« Algeriepatriotique » a réussi à se procurer un document secret dont la teneur, d’une extrême gravité, confirme les liens entre un certain nombre d’opposants installés en Europe et des services secrets étrangers. Le document en question, émis par la justice allemande, condamne Mohamed Samraoui pour «faux et usage de faux» et «activités criminelles» sur le sol allemand. Mais cette condamnation est loin d’être l’élément le plus grave dans le document en notre possession. En effet, le jugement de la Cour fédérale allemande, frappé du sceau de la confidentialité, contient un passage qui établit une preuve définitivement irréfutable sur l’appartenance de l’ancien officier du DRS aux services du contre-espionnage français, la DST, actuelle DGSI. «Les juges du 2e Panel criminel de la Cour suprême fédérale, à la demande du service des renseignements fédéral, vu la sensibilité du cas et des relations avec les services secrets français (DST), dont fait partie l’accusé Lahbib Samraoui, ont jugé unanimement de la nécessité de protéger les données du jugement et d’interdire leur diffusion dans les médias», lit-on dans l’arrêt daté du 16 avril 2013. Il aura donc fallu que le parti des Verts allemand intentât un procès à l’officier félon réfugié en Allemagne pour que la pièce manquante achève de confondre cet espion au service d’intérêts étrangers hostiles. Une nouvelle question s’impose, dès lors, à la lumière de cette preuve irréfutable : Samraoui a-t-il été récupéré par les services secrets étrangers après qu’il eut déserté les rangs de l’armée algérienne ou a-t-il été retourné alors qu’il était encore en poste au sein du DRS ? Cette révélation, en fait, n’en est pas une ; c’est une confirmation d’un fait qu’Algeriepatriotique n’a eu de cesse de dénoncer, mais à laquelle il manquait un indice, une empreinte pour démasquer le traître. C’est désormais chose faite. Le document secret de la Cour fédérale allemande, qui fait s’écrouler comme un château de cartes tous les mensonges sur lesquels s’est construite la cabale contre l’armée algérienne – sous l’égide du faux éditeur français François Gèze et du conseiller du roi marocain André Azoulay –, ne manquera pas de mettre à nu la camarilla qui a pris part à la mise en place d’un des plus grands complots contre l’Algérie depuis son indépendance.
Déchéance de la nationalité et extradition
Les faits remontent au début de l’année 2012 lorsque le parti allemand des Verts a entrepris une action en justice, en vue de faire condamner Mohamed Samraoui pour «faux et usage de faux» et le faire déchoir de sa nationalité allemande. Le principal grief retenu contre Samraoui – qualifié de «danger absolu» par le juge chargé de l’application des sanctions – est l’établissement «abusif», par ce dernier et par sa femme, d’attestations de membres de l’exécutif de l’ex-Union des réfugiés algériens en Europe, à de faux réfugiés, leur permettant ainsi l’accès à la nationalité allemande. Ainsi, quarante-six ressortissants algériens ont bénéficié de la nationalité allemande suite à la délivrance d’attestations d’adhésion à l’ex-Union des réfugiés algériens par le même Samraoui qui a été reconnu coupable de cette escroquerie. L’ancien officier des services touchait entre 500 à 1 000 deutsche marks à l’époque, contre ce sésame signé par lui-même après avoir falsifié le document officiel en tronquant le nom du président ainsi que sa signature. Treize des quarante-six Algériens ayant traité avec Samraoui seront entendus par la police criminelle dans plusieurs régions de l’Allemagne. Le verdict de la justice allemande est sans appel : déchéance de l’accusé de sa nationalité allemande, expulsion d’Allemagne, paiement d’une pénalité et des frais de justice, soit près de 400 000 euros, et restitution des aides sociales dont il a bénéficié entre 1997 et 2012. Le ministère allemand de l’Intérieur a été chargé de l’exécution de la décision de déchoir le condamné de la nationalité allemande et de lui «proposer» un pays d’accueil. Les autorités allemandes ont, par ailleurs, émis le vœu que l’extradition de Samraoui se fasse «le plus tôt possible», mais il semblerait que cette décision n’ait pas été appliquée en raison du partenariat qui lie les services secrets allemands et français, lesquels ont souhaité que toute cette affaire soit étouffée. Hormis le BND, l’ex-DST, les magistrats et les avocats proches du dossier, seules quatre institutions sont au courant de cette affaire, à savoir la Cour constitutionnelle, la Cour régionale de la Rhénanie-Du-Nord-Westphalie, le tribunal de Bonn et le quartier général de la police fédérale à Berlin.
Karim Bouali (Algeriepatriotique)