ONCLE SAM : OLLA CUBA !!! ROCK AND ROLL ET SALSA!!!

En diplomatie , il n’y a ni angélisme , ni nostalgie, il n’y a que des intérêts . C’est une maxime que tous les hommes d’état et de gouvernement ont en tête avant tous conciliabules préalables à toutes négociations . Le réchauffement des relations diplomatiques , depuis le renversement du dictateur Fulgencio BATISTA, le 1er janvier 1959, n’a pas enfreint cette ligne de conduite , même si les Rolling Stones sont arrivés à CUBA pour offrir un concert historique pas aussi spontanément qu’on veuille le laisser supposer. Le rapprochement des USA et de CUBA va , donc dans ce sens, chaque partie répondant à un intérêt spécifique , imposé par des contraintes soit économiques pour l’un, soit stratégiques pour l’autre. Il est à rappeler qu’à l’ère de BATISTA , CUBA vivait essentiellement du tourisme et de la canne à sucre , principale richesse de l’île . C’est autant dire , la proximité des côtés américaines aidant , que CUBA était à la merci des ÉTATS-UNIS et que son indépendance n’était qu’une façade , comme du reste pour tous les pays d’Amérique Latine, elle pouvait être considérée comme ayant le même statut que PORTO-RICO .
Après que le le Président WILSON , inspirateur et créateur de la SDN( Société Des Nations, ancêtre de l’ONU actuelle), les USA n’y ont pas adhéré , ait prôné ” l’Autodétermination des Peuples ” , en opposition à la politique européenne de Colonisation , à l’exemple de des empires Britanniques et Français constitués dès la première moitié du XIX ème siècle . Au début du XX ème siècle le courant isolationniste régissait la politique étrangère américaine . C’est ainsi que le 2 décembre 1823 , James MONROE , 5 ème Président des États-Unis , énonce la doctrine qui portera son nom, à savoir: “L’AMÉRIQUE AUX AMÉRICAINS”, pour signifier à l’EUROPE en particulier et au monde en général, que l’Amérique du Sud , autant dire Latine, n’est pas ouverte à la colonisation . En contrepartie les ÉTATS-UNIS n’interviendraient jamais dans les affaires Européennes , juste avant la fin de la première guerre mondiale qui lui a permis de se propulser dans l’arène internationale ( pour ne plus en sortir) , en intégrant le camp des Alliés en guerre contre l’Allemagne de GUILLAUME II. Deux Présidences marquèrent ce courant décisif , celle de Théodore ROOSEVELT et celle de Woodrow WILSON , même si tous deux expliquèrent l’abandon de l’isolement par des démarches et théories inverses. ROOSEVELT fondait son point de vue sur ” l’équilibre des forces” parce que l’intérêt de la nation l’exigeait et que lui même ne pouvait envisager l’équilibre mondial sans l’Amérique . WILSON , lui, attribuait à l’Amérique un rôle messianique: il lui incombait non pas de travailler à l’équilibre des forces, mais de répandre dans le monde les principes qui la gouvernaient . Ces principes posaient que la paix se fondait sur l’expansion de la démocratie ( la PAX AMÉRICA ) , que les états devaient être jugés au vu des mêmes critères que les individus et que l’intérêt national consistait à adhérer à un système juridique universel. Il n’échappe à personne que les pays qui ont subi les affres de la politique américaine n’ont jamais été dupes des méandres de cette politique étrangère fondée sur les valeurs morales , plutôt hypocrites , voire volontairement utopiques. La politique américaine est en fin de compte pragmatique , elle concilie à la fois , une politique d’équilibre des forces , un isolationnisme entretenu qui dispose que ” l’AMÉRIQUE AUX AMÉRICAINS ” reste un fondement de leur démarche , et que l’ordre morale ( celui que l’Amérique interprète et définit à sa guise) , respectueux de sa démocratie , soit généralisé à travers la planète entière . Il n’est pas difficile de traduire ou d’interpréter le tout par: un chèque à blanc pour une hégémonie ou une suprématie en tout lieu et en tout instant. La doctrine à laquelle les USA font référence de temps à autres, pour éloigner toute ingérence dans les affaires du continent Américain , à été prise en défaut en 1961 lorsque Fidel CASTRO, le leader Maximo, prendra l’initiative d’un rapprochement avec l’Union Soviétique et mettre le territoire américain en situation d’être attaqué par des missiles soviétiques lancés depuis le flanc Sud du continent, c’est à dire de l’île de CUBA. Toute la littérature diplomatique forgée par l’histoire , et toute la rhétorique messianique faite pour la consommation des Peuples, ont soudain pris tous leurs sens . L’Amérique protégée du reste du Monde par deux immenses Océans (ATLANTIQUE et PACIFIQUE) , et hantée par le cauchemardesque souvenir de PEARL-HARBOR , ne peut tolérer une quelconque dérogation à la doctrine MONROE . Une épine dans son flanc Sud est un cauchemar de tout instant pour chaque Président des États-Unis. C’est là que la diplomatie du Président Barak OBAMA donne pleine signification à un deuxième mandat finissant, à savoir détendre les relations avec CUBA , dans la perspective de réaffirmer la Doctrine de MONROE , héritage à préserver par tout locataire de la “MAISON BLANDE”. Est-il besoin de rappeler que le désir d’expansion de l’Amérique et sa conviction d’être un pays plus pur et plus moral , qu’aucun pays européen ne s’est hasardé à se mettre au travers de ses désirs , ni à entrer en conflit . Ne considérant pas son expansion comme une politique étrangère , du fait que le Continent Américain lui appartient de droit , chasse gardée s’il en faut ( Doctrine MONROE) , ” les États Unis pouvaient employer leur puissance pour prendre l’avantage ,sur les indiens, sur le Mexique au Texas , et cela en toute bonne conscience . En un mot la politique étrangère se passerait d’Affaires Étrangères .”( cité par Henry KISSINGER in –Diplomatie—-page 27 éd. Fayard) . Se prévalant de la dite Doctrine , l’Amérique pouvait tout se permettre, donc faire valoir son hégémonisme , sûre de sa puissance économique et militaire . La dislocation du Pacte de VARSOVIE a plus que conforté cet état de chose. Le Président Barak OBAMA , à l’instar de ses prédécesseurs , veut marquer son passage à l’investiture suprême par le retour de CUBA dans l’escarcelle du continent , telle une brebis qui retourne à un enclos qu’elle ne devait jamais quitter, et ce dans une démarche évangélique teintée d’une morale démocratique . CUBA , avec toute la bonne volonté de ses dirigeants , aussi courageux et valeureux qu’il soient , ne pouvait se permettre de perpétuer un embargo de plus de soixante-dix ans, de son puissant voisin , sans mettre en péril et le pays et son héroïque peuple . Une ouverture au monde , même dans la contrainte devient nécessaire , pour donner plus d’élan à un tourisme traditionnel , souhaitons pour CUBA que les mafias Américaines et des Caraïbes n’en fassent leur Eldorado, comme du temps de BATISTA où ils avaient la main sur le pays. Nous pouvons faire confiance pour ce faire à la culture politique et civique du peuple Cubain, peut-être démuni économiquement mais conscient idéologiquement .CUBA pour l’Amérique et donc pour le Président Barak OBAMA est tout un symbole , le précédent des HÉROS DE LA MONCADA n’avait jamais été toléré et les ” EAUX ” de l’Oncle Sam , reprennent le lit de leur cours naturel. Les intérêts des plus puissants finissent par avoir raison de tous les doctrinaires mus pourtant par des idéaux de liberté défendus avec générosité et courage au péril de leur vie. Barak OBAMA veut figurer dans le PANTHÉON de l’Histoire des ÉTATS-UNIS à côté de ses prédécesseurs mythiques que sont les deux Présidents ROOSVELT et autres , Président WILSON ainsi que le Président F . KENNEDY , à la fin de son deuxième mandat. Mais les jugements de l’Histoire ne se conjuguent pas au présent . Pour conclure il me paraît utile de vous faire part d’une citation de Samuel HUNGTINGTON relevée par Z . BRZEZINSKY in ” Why International Primacy Matters” , je cite—–

“” Un monde dans lequel les États-Unis n’auraient pas la primauté connaîtrait plus de violences et de désordres , moins de démocratie et de croissance que si les États-Unis continuaient comme aujourd’hui , à avoir plus d’influence sur les affaires globales que tout autre pays . Le maintien de la primauté des États-Unis est essentiel non seulement pour le niveau de vie et la sécurité des Américains, mais aussi pour l’avenir de la liberté, de la démocratie , des économies et de l’ordre international”. Fin de citation
C’EST À CROIRE QU’IL N’Y A QU’À ATTENDRE, les États-unis se chargeront de tout, LE BONHEUR DE TOUTE L’HUMANITÉ EST À CE PRIX, comme si des civilisations bien plus plus hégémoniques n’ont jamais disparues . Et QUAND LA CHINE S’ÉVEILLERA ETC ETC ??

Abdelhamid ABDEDDAIM

4 thoughts on “ONCLE SAM : OLLA CUBA !!! ROCK AND ROLL ET SALSA!!!

  1. @ Karim10

    il me semble que le plus important pour Barak OBAMA est de confirmer la continuité de la doctrine MONROE jusque là entachée par la présence hostile d’un CUBA toujours fier de son indépendance diplomatique, mais fragilisé économiquement par la disparition du bloc socialiste. C’est une tournée d’adieu qu’il souhaite soigner pour son prestige personnel , j’ai précisé en conclusion ” que l’histoire ne se conjuguait pas au présent”, une allusion pour signifier que l’appréciation de la qualité de ses deux mandats , ne peut se faire qu’à long terme et qu’elle ne se décrète aucunement. Il faut surtout se rappeler qu’en ce qui concerne les causes de la déflagration de la seconde mondiale ,ce n’est que ces derniers temps que les historiens en ont déterminé le cheminement , à savoir l’occupation de la RHÉNANIE par HITLER contrevenant ainsi aux dispositions des Accords de Versailles. Les subtilités d’une analyse interne aux différents courants politiques américains n’ont pas leur place , car quand il s’agit d’intérêts supérieurs Américains , tous se rangent à un même avis. Les ” Latinos cubains” plus que d’autres sont intéressés par l’ouverture Américano-Cubaine non seulement pour les retrouvailles familiales mais également pour les opportunités d’affaires , toujours présentes dans l’esprit de chaque Yankee. Amicalement.

    1. L’administration Obama a surtout mis en veuilleuse la doctrine de Monroe, au contraire, il a, parait-il tricoté sa propre doctrine malgré l’opposition farouche des républicains. Ce n’est pas l’isolasionnisme non plus, l’Amerique, comme il disait lui meme, manque et la cavalerie et l’argent..Il faut dire devant le déficit budgéttaire faramineux, et le constat que le FED ne peut résoudre la problématique de budget en mettant ad vitaem eternum en surproduction la planche a billets, les marges de manoeuvres des Usa se sont considérablement amoindries.

      Il convient de dire que c’est le FED qui financé la doctrine de Monroe avec comme consequence, une dette gigantesque et une économie ne produisant pas de richesses qui financent ses avenures, et comme toute autre utopie, elle se pourisse, elle s’use et elle se pulvérise en théatres divers , rattrapée par le réalisme économique et géopolitique d’une part, et d’autre part, la guerre que les chinois menent tranquillement et avec des armes silencieuses.
      Ceci dit, la doctrine de Monroe contredit la vision philosophique du monde de Mr Obama mais aussi, et d’elle découle des nouvelles politiques a a partir d’un réalisme intransigeant..Le role d’Obama et malgré lui,est réduit a réparer les dégats avec les moyens réels dont disposent les Usa ANNO 2016.

      1. Le commerce USA-Cuba existe depuis longtemps via les visites de Cubano-Américains au pays de Raoul et vice-versa. Chaque Cubain rentrant dans son île ramène 3500$ de marchandise. On trouve tout à La Havane…

        J’ai vu, à de nombreuses reprises, des 18 roues Kenworth Peterbilt, sillonner les routes de Cuba.

  2. Bonjour .
    Même si théoriquement les études des « relations internationales » sont un champ d’études distinct de : l’Histoire, la politique, le droit, la géopolitique ………..ect . Je trouve que l’article sur l’oncle sam semble formuler une optique normative à une visite certes historique mais qui aura bientôt un droit à l’oubli.

    On sait que les libéraux Américains (majoritaires) sont pluralistes ceci dit : pour eux les relations internationales ne dépendent pas seulement des Etats ! Donc, la minorité cubaine au usa a surement son mot à dire (devant d’autres lobbys ou ong bien évidemment) voilà pourquoi Obama en fin de contrat veut surtout établir un nouveau « record ».

    Au fait ! Samuel HUNTINGTON cité dans la conclusion, lui qui est un réaliste de premier degré , il est donc normal qu’il place la « domination comme nature humaine» au centre des relations internationales. Mais le problème si ça se trouve : « un réaliste politologue» peut changer d’avis à tout moment !
    Bonne journée.

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