre véritable rôle : Celui qui représente les lobbies d’outre-mer. D’ailleurs, l’avez-vous réellement quitté? A voir les tâches que vous assumez, permettez-moi d’en douter.
Vous osez – sans honte écrire : «C’est une urgence absolue. A trop attendre, on risque de ne plus pouvoir agir», dans votre lettre adressée au Parlement européen et à une vingtaine de députés européens.
Après avoir établi un constat très accablant sur la gestion autoritaire du régime algérien et les périls qui guettent le pays, Vous appelez le Parlement européen à exhorter «le régime algérien à ne pas attenter à la liberté d’expression et à ne pas réprimer les manifestations de l’opposition algérienne (…), à l’engager à ne pas fausser les résultats des élections (…), refuser de cautionner la fraude annoncée (…)».
Vous avez appelé aussi l’Union européenne « à ne pas rééditer l’expérience de la mission d’observation dirigée par José Ignacio Salafranca, qui a laissé le plus mauvais des souvenirs aux Algériens». «Le cynisme de ce système et sa capacité à jouer de ses relations commerciales avec l’Occident pour faire accepter sa politique irresponsable à l’égard du peuple algérien atteignent aujourd’hui leurs limites», écrivez-vous, en plaidant pour une rapide «transition démocratique».
Finalement, quel était votre objectif ? Juste devenir Président de la République Algérienne Démocratique et Populaire ? Croyez-vous que briguer la magistrature suprême pouvait se faire à mi-temps ? Pourrait se faire au cours d’une « pause-citron » de vos navettes Berne-Dubaï ?
Monsieur BENOUARI, dites-moi sérieusement, combien de temps avez-vous vécu dans ce Pays, dont vous vouliez en être le Président ? Dites-moi sérieusement, quelles villes et villages de l’intérieur avez-vous visité ? Où étiez-vous, durant la décennie noire ?
Oui, Monsieur BENOUARI je vous le concède. Mons Pays n’es pas exempt de reproches en termes de Démocratie. Oui, nous avons vécu des fraudes lors des élections, des manipulations et nous en connaîtrons probablement encore. Mais on ne pourra jamais mettre fin aux dysfonctionnements de notre gouvernance en faisant appel à « vos » instances européennes. La « tutelle » que vous recherchez n’est pas notre solution .Notre solution est en nous. Elle est en Madame Louiza HANOUNE, en Messieurs BENFLIS, Fawzi REBAINE et Abdelaziz BELAID. Elle est en Said SAADI, en MOKRI, en Djillali SOFIANE. Ceux-là – de véritables Algériens – en choisi le terrain de lutte, le terrain Algérien, avec pour seul arbitre, le Peuple Algérien. Ils n’ont pas eu à se désister d’une autre nationalité, pour faire acte de candidature.
Finalement, c’est peut-être ce regret qui vous fait réagir ainsi. Car la République Helvétique dont la rigueur est proportionnelle à celle de ses montres, ne vous gratifiera plus de sa nationalité que vous avez renié, comme vous avez renié celle d’origine, pour un temps.
Monsieur BENOUARI, j’allais presque remercier  MEDELCI pour avoir rejeté votre dossier, autrement j’aurai peut-être voté pour vous et le regretter.

djillalic@bel-abbes.info