UN ENVIRONNEMENT BLECHE

Ch-219-encore-trois-scoops-pour-Beni-Saf-BLEU-VIOLET-VERT[1]                                  

Ce que tu plantes dans ton jardin, te rapportera profit ; Mais si tu y plantes un homme, il t’en chassera. Proverbe arabe

 

                       Naguère, Beni-Saf  était  une ville environnementale et ornementale ,c’était un  riche et joli patrimoine notoire et proverbial qui rimaillait de part sa  nature  à la ville de Blida ,cette dernière était et est  surnommée « ville des Roses », la première  était qualifiée de « ville de bougainvillée »  se sont deux plantes ornementales qui embellissent  un paysage géographique habitable et séduisant  ,le  seul but était  d’habiller la ville   par cette  beauté  naturelle  qui affecte la sensibilité humaine ,et pouvant créer des sensations qui enchainent les individus par  un parfum adoucissant qui sert à  calmer le tempérament de l’être humain .Le patrimoine Beni-Safien était fortuné, florissant et prospère.

                 Tous les édifices publics de la ville de Beni-Saf étaient, certains le sont moindres mais encore  garnis de cette plante qu’on la surnomme le « bougainvillier » par le gabarit masculin,  la junte féminine l’invoque « bougainvillée » .Cette espèce de plante  a été découverte par le botaniste « Philibert Commerson » au Brésil lors de l’expédition autour du monde dirigée par l’explorateur français « Louis Antoine de Bougainville ». Commerson rend alors hommage à Bougainville en nommant le genre Bougainvillea.

                  Nous retenons le « Bougainvillée »  en féminin  pour garder  le sens de la beauté sensuelle et sa veritable délicatesse ; c’est  un doux joli  arbuste épineux grimpant aux vives couleurs. Ses fleurs  sont petites, et ce sont les bractées, de l’extrémité des rameaux qui les entourent qui présentent les couleurs suivantes: rose, rouge, mauve, orange, jaune, blanc. Selon les historiens en botanique, ces plantes sont originaires des forêts tropicales humides d’Amérique du Sud et sont   utilisées comme plantes ornementales.

Pour réussir sa vie, un homme doit faire un enfant, écrire un livre et planter un arbre.”Compay Segundo

Par ailleurs ,à chaque début de printemps la ville de Beni-Saf  avec son « bougainvillée »  qui meublait les grandes places , les avenues de la ville,  ainsi que les endroits  ou se logent les édifices publics ( poste ,salle des fêtes ,l’ex mairie ,l’hôpital , jardin public, le marché couvert, les anciennes écoles…… ) , les couleurs  blanches, pourpres, bleues, oranges  et rouges   du bougainvillée ornent en  masse  le grand tableau de la ville  par  ces couleurs variées et  vifs . La muraille de l’ allée de l’ex mairie ainsi que  celle qui longe la route allant vers le port,  elles  étaient endimanchées de bougainvillée  dont ses fleurs  de couleurs variées engendrent un décor que ni l’artiste ,ni le poète, ni le rhapsode, ni autre   maitre de culture ne peut envisager d’ériger cette beauté ornementale  alors qu’un intrus( responsable) à coup de son ânerie à déraciner cette environnement ornemental en toute impunité, préférant du béton aux fleurs !!!ne sachant  point qu’une fleur est une véritable  créature poétique embaumé par une arome  qui institue une morale sociale permettant de devenir la loi de la raison,  tandis que l’amour était, est et reste  la loi du bon cœur.

Naguère, les habitations  de Beni-Saf  aimaient aussi bien le « Géranium »  qui tarabiscotait et parementait les balcons, les fenêtres et les devants des portes d’entrées, une coutume d’un passé  bien récent, qu’on a perdu à tout jamais à cause de ce mauvais esprit bétonné qui a détruit les belles neurones qui  émaillaient l’esprit des responsables et des Beni-Safiens d’hier.

                 Les Beni-Safiens d’hier  avaient, un cœur vert, un esprit vert, des yeux verts et une main verte, qu’ ils utilisaient tantôt le matin tantôt le  soir pour  râteler  tout ce qui  sert à faire fleurir des « Nouar »( fleurs)  comme on dit « chez    nous  ici pas la-bas» ; c’était un art ,une culture, un plaisir, une beauté et une joie de le faire et le faire exhiber aux invités pour mieux le renifler, le regarder et le vénérer.

                 L’élagage  des arbres et des arbustes  de la ville se faisaient  bien  avant l’arrivée du printemps, les palmiers, les ficus ,  les platanes ,et les orangeais ou les bigaradiers .. ..Pour mieux  raviver leur sève, les rajeunir en quelque sorte  pour le renouvellement de leur cycle de vie. Chaque famille Beni-Safienne  possédait une mini-mini pépinière de fleurs aromatiques qu’elle apprivoisait semblable au petit minou avec son « miaou-miaou », au petit caniche qui fait des petits « abois » et au petit oiseau dans sa petite cage qui chante ,c’était les petits princes de Beni-Saf qu’Antoine de saint-Exupery avait bien narré.

                   Au quartier de  la plage du puits  tout prés de la mer bleue méditerranée, le jasmin  poussait naturellement au milieu du grand jardin de  Monsieur « Hamida El Car », embaumait l’ensemble  du  quartier à la tombée de la nuit , le parfum du soir en jasmin, le climat frais d’été  et la détente faisait de la plage du puits un Éden pour les visiteurs et  bien entendu les Beni-Safiens si ce n’est les plagistes dont on les qualifient souvent.

                La culture  et  l’entretien des plantes et des arbres ornementales étaient devenu un reflexe conditionné  qui renaissait  chaque saison du printemps semblables aux enfants quand ca sonne la  période des « jeux aux billes », « des jeux à la  marelles »,  «  des jeux aux cerfs volants »,  et autres petits jeux d’enfants , c’était un viel  instinct  qui conditionnait l’être humain d’hier, selon la période propice .

                Aujourd’hui le béton empiète partout les surfaces ,  les espaces verts ne sont plus une priorité pour les « citoyens » ni pour les décideurs petits moyens et grands ; le jardin public d’hier est devenu aujourd’hui un vidoir( voir article sur le quotidien du 05/02/2013 et d’El Watan du30/11/2011  et la lettre ouverte à Messieurs les Ministres de l’Environnement et des Anciens Moudjahidines), les arbres font de la peine ,ils  sont arrosés par de  la saleté en ordures et  en urine faute de  manque  de poubelles et de lieu propice  à cet acte  d’humain et d’animal ,avec cette insolite Benisafienne  en plein boulevard  de la plage du puits on plante des figuiers  …. Des concours  se font  organiser pour l’embellissement  et l’ ornement des balcons et des façades des villas et des maisons malheureusement  quand on ne sait plus qu’ il s agit d’une culture  et que l’ on ne possède pas cette culture on ne risque pas d avoir une  maison agrémentée et enjolivée  de fleurs.

Quand un arbre tombe, on l’entend ; quand la forêt pousse, pas un bruit.”Proverbe africain

               Ailleurs des fleuristes vendent des fleurs, des pots  en  fleurs ,de la terre et des recettes de plants de fleurs , la nouveauté d’aujourd’hui ;  la truelle remplace le râteau,  le béton  tue la verdure ,point de lopin de  terre pour un espace vert,  le béton devient roi et  l’artificiel ( plastique) devance le naturel .On achète aujourd’hui des fleurs en matière plastique, des arbres en  matière plastique et on décore nos maisons  en  matière plastique ,le parfum   n’est plus  un plaisir de sensation, simplement on détourne nos  sensations innés  et c’est  avec les yeux que l’ on sente, avec les oreilles que l’ on voit et …Ce  type de  changement  suscite  une nouvelle culture puisque  la rose en matière  plastique  ne nous fatigue point  et ne nous prend pas ce temps précieux mais creux. Les pots de fleur en matière plastique  ne  nécessitent pas de remuer sa terre ,de l’apprivoiser, puisque la terre est aussi en matière  plastique ,ni  de l’arroser encore moins  de l’élaguer et tout ce plaisir de jardinage d’antan se perd  car il représente à l’ère du numérique,  une besogne que la rose en matière  plastique remplace et nous économise du temps précieux  pour jeter des ordures à l’extérieurs .La ville nécessite ce genre de plante en matière  plastique et d’arbres en plastique  pour embellir la ville et se débarrasser des jardiniers et des paysagistes que le béton à chasser de nos parages semblable à l’exclusion de nos poètes et nos artistes  . La destinée de Benisaf , c’est  quand nous voulons l’isoler, elle  ressemble à ces arbres qu’ils sont impossible d’arracher avec toutes leurs racines, mais  Dieu  le Tout-Puissant planta tout d’abord un jardin et vraiment, vraiment  c’est le plus beau et le plus  pur des plaisirs humains.

Benallal mohamed