Il y a des trucs qui me désarçonnent, qui me foutent en rogne. Un beau Pays comme le mien, ne mérite pas que son Peuple vive des situations abracadabrantes, illogiques et souvent dramatiques, malheureusement.
Alors qu’il est extrêmement simple de remédier aux problèmes en prenant les décisions idoines, on se complait dans des négligences qui souvent conduisent à des situations malveillantes, injustes et souvent aux tournures dramatiques.
Pour illustrer mes propos, à titre d’échantillon, je reproduis deux dépêches cueillies dans la presse nationale de cette semaine.
«Les gendarmes de la section de recherches d’Annaba ont présenté, jeudi dernier devant le procureur de la République près le tribunal d’Annaba, un enseignant à l’université de Sidi- Achour, commune d’Annaba, pour incitation d’une étudiante à la débauche. Le prof indélicat a été placé sous mandat de dépôt. Selon les éléments de l’enquête menée de main de maître par les limiers du Darak El-Watani, la victime s’est présentée à ladite unité pour porter plainte contre le mis en cause. Selon la victime, son professeur lui avait exigé une relation sexuelle en contrepartie d’une bonne note dans la matière de langue française. Selon toujours la même source, c’est suite à une souricière tendue avec la collaboration de la victime que le mis cause à été interpellé en flagrant délit à l’intérieur de son domicile en compagnie de la jeune fille»
Cette information, au-delà de son aspect immoral et répugnant, met en exergue le degré de déliquescence atteint par notre «élite» Des professeurs d’université qui se mettent au harcèlement sexuel envers des jeunes filles qui auraient pu être leurs filles, des Médecins qui prescrivent des ordonnances d’antidépresseurs et de neuroleptiques au profit de délinquants, des pharmaciens qui se transforment en épiciers pour faire le commerce des drogues dures, des gynécologues qui font de l’avortement une source d’enrichissement rapide via le commerce des enfants…., voilà pourquoi l’Université Algérienne est classée bien loin de celles du Soudan et du Tchad.
Comment peut-on se prévaloir d’un standing universitaire à même d’assurer la formation de l’homme de demain, inculquer une éducation assortie d’un enseignement dignes des Grandes Écoles, si le Professeur engagé pour ce faire, se trouve être un pervers? Que pense la communauté estudiantine de son groupe professoral à la lecture de cette information. Quel respect peut-elle lui vouer ? Qu’elle attention lui accordera-t-elle, quand il se présentera sur l’estrade de l’amphi ?
Le lecteur jugera.
« Une jeune fille a tenté jeudi de mettre fin à ses jours en se jetant de l’étage supérieur d’un service de la Direction de l’éducation à Sidi-Bel-Abbès. La jeune fille avait décroché un poste d’enseignante en sciences après avoir passé le concours de recrutement. Elle a travaillé durant 4 mois dans un établissement scolaire. Passée cette période, elle a reçu une note émanant des services de la Fonction Publique qui lui ont signifié qu’elle devait cesser d’exercer au motif qu’elle est recalée. Une décision qu’elle juge injuste. Désespérée, la jeune ex-enseignante se trouve en ce moment aux UMC dans un état comateux »
Voilà une jeune fille qui a cravaché dure, constitué un dossier composé d’une masse de paperasses, réunies après de multiples chaînes devant l’APC, le Tribunal et le médecin (certificats médicaux obligent !) a peut-être vendu ses boucles d’oreilles pour organiser la fête à ses amis et parents à l’occasion de sa réussite au concours, qui enfin a du faire beaucoup de projets avec ses 4 mois de salaire et qui d’un coup voit tout s’affaler sous ses pieds. Alors qu’elle attendait probablement sa confirmation, elle fut assénée par cette décision de fin de fonction, parce qu’on a découvert en retard, qu’en fait, elle n’a pas réussi son concours.
Mais Mon Dieu ! Quelle responsabilité a cette jeune fille dans la négligence –s’il s’agit réellement d’une – de fonctionnaires zélés ? En effet, une circulaire du Premier Ministre instaure un contrôle à postériori des dossiers. Cette opération aurait permis de découvrir que la jeune fille ne remplissait pas les critères pour postuler au concours. Ce contrôle aurait pu s’effectuer à priori. Par ailleurs, pourquoi faire payer à la jeune fille, une erreur d’un employé de la Direction de l’Éducation, celui qui a jugé son dossier recevable ?
A mon sens, un concours est simple à organiser : Des sujets, des corrections et des notes. A la fin, un classement. Les premiers en fonction du nombre de postes ouverts sont déclarés admis. Une période de recours est ouverte. Une fois, le recours finalisé, les résultats définitifs sont proclamés. La prise de fonction n’est effective qu’à l’issue de la proclamation de ces résultats définitifs.
Alors, comment peut-on 4 mois après la proclamation des résultats définitifs, après que l’enseignante ait signé son P.V. d’installation, qu’elle s’est déjà familiarisée avec ses élèves, comment peut-on venir et lui déclarer toute honte bue, qu’elle est recalée. S’il n’y a pas matière à se suicider, je ne vois pas qu’est-ce qu’elle pourrait faire d’autre, la pauvre ! Surtout que parait-il, ils sont une dizaine dans son cas, qui ont été remplacés sur pied par d’autres personnes déclarées admises 4 mois plus tard.
Et puis, chose qui demeure à mon sens incompréhensible, c’est qu’est-ce qu’a à voir, la fonction publique ici ? Si c’est la Direction de l’Éducation qui organise le concours qui définit les sujets, qui sélectionne les correcteurs, qui proclame les résultats, pourquoi alors la Fonction Publique intervient 4 mois plus tard ? C’est carrément surréaliste ! Si la fonction publique a un rôle légal et règlementaire, qu’elle intervienne avant le concours, ou du moins avant la proclamation des résultats officiels.
Dans une de mes précédentes chroniques, intitulée « de l’école sinistrée à la Sinistre Université » j’avais fait état de la situation alarmante dans laquelle s’embourbent nos institutions d’enseignement. Ces deux exemples viennent me prouver que j’étais loin, trop loin de la triste réalité. En vérité, nos institutions sont perdues à jamais.
Bonjour Djillali, Djillali bonjour.
La méthode des cas (case studies) est une très bonne technique. « Un cas est l’exposé d’un problème ; C’est bien vrai ».Elle est une étude approfondie sur un cas particulier. Cela fait plus d’une année que vous percevrez dans ce domaine d’analyse. Permettez-moi de vous encouragé dans cette voie. Votre analyse de « cas » se situe sur :
1- Une personne, qui est ici l’enseignant « à » l’université (Heureusement que ce n’est pas l’enseignant universitaire ! ) et aussi l’enseignante suicidaire (plutôt de statut stagiaire /9mois selon la Fonction Publique).
2- Sujet spécifique (qui est ici la déliquescence de l’enseignement tout cycles confondus relié avec le suicide).
C’est une démarche qui se situe dans l’horizon des méthodes qualitatives. Elle peut être considérée à juste titre comme stimulante par les défis théoriques qu’elle pose et par les connaissances du « social Algérien» qu’elle permet d’élaborer. Elle conjugue « l’observation directe » et différentes sources documentaires. Je trouve votre chronique une remarquable déduction basée sur des principes fondés sur l’expérience et l’observation. Le tout étalé sur un long thème ouvert au débat en permanence.
Kant (Emanuelle) est un Enseignant universitaire à l’université de BERLIN, fondateur de la philo morale « critique ».Très « Cartésien »; quand il arrivait à son travail « tous » régler leurs montres ! Selon KANT un jugement (par défaut), disant point de vue, peut être synthétique ou analytique, a priori ou a posteriori.
Un jugement a priori est un jugement indépendant de l’expérience, qui peut être formulé sans recourir à l’expérience.
Un jugement a posteriori est un jugement qu’on peut formuler après expérience, qui s’appuie sur l’expérience. Exemple : « la baleine est un mammifère ».
En fin de compte : Un point de vue ou (opinion) ne fait qu’expliquer, que développer ce qui est contenu implicitement dans le sujet c’est-à-dire dans l’étude de «cas choisi» d’institutions d’enseignement que vous décrivez «de situation alarmante».Quand vous achetez un billet de train vous connaissez implicitement votre destination avant d’arriver. Ce que j’admire dans votre point de vue disant analyse est qu’elle est basée sur une technique « Socratique » de questionnement. Très pensant quand vous dites : « chose qui demeure à mon sens incompréhensible ».En effet ce socratisme laisse l’analyse « ouverte » à d’autres compréhensions comme par exemple la « stagière » était un cas dépressif.
Il faudrait a mon avis multiplier les pistes d’analyse autour d’un même enquêté (l’entourage, collègues, … sur un ou plusieurs domaines de la vie de l’enquêté. Le but n’est pas alors de trouver « la vérité », mais plutôt de mesurer la multiplicité d’un même individu dans différents contexte. Une analyse centrée sur le « cas » compare les infos recueillies sur lui (et non pas entre enquêtés, par exemple et ne pas élargir et étendre le jugement puisque ce n’est qu’un cas !
Finalement a mon avis votre point de vue est analytique mais pas synthétique .Et là c’est un « autre » point de vue.
Merci Djilali .Djilali merci.