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SIDI-BEL-ABBÈS : « FAIRE CROIRE QU’ON BRILLE, À L’INSTANT OÙ ON DÉCLINE!! »

ByAbdelhamid Abdeddaim

Mai 10, 2016

Quand des gens de référence et , semble-t-il de confiance de la Wilaya, dérapent , c’est toute une ville qui en subit les conséquences, tant elles sont désastreuses pour son prestige et sa réputation de ville accueillante et cosmopolite . J’avoue n’avoir pas reconnu le berceau de ma famille et c’est pourquoi je n’ai pu contenir , dans ses lignes , mon immense chagrin .

Partant de l’idée  « qui ne dit rien, consent » ,  je m’oppose vivement à l’image qu’on a présenté de SIDI-BEL-ABBÈS dans cette émission télé-visuelle qui n’en finissait pas . Déjà avertis par IBN AL MOUQUAFFA dans son manuscrit arabe de  » Kalila wa Dimna » , se rapportant à la fable du corbeau et le renard (ce qui a, du reste, inspiré la fable de Jean de Lafontaine ) , nous avons intégré en notre fort intérieur le conseil de ne jamais se fier aux laudateurs , qui ne vantent que ceux qui les agréent .

Est-il nécessaire de rappeler la morale de la fable? Non!

Contents d’élargir leurs auges pour mieux se goinfrer , ces flatteurs et enjôleurs ont eu l’audace de bafouer la ville qui leur a donnée du grain à moudre , pour finalement la rabaisser , plus la dédaigner . Est-ce que SIDI-BEL-ABBÈS est prête à effacer de sa mémoire, d’avoir été traitée de « ville de plaisir » par un haut responsable,  alors même qu’il s’en est servi comme piédestal pour une carrière fulgurante. Pour lui rendre grâce et la bénir, la reconnaissance s’est traduite par une méprise et un reniement que seul le célèbre peintre français , Toulouse-Lautrec , a su exprimer dans ses toiles sublimant des lieues de débauches et de beuveries . Mais alors pourquoi , retourner s’y installer , si elle représentait cette déchéance rapidement formulée .

Hélas! Et tant mieux , SIDI-BEL-ABBÈS ne tient pas rigueur à ses détracteurs . Heureusement que pour d’autres, héros de notre glorieuse histoire contemporaine, la sagesse leur a dicté la tempérance dans la reconnaissance à cette ville qui a eu à accueillir les FERHAT ABBAS , ABDELHAMID BENBADIS , BOUSSOUF , BENMEHIDI , BOUMEDIENE et encore beaucoup d’autres, nos parents en étaient fiers et comment ne pas l’être, à ne pas oublier que nous en sommes les témoins et les héritiers pas uniquement génétiques .

Il est dit que les honneurs du présent reviennent et profitent à ceux qui s’affairaient dans les gradins d’un cirque largement ouvert, en récoltant les bénéfices de ceux qui se sont autrement sacrifiés . Il est inadmissible qu’on vienne à railler SIDI-BEL-ABBÈS , en direct et à travers une chaîne nationale , en se faisant prévaloir d’un succès qu’ils sont seuls à percevoir. On ne peut mesurer une réussite qu’à l’aune d’un bilan sans complaisance, qu’il soit sportif, culturel ou économique . Toujours est- il qu’on en voit pas les retombées sur le terrain si l’on a à étaler les données réelles et les confronter aux réalités criardes et navrantes qu’on relève ici ou là .

Qui n’aimerait pas que cela aille mieux? Une mission de service public n’a pas à être louée par le premier venu, d’autant que l’événement télé-visuel avait lieu dans son antre. Il eut suffi que l’émission ait été projetée dans son Établissement pour bénéficier d’une publicité gratuite et à notre sens imméritée . La gratitude relève d’un sentiment désintéressé , mais si elle est entachée d’un intérêt reconnu ou à espérer , elle n’est que tentative dissimulée de sortir des voies légales . Il n’y a pas de remerciements à accepter pour des obligations dictées par le devoir.

De cette fête qui n’avait rien de spontanée ou de naturelle et qui manquait de ferveur populaire, le citoyen de la MEKERRA n’a retenu que l’adoubement malvenu et saugrenu de l’hôte maladroit à l’endroit du représentant de l’État , ce que la télévision aurait décemment biffer. Les réseaux sociaux en font , du reste, leur choux gras. Toujours est- il que si les citoyens compétents , valeureux et dévoués se sont mis en marge, ou volontairement à l’écart , c’est pour pour ne pas se confondre avec ceux qui disent OUI à tout et pour tout , préemptant les décisions des autorités avant même d’être définitivement formulées .

Si nous nous inscrivons dans une démarche autre, c’est pour mieux faire mûrir des décisions qui nécessitent des réflexions plus approfondies. Il faut accepter, à son corps défendant de prendre le rôle de la mouche du coche , ce qui me fait dire que l’attitude d’un lanceur d’alerte n’est pas aisée si aucune oreille bienveillante ne lui est tendue. Il finit par se lasser et à pédaler dans le vide, après tout, nous n’en tirons que des déboires . Ce n’est pas les « ENTÊTES » ou les  » UNES » à caractères gras de la presse qui vont venir à notre rescousse, une presse qui enflamme beaucoup plus qu’elle n’éclaire et qui rythme ses enjeux au gré des puissants du moment . L’affection que nous portons à cette ville nous fait obligation morale de persévérer dans ce que nous estimons être des « gardes- fous » dans un environnement démocratique où, la place de la société civile est recherchée, et où l’individu ne doit pas s’écarter du sens commun. Étienne de La Boétie dit dans son « Discours de la servitude volontaire » —–je cite : ce qui rend un ami assuré de l’autre, c’est la connaissance qu’il a de son intégrité ….Pagé 53

Abdelhamid ABDEDDAIM