En cette journée du 14 juillet qui est fériée en France puisque on célèbre un peu partout en France, la révolution et la fin de l’absolutisme ,Il faisait un temps mausatre , froid et pluviatre avec des averses de temps à autres à Tours et puisque nous étions de passage dans cette ville célèbre rien ne valait un détour par le château Royal d’ Amboise où notre Emir Abdelkader a séjourné plus de quatre ans car faut-il le souligner, j’ai toujours suivi de prés, ici à BAI, toutes les interventions de nos amis historiens et chercheurs sur la vie combattante de l’Emir Abdelkader à travers soit leurs écrits ou conférences jusqu’à la fin de la guerre entre ses troupes et l’armée Française et son départ à Amboise. Ainsi ,je me suis dis pourquoi pas un petit reportage sur sa vie hors combat , pour la première fois et d’en excuser le style.
Amboise est une petite ville située à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Tours qui accueille des milliers de visiteurs par jour.Ainsi, nous avons décidé d’emprunter les anciens routes et chemins qui nous menaient de Tours à Amboise.La départementale D751 qui allongeait la Loire depuis Saint-Pierre-des-Corps était toute indiquée. Au passage dans cette ville qui est réellement une agglomération de Tours, on pouvait lire à un carrefour, sur un grand panneau « Ville jumelée à Hebron ( Palestine) » , on continuait tout droit et passait tout près de la « Ville aux Dames ». Après quelques instants, on traversait un joli village Montlouis-sur-Loire dont les rues étaient ornées de roses.A l’entrée du dernier village Lussault-sur-Loire avant d’arriver à Amboise , on pouvait voir sur une banderole l’écriteau « Vide les greniers » sans signification pour nous mais vite saisi le sens lorsque tout juste en bas à notre gauche sur la rive en verdure de la Loire, on pouvait voir un genre d’une Kermesse où tout le monde exposait sous des tentes ,de la brocanterie familiale et autres effets vestimentaires.
L’entrée d’Amboise par l’Ouest se faisait par l’Avenue de Tours qui longeait également la Loire et me faisait rappeler celle de Sig puisque bondée de par et d’autres par des grands arbres jusqu’au pont du Maréchal Leclerc situé à la fin du Quai du Général de Gaulle et le début du Quai de Charles Guinot,il reliait les deux rives de la Loire. Le chateau Royal d’Amboise imposant comme il l’est est juste en face et subissait à première vue une restauration de la façade arrière.L’accès est par le coté Sud.
En face du château, la rue étroite était déjà bouillonnante de monde attablées sur les chaises de cafétéria et de visiteurs qui déambulaient et puisque coïncidait avec le 14 juillet, l’Armée de l’Oncle Sam avec des « Jeeps » et « Half Truck » qui passait par là, en ce jours, était très demandée par les visiteurs qui posaient avec les GI’S de cette section.
L’accès au château pour les visiteurs se fait en remontant une rampe qui, signale-t-on, a été empruntée par les gardes royales , on passe à gauche dans un guichet où on vous annonce 10 Euros et 20 centimes pour la visite du château.Suite à cela , on débouche dans des grandes terrasses du château, toutes en verdure et traversées par des allées . Dans le Sud-Est de cette grande plateforme, des jardins plantés d’essences méditerranéennes étaient visibles, le tout dominé par deux grandes tours cavalières et d’où on avait des vues panoramiques sur le Val de Loire d’un coté et sur les habitations avoisinantes avec des toits en ardoises du XVeme et XVI eme siècle de l’autre coté.Le château lui-même était formé de deux corps à angle droit et ces deux corps, selon le prospectus remis lors de l’accès, marquent la transition entre le style ghotique tardif Francais de « l’aile Charles VIII » ( situé dans le prolongement des remparts ) et celui de la renaissance de « l’aile Louis XII et Francois Ier » (3eme étage de l’aile perpendiculaire) (Voire photo).
Bien que la visite consistait à faire le tour d’un bâti ne représentant qu’un cinquième du « palais » construit par Charles VIII , à travers de nombreux endroits comme décrits dans le guide qu’on nous a remis à l’entrée, nous nous pressâmes d’arriver au deuxième étage où se trouvait le salon de musique et où se dressait , à coté du piano à queue Erard en placage de palissandre de RIO (XIX eme siècle), le portrait de l’Emir Abdelkader sur un chevalet en bois et tout autour,accrochés au mur, le grand portrait officiel de Louis-Philippe 1er, de l’autre coté, le portrait de la reine Marie-Amélie épouse de Louis-Philippe avec deux de ses fils (Le Duc d’Aumalie et le Duc de Montpensier) ainsi que le portrait de Louis-Philippe Joseph dit » Égalité » ornaient la grande salle. D’autres objets royales , tels des chaises à dossier barette en Acajou et fauteuil Second Empire étaient posés aux alentours d’une table et guéridons. Nous demandâmes à la dame chargée de la visite guidée des touristes et visiteurs de nous éclairer sur l’Émir.Elle semblait connaitre le sujet par cœur et nous relata brièvement le passage de l’Émir dans cet endroit (Voir Film).
Après une brève visite des autres endroits historiques du château,nous nous dirigeâmes vers la sortie et là,nous nous arrêtâmes un moment devant cette forteresse et commençâmes à scruter les terrasses et grands jardins des environs pour une probable identification du monument dédié à la famille de l’Émir comme cela est indiqué sur le guide.A une trentaine de mètre, au sud-est du bâtiment, juste derrière le buste du célèbre « Leonardo Da Vinci » qui a été inhumé ici même au cœur de ce château royal selon son vœu , et derrière le cèdre du Liban ,se dressait un jardin de topiaires de buis en forme de monticule , nous nous avançâmes vers une porte où sortait une personne à l’allure sereine,nous l’apostrophâmes : » M. SVP, Où se trouve le monument de l’Émir »? , « Ici, c’est pas la bonne porte,venez je vous montre », nous répondit-il. En marchant vers l’endroit que nous recherchions, il ajouta : « Vous venez d’où, SVP »?. »Je suis Algérien et je suis ici en visite », rare en ces temps, de voir un Algérien faire une telle visite dans ces châteaux, Apparemment, il était content en nous montrant le carré de plus de 500 mètre-carrés,réservé aux 25 tombes de la famille et amis de l’Emir restés après son départ vers l’Orient. Après les brèves présentations (c’était le directeur du Château que nous remercions ici, au passage ) , il enchaina sur une longue discussion de l’histoire des tombes (voir extrait du film).
Sur cette terrasse, se trouve le jardin d’orient où l’ odeur de la ligne de Romarin se mélange à celle de l’armoise,le Jasmin et de lauriers et avec les 7 cipres, le tout domine toute la superficie du château Royal, il a été conçu en 2005, par le paysagiste Rachid Koreichi, à la mémoire de l’Emir et sa famille . A la fin de notre entrevue, il n’omettra pas de nous signaler qu’il s’intéresse de près à l’histoire de l’Emir Abdelkader et qu’il a déjà participé à plusieurs colloques et conférences dans ce contexte , à Alger.