Sidi Bel-Abbès: Raser les constructions anarchiques (bina-e fawdhawi) des pauvres serait une chose louable si le « bina-e fawdhawi » des riches était aussi au moins contrôlé.

En France, un pays qui souffre bien moins de la sécheresse que l’Algérie, une seule « méga-bassine » pointe et tout un peuple s’est levé. Dans le Belabbésis, sur une seule plaine, à Ténira, on en compte une dizaine ( ou plus ?). Les méga-bassines sont un moyen frauduleux de privatisation des ressources hydriques des nappes phréatiques « nationales ». Ce détournement est perpétré avec la complicité des services publics au « service » de l’oligarchie agricole des « Fruit Company » , la culture de « la pomme » spéculative développée sur des terres squattées aux dépens de celle, stratégique, des céréales. Nous avons vu la meilleure illustration de cette incurie à la « télé » il y a quelques jours. Un groupe de fellahs d’Oum El Bouaghi pestaient contre les services de l’Etat qui les privaient des moyens d’irrigation adéquate de leurs champs de céréales alors qu’ils autorisaient des forages ( des dizaines de forages disaient-ils ) aux propriétaires des « arbres » fruitiers . Des fruits que les Algériens ne mangeront jamais à cause du prix.

À la sortie sud de la ville, sur la route de Ténira ou celle de Telagh par exemple, de nombreuses terres acquises subissent, outre la laideur des ouvrages aveuglant le paysage de la nature, un véritable massacre écologique par l’érection de fortifications de hauts murs ( souvent avec « barbelés » que même les colons de la période coloniale ignoraient) dignes de pénitenciers ( pour cacher certainement des activités illicites comme des forages abusifs ?).

Des inspections par des drones, moyen déjà utilisé pour contrôler la zone industrielle, ne seraient-elles pas nécessaires pour voir un peu tout ce micmac de l’oligarchie agricole douteuse qui se livrerait à un véritable sabotage de l’économie nationale en toute impunité.

Dr Abdelhamid Elhadj