6e édition du festival de raï de Sidi Bel Abbès : Raïna Raï, le temps des retrouvailles

Le groupe Raïna Raï, version El Hachemi Djelouli, a réservé, lundi, une belle surprise à ses fans, lors de la première soirée de la 6e  édition du Festival du raï.

Le bassiste angolais, Miguel Yamba, s’est, en effet, joint à ses anciens copains et leaders de la formation mythique de la Mekkera pour interpréter le tube Zina, (recomposé pour la circonstance) sur la scène du stade des Trois Frères Amarouche (ex-Paul André). «Je dois dire qu’on s’était perdu de vue pendant longtemps, précisément depuis la sortie du premier album Zina, en 1982. Aujourd’hui, ce sont les retrouvailles», nous confie Miguel, 61 ans, établi depuis des années à Paris. Musicien free-lance, l’ex-camarade de Lotfi Attar et de Tarik Naïmi Chikhi, fondateur du groupe, a accompagné les plus grands noms de la musique africaine. «El Hachemi m’a sollicité en 2011 pour travailler sur un nouvel album et pour de nouvelles tournées en Algérie et en France», nous explique-t-il, après être redescendu de la scène.

Pour marquer ce come-back, le groupe a ressorti, lundi, plusieurs de ses succès, entre autres, Madarouli alik et Goulouli ki ndir. Des chansons qui n’ont rien perdu de leur verve et que le chanteur, Kada Zina, a remis au goût du jour, aux côtés de Djellouli et Mouatassem (batteurs), Dahmane et Fethi (saxophonistes), Mimoun (percussion) et Nadjib (guitare). Succès total pour cette joyeuse bande de musiciens qui ont plongé le public, certes peu nombreux, dans une ambiance raï-diwan, ponctuée par des airs de gasba et de jazz.

Selon El Hachemi, le nouvel album du groupe, intitulé Ibiza, sera disponible dans les bacs dans les prochains mois. L’album compte de nouveaux morceaux et des reprises, parmi lesquelles Lichane et Oublie-moi de Bouteiba Seghir. En tournée en Algérie jusqu’au 25 août, avec pas moins de quinze spectacles, El Hachemi & Co animeront une soirée musicale à l’esplanade de Riadh El Feth, le 5 juillet prochain, à l’occasion du 51e anniversaire de l’indépendance.

Reconstitué  depuis quatre années seulement, le groupe que dirige Hachemi Djellouli, un percussionniste de talent, est un pur produit du terreau fertile de la créativité musicale, dont jouit la région de Sidi Bel Abbès. Raïna Raï du début des années 1980 a sorti son premier album, Zina, en 1983, suivi de plusieurs autres, puis interrompu son activité en 1992, avant de se reformer pour sortir Datni en 2001. C’est à Paris, en plein mois de décembre que Tarik Naïmi Chikhi, Kaddour Bouchentouf, Lotfi Attar et Hachemi Djellouli décident de former un groupe qui se démarque de tout ce qui se faisait à l’époque sur la scène musicale algérienne.

Ces musiciens, qui faisaient déjà partie des Aigles noirs et des Basiles, feront mouche aussitôt sur les ondes de Radio Soleil. Ils inventèrent alors de nouvelles sonorités  et composèrent des titres inoubliables, tels que Zina Diri Latay de Kada Ziri et Hmama de Blaoui Houari. Il convient de préciser que la première soirée a été étrennée par le jeune Bousmaha Mohamed, sacré lauréat de la quatrième édition de l’émission Alhane oua Chabab.  Assez doué et doté d’une belle voix, il s’est aisément imposé sur la scène devant un public admiratif. Cheikh Naâm, Dalila et l’inclassable Mazouzi lui ont succédé, lors de cette soirée inaugurale.

Abdelkrim Mammeri