A voir les différents branle-bas d’engins et bruits assourdissants générés par les travaux un peu partout sur les grandes artères, la ville semble s’embourber dans d’interminables chantiers de terrassements et creusements de tranchés. On creuse partout dans la ville et à n’importe quel moment de la journée , tant pour les canalisations d’eau potable entrepris par l’entreprise Chiali, que pour les travaux de préparation de la plateforme du Tramway exécutés par la société Turque Yapi Merkezi, et pour couronner le tout , les travaux de bitumage des 35kms prévus dans la ville. Il clair que les piétons et surtout automobilistes doivent prendre leur mal en patience et affronter quotidiennement la poussière conjuguée aux nombreux désagréments de déviations qui s’opèrent régulièrement à chaque coin de la ville. Sur l’avenue Abane Ramdane, par exemple, ces travaux se font et se refont et semblent s’éterniser uniquement sur la pente descendante de l’avenue et les travaux de déviation des utilités (téléphone et réseaux d’assainissement) n’en finissent pas. D’aucuns se demandent si c’est la faute à Yapi ou à nos entreprises qui exécutent ou ont effectués des travaux sans laisser traces , ni archives ou plans. Que ce soit au quartier Adim Fatiha ex barrio Alto où les travaux de bitumage et ceux y afférant au réseau d’eau potable se croisent ainsi que ceux sur la rocade (route d’Oran) où le terrassement effectif de la plateforme du tramway est directement entamé à partir du rond point « le rocher » vers celui de « Dubai » en raison de l’absence des différentes canalisations, Sidi Bel Abbes est devenu un grand chantier d’ailleurs, ce terme est maintenant utilisé par les taxieurs qui n’arrivent plus à suivre le rythme imposé par ces travaux et les déviations y découlant.
Il y a quelques mois , on pouvait lire dans la presse, le mécontentement généralisé de la population habitant le quartier Madina Mounaouara et plus particulièrement le long du boulevard des Amarnas, qui s’est insurgée contre la lenteur des travaux et surtout les désagréments quotidiens endurés en raison d’un manque d’expertise et d’expérience dans les dits travaux,disaient-ils mais aujourd’hui les regards sont braqués sur ces travaux de tramway , on commence à s’interroger déjà sur la capacité de cette entreprise Turque à honorer son engagement de mettre en service le tramway de Sidi bel abbes dans les délais impartis à savoir trois ans et deux mois pour les 13, 8 km définis dans le cahier de charge . Les commerçants s’inquiètent également et considèrent cela comme une « catastrophe du siècle ». L’on se rappelle des travaux similaires à Oran qui ont hanté les Oranais pendant de longues années et ont poussé les commerçants à « l’exode » et transformés les artères touchées par le chantier du tramway en « no man’s land » en fief de banditisme et voilà qu’arrive maintenant le tour de Sidi Bel Abbes. Il faut dire qu’ailleurs sous d’autres cieux, l’on ne réfléchit même pas aux aléas négatifs d’un tel projet puisque l’organisation et le timing des travaux sont scrupuleusement respectés.
La société Turque Yapi Merkezi qui a déjà eu une sorte d’expérience mais inachevée dit-on suite aux travaux de réalisation de la plateforme, du tramway de Casablanca, elle s’est accaparée de deux tronçons de cette ligne de 31 km soit 116 millions de Dollars sur les 174 millions prévues pour la préparation de la plateforme des rails. Il faut dire que les Casablancais ont subi de nombreux désagréments , retard et autres aléas liés à ce projet structurant, d’ailleurs , il serait intéressant de comparer en chiffres et en temps ces deux projets que la société Yapi Merkezi a entrepris à Casablablanca en partie du projet global et sa totalité à Sidi Bel Abbes.
On sait que les premiers coups de pioche des travaux de réalisation du tramway de Casablanca (Maroc) ont été donnés en novembre 2010 après plus d’une année d »étude et d’arrêt , la ligne du tramway a été inauguré qu’en décembre 2012 avec six mois de retard sur les délais initiaux signale-t-on. Cette ligne en fourche totalise 48 stations , 4 pôles d’échanges et l’enveloppe initiale allouée à ce projet était de 830 Millions de dollars pour la réalisation de la plateforme s’étalant sur 31 km soit un investissement d’environ 24 millions de dollars pour le kilomètre. Mais finalement le ministre Marocain avait signalé, lors de son inauguration en décembre 2012, que seulement 767 Millions de dollars avaient été déboursée engrangeant un bénéfice de 63 millions de Dollars sur les prévisions et par conséquent un gain d’investissement consenti au kilomètre qui est revenu à 24 millions de Dollars.
A sidi Bel Abbes , le ministre algérien des transports a donné le coup d’envoi des premiers travaux d’aménagement de la plateforme, le 22 juin 2013, l’enveloppe allouée à ce projet avoisine les 420 millions de dollars pour seulement 13,8 km soit environ 30 millions de dollars au kilomètre.Il est dit et redit que le tramway de Sidi Bel Abbès comprendra 21 stations, 3 ouvrages d’art, 4 pôles d’échange, 4 relais et un dépôt-atelier. Le nombre annuel d’usagers prévisionnel à Sidi Bel Abbès est estimé, d’après l’EMA, à quelque 24 millions de passagers en 2025 et à 35 millions en 2035.
Les délais attribués au projet de Sidi Bel Abbes sont de 38 mois presque similaire à celui de Casablanca (36+6 mois )en comptant l’année tampon d’étude sauf que la distance de la ligne à Casablanca (30,8) est presque deux fois et demi plus grande que celle de Sidi Bel Abbes (13,8 km ). Quelques soient les raisons (économiques,financières, boursières etc ..) ni les difficultés du terrain que l’on pourrait énumérer pour justifier et l’écart de 6 à 7 millions de dollars relevé sur chaque kilomètres creusés et les délais impartis entre deux projets similaires, cela ne pourra en aucun cas prouver ni convaincre le citoyen Lambda d’une bonne étude des propositions des soumissionnaires et du marché à moins qu’on ai prévu et tiré des leçons sur les réserves ayant engendré un surplus de 7 milliards de dollars sur l’autoroute EST-Ouest , adjugée à 11 milliards on s’est retrouvé à 19 ou 20 milliards de dollars signale-t-on.
Bref, ce tracé prendra son départ à une centaine de mètres de la gare routière Ouest (dite Gare Sakiet El Hamra) sur l’axe de Tlemcen et se dirigera vers le Ptit Vichy en longeant l’avenue Houabri Abdelkader ex Théodore Héritier du Faubourg Thiers, les boulevards « Colonel Boudghene » et « Emir Abdelkader » (Bd de la République) du centre ville, traverse le Petit Vichy vers L’Avenue Abane Ramdane (Trig El Kharoub) et tourne à droite sur la rue Bendida Mohamed (à coté de la maison de la Radio), croise l’avenue Aissat Idir et prendra le milieu de la grande rue Oulhassi Mokhtar jusqu’au quartier « village Errih » en empruntant l’ancienne voie ferrée et de la, un ouvrage d’art sera réalisé pour traverser l’Oued Mekerra et le chemin de fer actuel vers le quartier Sidi Djillali. Ensuite, le tracé reliera le quartier Benhamouda en longeant l’esplanade de Wiaam , L’AADL , L’ADE jusqu’au rond point de Benhamouda où il fera jonction avec la ligne extension qui prendra son origine au rond de Dubai sur la route d’oran ,et terminera le trajet au dépôt de maintenance en passant à coté de la nouvelle gare routière et plus loin et une centaine de mètres avant le dépôt et atelier de maintenance, il est prévu un arrêt dédié à la nouvelle gare du LGV.
Si la ligne principale traverse la ville sur une distance d’environ 8,5 kms ,une extension d’environ 5,3 kms dont les travaux sont entamés au niveau du rond point le rocher vers celui dubai , est prévue, elle traversera la nouvelle trémie de Sidi Djilali pour faire jonction avec la ligne principale du tramway au niveau de Benhamouda et se dirigera vers la faculté de droit et remontera vers le campus universitaire et rejoint la première ligne par le nord en passant par le complexe sportif.
Ce projet , une fois achevé totalisera 13,8 kilomètres selon l’étude relative à ce projet qui a été confiée, rappelons-le, au bureau français, Egistrail.
Yapi Merkezi, holding créé en 1965 à Istanbul par deux académiciens,l’un architecte et professeur à l’université de Sinan, l’autre ingénieur en génie civil et enseignant à l’université technique d’Istanbul. On dit que son plus gros chantier actuel reste celui du grand métro de Dubai, en collaboration avec plusieurs grandes sociétés japonaises, dont l’inauguration est prévu pour 2020.