L’aéroport d’Oran n’est pas digne d’être qualifié « d’aéroport international », ni « même d’aéroport », il « nuit à la réputation d’Oran ». Au port d’Oran, les douaniers et les trabendistes sont « associés aux bénef ». A Ghazaouet, le Directeur du port ne « reconnait personne » et se « prévaut de ses soutiens ».
C’est qu’on lit dans un rapport « personnel » du député FLN, Norredine Belmeddah, qui faisait partie d’une délégation de la Commission des affaires étrangères qui a effectué entre les 8 et le 13 juin, une visite d’inspection dans les ports et aéroports d’Oran et Tlemcen sur les conditions d’accueil des émigrés algériens.
Selon le rapport publié sur la page Facebook du député, qui représente la communauté algérienne à l’étranger (Zone 4, Amérique – reste du monde) les responsables de l’aéroport d’Oran ont tenté d’enfumer la délégation parlementaire qui a assisté, avec surprise, à des améliorations subites et à une célérité inhabituelle dans la livraison des bagages.
« Nous avons constaté des améliorations qui n’existaient pas » peu de temps auparavant note l’auteur du rapport. Le député indique qu’il est passé par l’aéroport d’Oran peu de temps avant la visite d’inspection et que ces améliorations subites étaient bien destinées à donner le change à la délégation parlementaire.
Celle-ci, écrit-il, a été particulièrement surprise de constater que les bagages était livrés avant même le premier voyageur n’ait accompli les formalités au niveau de la police des frontières.
Un « record » qui suscite l’incrédulité car nous « savions pertinemment que les voyageurs attendent au moins une heure avant de recevoir leur bagages »
Belmeddah indique avoir déclaré aux différents responsables de l’aéroport (police, douanes et gestionnaire ) que ce « record » apportait la preuve que les choses peuvent se faire avec célérité et qu’il n’existait aucune excuse technique aux lenteurs subies par les voyageurs.
La délégation qui a constaté l’inexistence de caméras de surveillance dans les salles de contrôle a formulé le « souhait » que les algériens expatriés de retour au pays « soient accueillis de la même manière et bénéficient des améliorations et de l’opération cosmétique que nous avons vue aujourd’hui dès lors qu’ils peuvent le faire ».
Port d’Oran, les trabendistes et des douaniers associés aux bénéficies !
Au niveau du port d’Oran, le parlementaire constate, comme lors d’une visite en 2013, l’absence de caméras de surveillance dans les salles de contrôle. L’auteur du rapport met en exergue les grosses difficultés rencontrées par les membres de la communauté algérienne à l’étranger qui viennent au pays avec leurs voitures.
Les contrôles sont tatillons, les voyageurs sont les plus souvent, enjoints de sortir tous leurs bagages. Le couloir vert (rien à déclarer) n’existe pas… »sauf lorsque nous sommes venus » et « lorsque les responsables des douanes sont présents selon les témoignages de voyageurs ».
A l’opposé, s’indigne le parlementaire, au « niveau du premier étage, les « beznassas » et les trabendistes qui rentrent à pied avec leurs bagages et cabas passent comme d’habitude avec facilité.
« Ils font, ajoute-t-il, entrer ce qu’ils veulent de marchandises, habits, souliers d’occasion et même de la quincaillerie (khorda) ramenée des décharges ». Le tout avec la complicité de certains agents des douanes qui sont des « associés » à ces « beznassas » « avec qui ils partagent les bénéfices sur les marchandises qui passent par le port ».
L’auteur du rapport salue cependant les efforts du Directeur régional des douanes ainsi que le chef de l’inspection des douanes qui « font ce qu’ils peuvent pour mettre fin à ce phénomène » et combattre la « mafia qui s’est étendue et enracinée dans le port d’Oran »
Le député FLN salue les bonnes conditions d’accueil à l’aéroport de Tlemcen et la célérité avec laquelle les formalités et la livraison des bagages sont accomplies. La seule remarque critique étant, comme à Oran, l’absence de caméras de surveillance.
Le port de Ghazaouet est, aux yeux de l’auteur, diamétralement à l’opposé des bonnes pratiques qui se sont à l’aéroport de Tlemcen.
« C’est tout sauf un port ou une station maritimes de transport des voyageurs » écrit-il en épinglant le directeur du port qui « aime se nommer PDG » et qui a évité de rencontrer la délégation parlementaire. Son adjoint, » qui s’est présenté comme le directeur avant d’être confondu » a prétendu qu’il était en mission officielle au ministère des transports.
Cependant, indique le député, la commission a eu des informations selon laquelle le DG se trouvait bien au port au moment de la visite. « Ce qu’il faisait dans le port, je ne peux le dire dans ce rapport » note mystérieusement le parlementaire qui indique que le ministre des transports a été saisi pour diligenter une enquête sur les raisons de son absence.
La situation « désastreuse » dans laquelle « on a trouvé le port est une preuve que le directeur du port de Ghazaouet qui se prévaut « d’être soutenu » et « dit ne reconnaître personne » se « moque de tout ».
Le rapport conclut que les algériens établis à l’étranger sont « très mal accueillis » au niveau du port et de l’aéroport d’Oran et au niveau du port de Ghazaouet. Il appelle les ministres des finances, de l’intérieur et des transports à agir vite « pour améliorer ce qui peut l’être ».