17 octobre 1961-17 octobre 2011 Pour ne pas oublier

A l’occasion de la journée historique du 17 octobre 1961 Monsieur KAD Bachir nous a fait parvenir une contribution que nous nous faisons un plaisir de publier intégralement.

BAI.

 Sous le titre «  contre l’oubli », l’association les 2 Rives commémore à Mulhouse, les évènements tragiques du 17 octobre 1961. Ceci confirme que la communauté algérienne établie à l’étranger  et notamment celle de France manifeste et ce, depuis toujours à plus d’un égard son attachement à la nation algérienne, depuis sa participation active à la guerre de libération nationale, en passant par les différentes opérations de solidarité durant les moments tragiques que la pays a traversé tels les séismes de Chlef, Mascara et Boumerdès, les inondations de Bab el Oued ou encore l’implication et la forte participation lors des différentes élections que connait l’Algérie, et aujourd’hui elle s’attèle à mettre en avant l’histoire pour lutter contre l’oubli. Ainsi, il ne fait aucun doute que la communauté algérienne établie en France fait partie intégrante et indivisible du peuple algérien. Aussi, la communauté algérienne établie à l’étranger est un atout essentiel dont dispose aujourd’hui l’Algérie. Actuellement, avec son nombre croissant, l’accès de ses membres à des postes stratégiques au sein des pays d’accueil, sa maîtrise des techniques et de la finance, lui permettent de jouer pleinement son rôle dans le développement économique, scientifique et culturel du pays tout en exerçant l’autre rôle qui lui est propre, celui d’être un pont, non seulement entre les algériens d’Algérie et ceux résidant à l’étranger, mais aussi et surtout entre les Algériens et les citoyens des pays d’accueil.

En effet, il ne faut pas oublier que les Algériens en France sont à leur troisième voire quatrième génération, autrement dit beaucoup, un grand nombre parmi eux est né en France, bénéficiant ainsi d’une double culture. Leurs aspirations ont évolué : si le « mythe du retour » a toujours taraudé leurs parents, l’installation durable et définitive tout en gardant le lien fort et indiscutable avec l’Algérie est désormais leur principe.

Cette nouvelle génération qui a fréquenté l’école française et qui a fait de la réussite sociale son cheval de bataille a lutté pour être reconnue autant que telle.

Actuellement les associations algériennes en France sont légion, elles tentent de jouer le rôle de la courroie de transmission, à l’image des 2 Rives, qui à travers ses actions, ses réseaux,  expose, explique et défend la question de l’identité, du culturel bref tout pour répondre aux attentes des nouvelles générations et qui maintien coute que coute le lien avec le pays et exprimer sans complexe l’algérianité.

Cette association a appelé à plus d’une occasion à la création de banques algériennes en France, l’ouverture d’écoles algériennes dans la grandes villes françaises à forte concentration de ressortissants algériens, la mise en place de vrais centres culturels algériens pour y faire connaître, le théâtre, le cinéma, les arts,  bref la culture algérienne.

En effet, connaître sa culture, et un bon facteur d’intégration et indispensable élément pour le dialogue et le vivre ensemble.

Par ailleurs l’association les 2 Rives située dans le Haut-Rhin à Mulhouse entend jouer pleinement son rôle dans la lutte contre l’oubli. A l’occasion du cinquantième anniversaire des tragiques évènements du 17 octobre (1961-2011), l’association s’est mobilisée pour faire connaître cette page d’histoire, à travers la projection du film « Nuit noire » en présence de son réalisateur et surtout le débat qui suivra. Ce film qui retrace le destin tragique des Algériens manifestant pacifiquement désarmés et n’empêche ont été criblés de balles et dont plusieurs ont été jetés vivant dans la Seine, parfois mains liés et qui ont péri noyés.

Ces évènements ont fait réagir plus d’un et aujourd’hui plusieurs associations ainsi que le collectif, le mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), la ligue des droits de l’homme (LDH) participent à différentes commémorations de l’évènement en France. Il est temps pour que les autorités françaises assument la responsabilité du passé de reconnaître ce crime d’état, de se rendre à l’évidence et d’abroger la loi du 23 février 2005, loi injuste trompeuse et falsificatrice, d’autoriser l’accès aux archives à des études scientifiques objectives et non partisanes.

Récemment Nicolas Sarkozy a appelé « la Turquie à regarder en face son histoire » et a insisté à ce que ce pays reconnaisse le crime de guerre. Il est temps que les autorités françaises donneuses de leçons se rendent à l’évidence et regardent à leur tour leur propre histoire en face.

A.BACHIR