Avant hier c’était le 18 février 2017 , une journée dédiée au Chahid (Martyr) qu’on commémore chaque année en Algérie et particulièrement à Sidi Bel Abbès où de nombreuses festivités ont été organisées pour marquer cette journée riche en évènements où tout d’abord, les autorités civiles et militaires locales ont assisté à l’enterrement d’ossements d’un charnier découverts à quelques encablures de Tessala. Cette commémoration fut aussi une occasion pour l’association Émir Abdelkader de Sidi Bel Abbès d’organiser au Musée du Moudjahid, Comme à l’accoutumé , une conférence-débat animée par le professeur Hassan Sohbi . Une conférence unique en son genre puisque pour la première fois, des chiffres en exclusivité sur la guerre d’Algérie ont été dévoilés à la forte assistance présente dans la salle.
Pour le professeur Sohbi , cette commémoration de la journée du Chahid ne se limite pas au seul chiffre d’un million et demi de martyrs tombés au champ de bataille ni celui de faire connaître à la génération future l’injustice, de l’agression et l’exploitation dont a fait face le peuple Algérien mais il s’agit aussi de mettre en évidence de chiffres et des statistiques révélés parfois dans des documents secrets par l’armée coloniale. Des chiffres qui donnent parfois « le vertige » à les entendre. Pour le conférencier,la lutte armée a commencé bien avant 1954 ,depuis l’époque de L’Émir Abdelkader sinon bien avant l’invasion Française en 1832, lorsque les flottes Américaines redoutaient le passage par la méditerranée en raison de la puissance de feu des vaisseaux Algériens qui patrouillaient à l’époque dans la méditerranée.
Ainsi, depuis cette date jusqu’au déclenchement de la révolution et au delà jusqu’à l’indépendance, M. Hassan Sohbi ne cessait d’étonner l’assistance avec des chiffres qui jusque là n’ont jamais été dévoilés, ainsi par exemple plus de 3121 types de fil de fer ont été utilisés pour encercler les villes et villages ou bien construire les lignes Challe et Morice entre 1956 et 1959 sur les deux frontières soit une longueur de 350 000 Km de fil barbelés. Sur ces bandes interdites totalisant plus de 17 milliard de m², il dira que l’Armée coloniale a ramené des stocks Allemands, britanniques , Américains et de l’africacoms plus de 320 millions de mines anti-personnelle au lieu des 8 millions signalées par les historiens qu’il qualifie « Aghbiya » (« stupide ») . Ces lignes ont été électrifiées par l’électricité provenant de Oudja (Maroc) ou alimentées par 1200 Groupes électrogènes qui consommaient plus de 7 milliards de litres de carburant. Il informa également que l’armée Française en Algérie qui était composée de 1399 colonels et 358 généraux, a bombardé 3000 villes et villages Algériens avec ses 720 avions T6.
D’autres parts, Il dit détenir un grand nombre d’exclusivités sur l’histoire d’Algérie découlant de ses longues recherches et desquelles il a créé une immense collection d’ouvrages. Parlant d’exclusivité, il déclare que des documents secrets contenant les détails de la révolution notamment ceux qui luttaient contre ou avec l’armée Française, existent et personne n’est omis dans ces listes. Pour conclure son intervention, il citera cette entrevue qu’a eu le général de Gaulle avec un colonel de son armée pour évaluer l’état de la guerre en Algérie. Le colonel qui avait fait une étude sur les partisans par région de l’ALN, l’informa que 75% de la population Kabyle est avec l’ALN, le centre Algérien était à 60% alors que l’est Algérien étaient à 100% partisan de l’ALN . Sur un autre volet, il indiqua au général de Gaulle que les registres d’état civil indiquaient que plus de 550 000 Algériens avaient moins de 20 ans à l’époque , c’est à dire l’équivalent des troupes Françaises présentes sur le territoire Algérien, constat qui lui faisait dire que la guerre allait s’étaler sur 60 ans si aucune initiative n’est prévue. Bref tout y est dans la vidéo ci-dessous.