UN TOUR AU SALON DU LIVRE….

 Longeant le stade « coura » de fbg Perrin,  malgré le stress de la circulation, mon attention fut attirée par une large banderole qui annonçait un salon du livre à Sidi-Bel-Abbès à la Coupole.

Tiens, tiens ! Un salon du livre !  Et moi qui n’arrêtais pas de spéculer sur l’absence de culture et de manifestations culturelles! Promis. Je vais y faire un tour.

Le lendemain, dès 9 heures, je me pointais à la coupole. Surprise ! D’habitude, quand on parlait de manifestation, il faut jouer du coude pour y accéder. Juste hier, mon ami le docteur Reffas m’a appelé pour me signaler la vente publique et autorisée d’espèces d’oiseaux protégée par la loi et notamment le chardonneret. Curieux de voir cela, je me dirigeais au jardin public où se déroulait la manifestation. Déçu, je fis demi-tour dès l’entrée. Et pour cause, il y avait un monde fou. On se marchait sur les pieds, la circulation était bloquée.

Au niveau de la coupole, c’était tout à fait le contraire. A peine, une dizaine de personnes qui déambulaient silencieusement.

J’avais donc toute la latitude et le repos de prospecter quelques occasions. Premier stand à l’entrée, premier étalage : Livres de cuisine. Cela va de la salade tomate jusqu’au gâteau avec du kiwi et de la mangue. Cela parle de cuisine algérienne, marocaine, turque (les feuilletons assurent décidément une bonne publicité !) tunisienne et même tibétaine.

Deuxième étalage : Livres pour enfants. En fait, disons plutôt bariolage, car en dehors des manuels de coloriage, il n’y avait pas un grand choix. Le dernier étalage est le plus imposant. Celui du livre prétendu religieux. Or, à voir de près, hormis le «Mashaf Echarif », ce qui est présenté, on se demande comment se fait-il  qu’il puisse y avoir encore des maladies chroniques sur terre. En effet, les ouvrages présentés détaillent les uns, que grâce à une potion d’herbes aux noms magiques,  vous pouvez guérir de l’arthrose, du diabète, de l’hypertension, mais aussi de tous types de cancers ; pour les autres une rokia  – décrite dans les détails – suffit à vous soulager de toutes vos maladies chroniques, mais également de tous mauvais sort et autres sortilèges.  Il y avait même des recettes spéciales femmes et ….régime amaigrissants à base d’herbes.

J’étais curieux de voir les autres stands, mais, chose étant faite, je fus surpris du standard. On dirait que l’organisateur de la manifestation, a mis en place une disposition standard que devaient respecter l’ensemble des exposants. En effet, c’est pratiquement le même remake : cuisine, enfants et religieux.

Les exceptions portent sur les dictionnaires (toutes gammes et toutes dimensions)  et quelques livres sur la médecine où j’ai relevé un ouvrage sur « la chirurgie de l’enfant et de l’adolescent”  édition de … 1990, dont le prix est de 1750 DA !  C’est cher payé pour un livre obsolète, tant la médecine avance vite.

Je tentais le coup auprès d’un exposant : « Monsieur, je cherche un livre de Taha Hossein »  « Oui, vous le trouverez certainement là » en m’indiquant le rayon religieux.

Seconde tentative, auprès d’un deuxième : « Ou puis-je trouver Tahar Ouettar ? »  « Excusez-moi, je ne connais pas !  Moi, je vends, je ne lis pas.  Mais vous pouvez chercher ».

Finalement, ce que j’ai appris de ce salon, c’est que comme toute activité dans notre pays, le livre est également devenu un simple commerce. On rentabilise. On ne vend que ce qui attire, profitant de la crédulité du citoyen. Même le Saint Coran n’est pas épargné. Il est édité dans toutes les formes possibles. Du plus simple au pus sophistiqué : Un écrin portant livre richement relié et clé USB avec une dizaine de lectures tous tendances confondues.

La couverture d’un livre attire particulièrement l’attention. Elle fait tellement peur qu’elle nous dissuade de lire le contenu «Description du Paradis et de l’Enfer »

Note de soulagement : Coincés entre une série de livres de cuisine et les livres sur la rokia, je ne sais comment des exemplaires de Mestghanemi, Khadra, Faulkner et Vallès se sont glissés.

Celui de Vallès,  « l’insurgé » manquait à ma trilogie.

Je ne sais si mon ami Senni y a fait un tour ou pas.

djillali@bel-abbes.info

 

 

Un commentaire

  1. Salam Mer djilali «On peut appeler ça Déception d’un lecteur!!!!pas un salon de livre!!??

    Le Salon du livre, toujours une belle occasion de découvrir de nouveaux auteurs, de dénicher des trésors littéraires ou d’avoir plein d’idées , le Salon c’est également une chance pour les écrivains, dessinateurs, créateurs, de rencontrer le public et d’échanger avec lui. Une tribune qui leur permet d’être vus, entendus et … lus! Waw Mer djillali Quelle déception !!!! c’est malheureux

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