Il est vrai que la crise de carburant semble s’atténuer dans la wilaya, notamment au niveau du chef-lieu, mais les hallaba n’ont pas désarmé pour autant. Ils continuent de sillonner les routes de toute la région et ils sont toujours par centaines, pour ne pas dire par milliers, à activer dans leur trafic sans être inquiétés ou faire l’objet d’une quelconque saisie de leurs moyens de transport utilisés dans le trafic de carburant. L’enquête que nous avons menée prouve que les hallaba font partie d’un réseau de trafic très bien organisé et adaptable à toutes les situations. Les enjeux financiers sont énormes et leurs parrains ne sont pas près de lâcher prise et abandonner aussi facilement ce trafic très juteux. Ils sont presque invisibles dans les stations-services, mais ils arrivent toujours à faire leur plein de carburant. Selon un habitant de la commune frontalière de Béni-Boussaïd, très au fait de ce trafic, «les dernières mesures arrêtées par les autorités locales, si visiblement elles ont pu atténuer ce phénomène, elles ont par contre élargi le trafic de carburant à une frange de la société jusque-là épargnée par cette contrebande». Il nous explique que «les barons de la contrebande ont recruté des centaines de personnes insoupçonnables et véhiculées qui sont chargées quotidiennement de leur collecter des milliers de litres de carburant au niveau des stations-services situées dans toute la région Ouest. Ils conditionnent le carburant dans des jerricans de 30 litres et les livrent aux hallaba contre de fortes sommes d’argent». Et de souligner que «le plein d’un véhicule lourd est cédé à 2000 DA et le plein des voitures légères à 800 DA». Ainsi, les hallaba s’épargnent les files interminables devant les stations-services, d’autres trafiquants ayant pris le relais. Nous avons rencontré des jeunes faisant la queue devant les stations-services de la Pierre du Chat, de la RN35, de Zenata et de Remchi. Certains d’entre-eux sont connus car ils utilisent leurs véhicules comme transport clandestin. «Que veux-tu que je fasse, je suis chômeur. Avec trois pleins d’essence, j’arrive à gagner jusqu’à 2000 DA par jour sans me fatiguer, ni user ma voiture», affirme Sid-Ahmed, un clandestin de Remchi qui ajoute que «c’est là une aubaine pour moi, et parfois je gagne plus. Il suffit juste de faire la chaîne et de revendre mon plein avec un bénéfice plus que conséquent». A Maghnia et dans les communes frontalières, ce nouveau trafic a pris une autre ampleur puisque certains préfèrent revendre leur plein sur le marché noir aux automobilistes en panne ou ceux qui refusent de se soumettre aux désagréments des interminables files. Dans cette région frontalière, le litre de mazout est revendu jusqu’à 100 DA et certaines maisons se sont reconverties en véritable stations-services clandestines avec tous les risques encourus. On a toujours en mémoire l’explosion qui s’est produite dans un dépôt de carburant clandestin dans une demeure à Chebikia et qui a emporté toute une famille, brûlée vive. On a remarqué que certaines stations-services n’ouvrent que de nuit, comme l’unique station de Zenata, et l’on se demande les raisons de cette façon d’agir d’autant plus que la population de cette commune, située tout près de l’aéroport international Messali-Hadj, n’hésitent pas à tirer à boulets rouges sur le gérant de cette station qu’elle soupçonne de livrer ses quotas de carburant aux trafiquants. «Pourquoi cette station n’ouvre pas la journée comme toutes les autres stations et elle n’ouvre ses portes qu’à partir d’une heure tardive de la nuit, c’est qu’il y a anguille sous roche», affirme Ammi Moussa qui interpelle les responsables «à y opérer des contrôles inopinés». Par contre, les plus avertis se demandent toujours «pourquoi les services de sécurité n’arrêtent pas les hallaba au cours des barrages dressés au niveau des routes nationales menant vers la frontière et saisissent leurs véhicules, repérables de visu et ne passent pas inaperçus». Il ressort de cette enquête que le trafic de carburant avec le Maroc dépasse de loin les analyses des responsables en charge de ce dossier, car il cache derrière lui d’énormes intérêts financiers. Ce n’est pas pour rien que les barons de ce vaste trafic y tiennent. Pourtant l’équation est simple pour éradiquer définitivement ce trafic. Il suffit juste de saisir les moyens de ces trafiquants. Et l’Etat a les moyens humains et matériels pour le faire. B. Soufi
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Il existe toujours des Harkis sur notre sol, c’est désolant..Balak ils le sont de père en fils, perpetuant leur lacheté..Je regrette amèrement feu Boumedienne qui aurait mis tout le abande frontalière devant leurs responsabilité : algerien ou harki au service du makhzen et expulsion..