SIDI BEL-ABBÈS: 200 000 comprimés psychotropes dans la nature

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La gendarmerie de Sidi Bel-Abbès a réussi, à l’issue de 2 mois d’enquête, à mettre à nu un grave précédent qui touche la filiale d’une importante société étatique de distribution de médicaments, en l’occurrence Digromed, basée dans la zone industrielle de la ville de Sidi Bel-Abbès, actuellement faisant l’objet d’une liquidation.
Tout s’est ébranlé avec des affaires traitées ces derniers mois par les services de sécurité de Sidi Bel- Abbès dans lesquelles des personnes étaient arrêtées en possession de psychotropes, nous ont confié nos sources. Ces saisies ont fini par intriguer et du coup, aiguiser le flair des gendarmes qui ont conjugué leurs efforts pour élucider ces affaires. Au cours de leurs investigations, la brigade de recherche est arrivée devant la porte de ladite filiale d’où ont été volés les psychotropes, c’était des sorties sous le manteau de psychotropes de cette filiale à l’arrêt depuis 2009 au motif de sa liquidation. L’enquête diligentée par la gendarmerie a mis en évidence que des vols répétés de comprimés de psychotropes de ladite filiale ont été commis et ce sont des agents qui sont suspectés. Ainsi, ce sont 6 050 boîtes de psychotropes de différentes marques et laboratoires (Diazepam, Valium, Anafrany, Prozac) qui ont été insidieusement vidées de leur contenu et replacées sur les étagères du dépôt pour mieux camoufler le méfait. 200 000 comprimés sont désormais dans la nature. Ces produits sont dangereux, on le sait, sans prescription médicale et sans suivi et qui, en plus, sont pour certains arrivés à péremption. Lors de leurs investigations, les enquêteurs ont découvert au niveau de la filiale une importante quantité de médicaments (antibiotiques, antiinflammatoires, etc.), qui était arrivée à péremption et trônait toujours sur les étagères du dépôt de la filiale qui a ouvert ses portes à Sidi Bel-Abbès en 1997 et qui, depuis 2009, est à l’arrêt pour cause de liquidation. Le préjudice avoisinerait plusieurs milliards de centimes depuis 2009, nous a-ton confié. Cette estimation de pertes ne concerne que les médicaments non vendus encore car d’autres stocks de médicaments d’un coût élevé mais vendus étaient toujours là dans l’attente d’être enlevés et distribués et leur péremption a malheureusement sonné. Ces médicaments et psychotrophes auraient dû, selon nos sources, être distribués avant leur péremption, cela aurait évité un tel préjudice au portefeuille de l’Etat d’une part et ils auraient bien servi les malades en quête de soins d’autre part. Pour revenir aux psychotropes, on nous a confié que près de 200 000 comprimés sont dans la nature, un grave précédent vu leur dangerosité. A l’issue de l’enquête, et pour les chefs d’accusation, de négligence pour certains, de vol pour d’autres, ayant entraîné une atteinte à l’économie de l’Etat. Neuf agents de sécurité dont leur chef, le liquidateur régional, l’ex-gérant de la filiale de Digromed de Sidi Bel-Abbès, l’ex-gérant de la filiale d’Endimed de Mostaganem, le chef de service commercial et le magasinier seront dans la journée de jeudi 15 mars déférés devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi Bel-Abbès.
A. M.

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