L’informel : Mal nécessaire?

D’immenses efforts et préparatifs étaient au menu d’une campagne loin d’être sans peine, pour libérer  la coupole aux fins de l’alléger  des chômeurs dans l’espoir de renverser la tendance à un pourcentage inférieur des sans emploi.

Les services de la wilaya ont recensé les vendeurs qui prennent jusqu’à l’instant l’âme de la ville de sidi bel-abbes, la coupole et les habitants des immeubles adjacents, en otage. Et par malheur la rançon sera plus que personne ne l’a prévu ou envisagé.

Devant la lenteur et l’impuissance déclarée des autorités et de l’état, à adapter une vitesse adéquate aux rythmes différents de la vie, L’informel prend une vitesse vertigineuse devançant toutes les réserves et faussant tous les calculs. Les vendeurs à la sauvette qui sont devenus des vendeurs tout court, après avoir squatté chaque millimètre autour de la coupole, s’étendent à l’intérieur des ruelles en plein centre ville en construisant d’autres murailles renforcées par leur nombre qui s’accroit d’un jour à l’autre jusqu’à devenir un jour aussi difficile à délocaliser, voir impossible. Le mois de ramadan sera alors d’un profit inégalable.

Ces jeunes n’ont trouvé mieux devant l’absence d’un dialogue officiel et d’une urgence mesurée que d’imposer leurs propres règles  et créer leur propre système de défense pour revendiquer des droits légitimes prévus par la législation, droit au travail, au logement, etc..

Les mesures préventives d’emplois créés pour absorber ce malaise social s’avèrent au contraire évaluatrices d’un taux de chômage loin des 10 pour cent déjà annoncé par l’office national des statistiques. Le chômage se dénonce dans ces endroits explicitement. Il suffit de se pointer à des dates différentes dans ces endroits pendant une période déterminée et vous aurez facilement une idée de ce que cache réellement ce phénomène social dans notre pays, en particulier à sidi bel-abbes.

Ces jeunes à la conquête d’une solution à leurs problèmes  sous l’étiquette morbide du chômage, exhibent leurs dispositifs, loin d’être l’apanage de ce lieu étouffant, en plein centre ville, et partout ou la faiblesse ou l’impuissance de la force publique  fuit les responsabilités et se cache derrière la peur d’être relevée ou mutée pour quoique ce soit.

Les piétons, dans l’obligation de sortir pour les besoins quotidiens, se voient contraint de descendre des trottoirs qui deviennent exigus, et d’emprunter des deuxièmes positions doublant les véhicules stationnés en fil, en plein route gênant à leur tour une circulation de voiture déjà mal au point, s’exposant à des dangers quotidiens réels. C’est la totale anarchie. Les rixes sont gratuites, il suffit que votre petit enfant par inattention touche à ces étalages et vous entendez l’équivalent d’un “camion des ordures”  se décharger sur votre tête.

On se demande généralement pourquoi, le citoyen est constamment sur ses gardes ? Excité, parfois reproché mal éduqué.   Malheureusement c’est le verdict prononcé par la majorité. Quand les problèmes se multiplient et persistent sans qu’il y ait épuisement avec des solutions en parallèle pour équilibrer cette charge, le citoyen ne devient plus lui-même, il commence par demander de l’aide  et perd toute confiance devant un pouvoir préoccupé par ses intérêts.

Ne voyant personne  voulant l’entendre, sentir ses souffrances, il décide de se venger à sa façon et c’est là qu’apparaissent ces comportements différents qui ne sont en réalité que les conséquences des marginalisations et d’un autisme qui a trop duré.