Que dire de ces 30 secondes chrono qui ont fait basculer la vie d’une femme? Il a suffi qu’un «délateur» des temps modernes profite d’un moment de désarroi face à une pression des plus insoutenables, pour donner en pâture une femme qui, par la magie des réseaux sociaux, devient une triste célébrité et risque de voir sa vie basculer vers la déchéance. Sa photo a conquis toutes les pages et chacun allait de son verdict. La lapidation ! Le viol en masse !
L’Algérien qui a lutté pendant de nombreuses années contre l’instrumentalisation des lettres anonymes et à peine obtient-il gain de cause à la faveur de la récente dépénalisation de l’acte de gestion, ne voilà-t-il pas que l’on assiste à une nouvelle forme de délation anonyme : les réseaux sociaux. Et cela fait le plaisir sadique de tous mes concitoyens frustrés par bientôt cinq lustres d’injustice et de passe-droits. On se délecte de plaisir de voir quelqu’un se faire descendre collectivement où chacun de nous découvre qu’il est parfaitement intègre et irréprochable tant dans son travail que dans la rue.
Cette forme d’exorcisme est juste un moyen de se faire des illusions quant à notre «illettrisme culturel» et notre «plus que médiocre mode de gouvernance» Le comportement de cette chef d’escale, il faut le chercher ailleurs que dans une «volonté de pouvoir» réfléchie par cette sentence rédhibitoire : «ana décidit!» pour se venger certainement de la veille, lorsque le préposé au guichet des passeports, lui asséna un «ana decidit tu n’auras pas ton passeport!»
Ce comportement, il faut le chercher dans les causes qui conduisent chacun de nous dans son travail à déclamer tout le temps : «ana lindicidi!»
Que ce soit au niveau de l’APC où à peine osez-vous faire valoir un de vos droits, le préposé au guichet s’empresse de vous répliquer : «Ana décidit» A la poste, à la Daïra, Lors du passage du permis de conduire, rien n’empêche cet inspecteur parfois à la mauvaise haleine, de vous ricaner à la figure : «ana décidit pour que vous reveniez la semaine prochaine!» A l’hôpital, il n’est pas surprenant de se faire apostropher par une infirmière pas charmante du tout de vous assommer avec un «Ana décidit, pas de visite!» Vous osez interpeler un policier qui discute avec une connaissance en pleine avenue se foutant de la circulation qu’il bloque alors que son rôle est de la réguler, et vous aurez droit à un retrait de permis au pire et au mieux à une contravention, parce «houa li décida!» Que dire alors de ce Député qui gifle l’agent de police en lui lançant «Ana Eddawla.»
Les lecteurs de BAI doivent se rappeler cette fameuse «Madame Dalida» qui a sanctionné pas mal de personnes et muté sine die un chef de service de l’APC, en clamant «ana lindicidi!» Ah ! S’il s’est trouvé quelqu’un pour la filmer et la mettre sur les réseaux sociaux, toutes les autorités locales, voire nationales s’empresseraient de la sanctionner et sanctionner celui qui la couvre, et se disputeraient les communiqués ! C’est ce qu’a fait Air Algérie ? Cette compagnie est-elle obligée de rendre public un communiqué qui concerne sa discipline interne et son règlement intérieur? La chef d’escale incriminée est en droit de demander réparation de la part de sa compagnie et déposer plainte contre X pour viol de la vie privée et utilisation illégale d’image.
Pourtant, ce n’est que timidement que cette compagnie, surement rappelée à l’ordre, a réagi à travers son directeur régional qui, tout en confirmant la mesure conservatoire prise, la suspension, annonce que le cas sera traité conformément au règlement intérieur et sans contrainte. Le seul soulagement pour la pauvre dame proie collective, est le soutien de ses collègues et du syndicat.
Le comportement digne face au citoyen qu’il soit contribuable, client ou bénéficiaire d’un service, ne saura s’améliorer et atteindre les exigences des normes universellement consacrées, que lorsque le Pays disposera d’un système de Gouvernance digne, d’une formation continue et efficiente, d’une école républicaine… Ce jour-là, chacun dans son poste de travail vous dira avec le sourire : «C’est la Loi qui décide, pas Moi ! Monsieur» Autrement, chacun de nous continuera à clamer là où il se trouve : «ana décidit» et sera le premier à lyncher son concitoyen qui se fera prendre ! En attendant, un conseil : Avant de lancer à la figure de votre interlocuteur ces deux mots, vérifiez s’il n’y a pas un délateur qui vous filme !
djillali@bel-abbes.info
il faut sanctionné tout celui ou elle qui voulait détruire la compagnie nationnale ou des sociétés nationnale ou le pays si chère dans notre coeur ;pour cette femme dalida je leur dit ;;;birkat amazon ya boube
Mr Djillali, tout en ne cautionnant pas ce lynchage public de la préposée d’Air Algérie, ce que vous proposez se fait dans une démocratie participative, ici les entreprises publiques ou autres institutions publiques sont des entreprises privées ou familiales, il y a belle lurette qu’elles ont cessé d’être publiques. Il n’y a pas longtemps j’ai vu un panneau dans une institution publique supposée être le temple du savoir et ce panneau affichait ‘attention vous êtes filmés’, le responsable s’est arrogé le droit de filmer les gens empruntant les chemins des amphis et des salles de cours, et les services administratifs. Le responsable se comportait en nabab, et nul n’osait l’affronter. Il décidait, et souvent en dehors de ses prérogatives. C’est ce que faisait cette dame d’Air Algérie, elle décidait en dehors de ses prérogatives, en avait elle ? Nul ne le sait, peut être ses chefs hiérarchiques qui souvent n’obéissent pas aux lois commerciales, de parts de marché, d’opportunités, mais plutôt aux injonctions et ordres d’en haut, lui auraient soufflé la combine. Cette compagnie ‘publique’ n’a jamais publié les résultats de ses actifs et passifs, de son endettement, de ses employés, de son encadrement, comment voulez vous que son personnel soit comptable et de surcroît à un passager lambda.
erratum : …de décisions arbitraires.
Monsieur Djillali C.,
Que penser réellement de cette sordide affaire d’Air Algérie et de ses terribles retombées sur la principale intéressée, la chef d’escale qui, face à toute cette adversité , nous la rendrait par moments et paradoxalement , bien sympathique, si on garde à l’esprit que des cas similaires de dénonciation de services défaillants avaient été abondamment relayés sur la toile, en ce qui concerne le fonctionnement de certains hôpitaux et autre maternité, sans que cela ne provoque un tel tollé et ne produise une telle montée de réactions tout aussi virulentes les unes que les autres de la part des internautes à l’égard d’une seule personne ?
Mais bien sûr, qu’on ne s’y trompe point, car il y a à boire et à manger dans cette affaire qu in’est une fois de plus que le miroir et la caisse de résonance d’un dysfonctionnement quasi-général de cette compagnie.
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Et les faits sont en effet têtus !
Qui n’a pas été victime de tels agissements devenus et rendus tellement banals, ici ou ailleurs, de décisions arbitrales, de passe-droits , de l’arrogance ou des évitements et des fuites, dans les moments critiques, des agents de cette compagnie, en Algérie, et dans leurs nombreuses escales à l’étranger ?
A un point tel, qu’elle jouit d’une véritable mauvaise réputation , alors que paradoxalement, tout devrait contribuer à faire de cette entreprise l’une des plus fiables et des plus performantes, au regard des règlements draconiens qui régissent le secteur aérien, où chaque acte commercial est rigoureusement codifié. Air Algérie est la seule compagnie au monde où l’on constate tant de désordre, de pagaille, de disputes et de colères devant toutes ses banques d’enregistrement,en Algérie et à l’étranger, au point qu’emprunter cette compagnie justifie au final tous les sobriquets qu’elle collectionne allègrement.
Il est tout a à fait exact de penser qu’il s’agit là d’un problème d’ordre plus général d’organisation, de gouvernance in fine, notamment lorsqu’on se heurte à des conduites et à des agissements condamnables de la part des agents et représentants de tous les services commerciaux et administratifs de l’Etat, tous secteurs juridiques confondus.
Il se trouve ici, que cette responsable d’escale d’Air Algérie cristallise à travers sa personne, volontairement ou pas , toute la colère et toutes les récriminations à l’endroit d’une compagnie qui a fini par excéder plus d’un, tant par son mode de gestion que par le comportement global de ses agents, et il est tout à fait naturel qu’elle trouvera difficilement des arguments pour sa défense intuitu-personae, tant l’individu et l’entreprise se confondent.
Dès lors que le recours des consommateurs et des citoyens lésés dans leurs droits sont quasiment ignorés, bafoués, voire inexistants, les manifestations du public et de la clientèle ne peuvent s’extérioriser et se manifester que par des réactions violentes face à ces désagréments, même si dans le même temps, ces mêmes agents sont confrontés , le plus souvent aussi, à une clientèle brutale, rustre dans ses comportements et peu respectueuse des formes élémentaires de politesse dans ses rapports avec les représentants des services publics et des personnels commerciaux , qu’ils soient directement ou non en contact avec la clientèle.
Le cas de cette Dame d’Air Algérie est très symptomatique de cette situation générale, à travers les comportements « névrotiques » générés, et de la part de la clientèle , et de celle des personnels de cette entreprise (décidit !), sachant d’emblée que la faculté et les rares opportunités offertes à la population d’exercer , de manière générale, un quelconque droit de recours se retrouvent aussitôt noyées dans les labyrinthes des services et le dédale des fonds de tiroirs des administrations et tutelles concernées !
Dès lors, même si la forme reste discutable, il n’y a pas lieu de s’étonner que ces mêmes personnes aient recours à cette nouvelle forme de contestation, de « délation » en quelque sorte, pour exprimer leur exaspération face aux droits bafoués, en l’absence de circuits formels et efficaces de recours.
Les nouveaux moyens de communication n’ont fait que précipiter, par la force des choses, l’avènement des héliées que sont devenus les réseaux sociaux, et l’irruption spontanée des redoutables sycophantes que sont les internautes, par le truchement de leurs i-phones, en l’absence des moyens simples, clairs et efficaces de gestion transparente .