C’était à l’occasion de la journée internationale de l’aviation civile qui coïncide avec le 7 décembre de chaque année que l’aéro-club de Sidi Bel Abbès a pris l’initiative d’organiser ,ce jeudi 8 décembre 2016 , une journée d’information et de vulgarisation de l’aviation légère en général et d’en débattre particulièrement avec les responsables des aéro-clubs sur le devenir de l’aviation légère en Algérie et des perspectives de développement économique et touristique à l’échelle nationale ou régionale.
Suite à l’allocution d’ouverture prononcée par le wali de la wilaya de Sidi Bel Abbès, Monsieur Mohamed Amine Hattab, (voir vidéo) dans laquelle il salua l’initiative des membres de l’aéro-club pour cette journée d’étude et promit de saisir le ministère de tutelle pour l’ouverture du ciel de Sidi Bel Abbès, c’était au tour de Monsieur Kherrat Abdelkader Ingénieur Senior dans les usines de Bombardier au Canada qui a fait le déplacement à Sidi Bel Abbès sur invitation de l’aéro-club de SBA en vue de marquer cette journée de son empreinte et donner une conférence par la suite à une assistance nombreuse, composée d’étudiants dans l’aéronautique à l’UDL. Il axa son intervention sur les mesures de sécurité entrepris dans les différentes phases de construction d’un aéronef.
Pour le grand nombre de pilotes privés et autres spécialistes dans le domaine qui ont tenu à assister à cette rencontre, l’aviation légère en Algérie a, en comparaison avec les années 70 et 80, presque disparu du paysage aéronautique. De la soixantaine d’aérodromes opérationnels dans les années 70 en Algérie et qui faisaient la joie de plusieurs organismes à savoir le secteur des forets pour la surveillance, le secteur de la santé pour les évacuations d’urgence, le secteur touristique pour des déplacements et visites guidées, le secteur des sports pour les rallies raids et finalement le secteur aéronautique lui-même pour ses propres besoins ( formation de pilote pour les compagnies nationales) . Aujourd’hui, hormis Constantine , Tiaret et un degré moindre Oued Souf avec des avions en fin de vie, il n’existe aucun autre aérodrome pourvu d’avion de tourisme ou de formation à l’image des années 70 et 80 , pire encore, toute la flotte d’avions légers est cloué au sol soit par manque de maintenance découlant de son coût exorbitant ou de leur durée de vie qui est arrivée à terme ).
Au cours des débats, le président de l’aéro-club de Relizane saluant le Wali de Sidi Bel Abbès pour son attachement à la cause aéronautique, n’ira pas par mille chemins pour décrire une situation alarmante en Algérie en matière d’aviation légère et cite l’exemple du plus petit pays comme Israël qui possède plus de 500 aérodromes et des milliers d’avions légers .
Bref tout a été dit et redit au cours de cette rencontre , il reste entendu que l’Aviation légère en Algérie demeure le parent pauvre de l’aviation en Algérie et se trouve en retard par rapport à ses consœurs des pays de la région. Il devient impératif que les autorités compétentes et locales prennent en charge ce volet important pour tout développement économique surtout en ces temps d’austérité où la rentabilité et l’auto-financement de chaque wilaya sont devenus les mots clés du gouvernement. Sidi Bel-Abbès est devenue la wilaya « pilote » dans plusieurs secteurs, il n’en reste que l’aviation pour boucler la boucle d’autant plus qu’elle regorge du grand nombre de pilotes et spécialistes du domaine aéronautique avec les nouvelles filières de l’aéronautique enseignées à l’université Djillali Liabes.
En marge de la rencontre et les débats plus que fructueux qui s’en suivirent, les responsables des différents aéro-clubs d’Algérie se sont donnés Rendez-vous pour une deuxième rencontre à Relizane en vue de dégager une feuille de route et faire sortir l’aviation légère de sa profonde léthargie à laquelle se trouve confrontés tous ses utilisateurs notamment et en premier lieu les aéro-clubs d’Algérie.