« Il ne peut y avoir de révolution que la où il y a conscience » J.Jaures
Pour éviter toute promiscuité, il ne s’agit pas de me mettre à la place de l’historien sur un événement qui mérite beaucoup plus d’attention sur les circonstances historiques, mais de faire plus de lumière sur des actions nobles de jeunes personnages qui avaient permis de tendre fortement leurs facultés intellectuelles et aptitudes physiques vers des faits et événements historiques . La circumnavigation par de braves jeunes étudiants croyants forts et sincères à une cause juste de tout un peuple meurtrie, tout un pays malmené par la colonisation ; tout en laissant derrière eux une belle vie dans un pays nommé « Oum Eddounia ». Coïncidence, aujourd’hui un phénomène analogue nommé « Harragas » se manifeste dans le contre sens préférant déserter leur pays riche mais misérable qui n’arrive pas à les prendre leur force de travail en charge pour leur assurer une vie normale vers d’autres cieux plus cléments. L’objectif n’est pas cette narration de l’événement mais bien cette puissance de leur conviction abreuvée par la puissance de la vérité , elle nous a permis d’ avoir une pensée qui porte très haut ces jeunes étudiants , partis de si loin pour arriver si prés de leur peuple et devront y rester aussi longtemps dans un espace et une dimension historique que les pensées médiocres, ingrates et sales veulent les soustraire de l’âme de l’histoire de ce peuple. L’ambition de l’idée de ces jeunes étudiants dont H. Boumediene faisait partie n’avaient nullement l’intention ou bien l’ ambition d’être sur le trône d’un empire mais ils avaient besoin de faire une prière profonde (foi-idées-croyance) sans fin pour que l’Algérie soit indépendante , libre , juste et équitable, ce n’était qu’un devoir pour eux , ils ont pris leur pleine et entière responsabilité , que nos responsables d’aujourd’hui ,ne savent, ni fond ,ni son contenu pour assurer le minimum de la prospérité de ce pauvre peuple.
Quand la guerre commence, l’enfer s’ouvre.
Le premier novembre était le premier jour du déclenchement de la révolution armée pour la libération de l’Algérie qui a engagé tout le peuple algérien et son géni sans exception dans l’espace géographique de l’Algérie par contre dans l’espace politique les factions du mouvement national qui ornaient le paysage politique de l Algérie colonisée ,n’avaient pas encore adhéré au mot d’ordre de l’insurrection. C’est le cas de :
* l’UDMA de Ferhat Abbas, Ahmed Bayoud, représentant de l’UDMA
* des oulémas, cheikh Bachir El-Ibrahimi, pour les oulémas
*des centralistes, Ahmed Mezeghenna et Hocine Lahouel, représentant le groupe du Comité central
* des messalistes qui ne cessaient de mettre des bâtons dans les gâchettes du fusil qui venait déjà de tirer sa première balle.
La première réunion eut lieu le 19 janvier 1955 au Caire avant l’opération Dina, sous l’égide des Moukhabarrates égyptiennes.
L’arsenal de l’armement que les révolutionnaires ou Moudjahidines possédaient pendant ce jour historique ,était bien insignifiant devant la grandeur du dessein et de la volonté, après le premier coup de feu au 1er novembre54 . Pour déjouer la pérennité de la révolution, le colonisateur a entamé ses premières actions en cernant les frontières Est et Ouest afin de maitriser, d’étouffer la révolte et entraver tout ravitaillement en armes par les Moudjahidines et enfin neutraliser toutes les poches de la révolte. Les premiers armes et munitions des Moudjahidines ont été récupérées auprès du corps armé du colonisateur français.
C’était en avril 1955, que la première importante cargaison d’armes qui a pu franchir la frontière de l’Ouest de la cote d’Oujda (Maroc) encore sous le protectorat français.
Un Yacht Royal du Port Saïd (Alexandrie) fini prés de Port Say (Marsat BenM’Hidi)
L’histoire de ce premier lot d’armes commence en Egypte par une aventure d’amour de haut rang et haute classe, celle de Dina princesse d’Egypte, elle était la reine, Dina Bent Abd Al Hamid n’était plus princesse d’Egypte en 1955 car la monarchie d’Egypte( Roi Farouk 1er ) à été destituée en juillet 1952 par Nasser ( officiers libres)elle n’était pas encore reine de Jordanie, le mariage avec le roi de Jordanie s’est déroulé en avril 1955 et ne durera pas beaucoup en 1956, le divorce s’est prononcé en 1956. Cette princesse vient de recevoir comme cadeau un Yacht de fiançailles de la part de son futur mari le roi Hussein de Jordanie. Ce petit bateau d’une dizaine de mètre, sans radio ,deux moteurs à mazout, trop exiguë accosté et bien amarré dans le coin d’une darse de port Saïd’ (Alexandrie) d’Egypte pour un éventuel usage de plaisir de la princesse Dina.
Par ailleurs, l’idée des bienfaiteurs, de son utilisation pour transborder des armes à destination des combattants algériens faisait son chemin secrètement. L’opération d’acheminement des armes est gardé top secrète entre algériens et égyptiens et l’équipe des nouveaux combattants algériens et expéditeurs à la fois qui vont prendre en charge le bateau alourdi à bon port secrètement avec une cargaison de plus de 20tonnes d’armes automatiques , grenades et de munitions selon certaines informations les armes embarquées se composaient de 300fusils de calibre « 303 », 30pistolets mitrailleurs « Bern » 100fusils mitrailleurs « Tommy » diverses munitions, une partie de ces armes étaient destinés aux nationalistes marocains vu que le Maroc était encore et jusqu’en 1956 sous protectorat de la France.
L’Odyssée en mer méditerranée de jeunes « Haragas » (sens positif)
Le début de l’odyssée s’est effectuée le 28 février 1955, il y avait Nadir Bouzar chef de mission et Mohamed Boukharouba , il a été prénommé par la suite Houari Boumediene, il y avait également parmi eux d’autres étudiants qui ont prit le large à bord du « yacht Dina » H. Boumediene disait dans son interview avec Paul Balta qu’ils ont fait lui et ses camarades en quelque sorte « un voyage royal » qui a dure 35 jour en mer. Le trajet effectuée de Port Said à destination Benghazi ( Lybie) via Tripoli en passant par la Sicile et longeant la Sardaigne par le sud pour atterrir enfin à Melilla en terre Marocaine sous occupation Espagnole prés de la frontière algérienne dans un coin appelé « Capo di Ao » tout prés de Ras El Ma, petit village de pêcheurs marocains à l’est de Nador .
L’expédition avait été supervisée à l’époque par Ben Bella Ahmed entre l’Egypte et la Lybie sous la coupe de l’assistance des services de sécurité d’Egypte. En mars1954 Benbella obtient de Nasser nouveau Président d’Egypte un soutien politique militaire, financier, médiatique et moral. Nasser avait ouvert des camps d’entrainement militaire en Égypte, pour former des volontaires algériens H. Boumediene avait bénéficié pour sa propre formation militaire des stages d’entraînement, beaucoup de protagonistes de cette opération avaient narré le déroulement de cette opération en l’occurrence le déroulement de l’acheminement des armes sur terre marocaine de cette opération bien planifiée
« C’est Larbi Ben M’hidi qui, dès qu’il arriva à Sefra, ordonna à Sayah Missoum dit Hansali, un symbole de la Révolution à Ghazaouet, de rassembler ses hommes. Sitôt dit, sitôt fait : les agents de liaison rassemblèrent, en une journée, tous les hommes de Ouled Ali, Draouch, et de Anabra. Tous de confiance et moudjahidine de la première heure qui entrèrent de plain-pied dans la Révolution, comme on rentre chez-soi. Nous étions le 16 mars 1955 et nous devions être au point de rencontre à Ouled Bouarfa, dans les trois jours qui suivaient l’ordre de Larbi Ben M’hidi ».
« Les grandes révolutions naissent des petites misères comme les grands fleuves des petits ruisseaux » V.Hugo
Larbi Ben M’hidi avait planifié, préparé et organisé des hommes chargé de finaliser l’opération sur terre Marocaine et puis algérienne, étaient composés d’une dizaine de Moudjahidines armées de tout le nécessaire en matériel pour le déchargement et transport en lieu sur du matériel se trouvant dans la soute de Dina, il ya lieu de préciser que les noms des moudjahidines ayant contribué à la réussite de cette opération ne sont pas désignés par leur noms dans cette présente modeste contribution, vu que je ne me substitue pas aux taches des historiens , les moudjahidines sont très bien connus et sont cités par les historiens.
Le groupe d’hommes chargé de l’opération attend ensuite la tombée de la nuit pour se mettre en marche en direction, la frontière algéro-marocaine qu’ils traversent en plein milieu de la nuit. Le 19 mars 1955, ils arrivent à Ouled Bouarfa .Ils sont pris en charge par un réseau déjà constitué pour cette opération sous la coupe toujours de Larbi Ben M’hidi. Plus d’une dizaine de jour ils restaient planqués, ne sortant que la nuit pour éviter de se faire repérer ou dénoncer, il faut repréciser que le Maroc était encore sous domination française Bien que gagnés par la fatigue, ils tiennent bon vu la noblesse de la cause.
L’arrivée du « Dina » à bon port fit retardée en raison d’une forte tempête. Le soir du 03avril 1955 l’ancre du Dina est jeté à prés d’une cinquantaine de mètre du bord de la plage, effectuant une ronde d’observation sur la plage, le groupe éclaireur tombe sur le « Dina » qui venait d’échouer sur le rivage de la région de Nador et l’équipage avait déjà commencé à décharger les premières caisses tout en défiant les forces des grosses vagues dans une situation bien compliquée . Toute la cargaison avait été déchargé à la première lueur de l’aube .une cache a été préparé à cet effet pour stocker le matériel.
les premières armes du Dina arrivées serviront à plusieurs opérations militaires dont l’embuscade de Belghaoun (Souahlia) du 18 avril 1956.
Le groupe traverse ensuite l’Oued Moulouya (appelé Marwacht en berbère), tout en évitant une embuscade à Port Say (aujourd’hui Marsat Ben M’hidi), où les attendait Larbi Ben M’hidi, venu specialement les féliciter pour le grand succès de la mission accomplie.
Depuis la guerre d’Algérie va redoubler d’effort et surtout d’intensité pour effacer à tout jamais la notion de révolte que le colonisateur voulait faire croire au yeux du monde, mais aussi pour dire au colonisateur que c’est le moment de laisser l’Algérie aux algériens par la force des armes. Le potentiel du génie humain ne cessât guère, un très jeune entrepreneur qui savait vite faire monté une entreprise de bonbons que se soit , un certain Messaoud Zeghar avait pu monter une petite entreprise pour la fabrication de « Bazooka » et de « mortier » au Maroc au profit de la révolution algérienne permettant d’alimenter l’ALN en matériel militaire une jeunesse patriotique qui pensait plus aux générations d’à venir qu’aux plaisirs éphémères dont ils pouvaient disposer contrairement aux politiciens et prédateurs d’aujourd’hui qui font tout pour leurs mauvais plaisirs d’aujourd’hui au détriment des enfants de ce peuple.
L’histoire de ce jeune Zeghar plein de vitalité patriotique reste une énigme dont sa valeur d’entreprise a défié l’histoire d’avant et après l’indépendance pour enfin de compte il se retrouve mis à l’écart et être terni par de petits ignorants et vauriens sous l’effet de l’ex. Puissance coloniale que l’histoire de l’Algérie jugera un jour ces ignorants et vauriens pour les mettre au fond de la poubelle de l’histoire.
BENALLAL MOHAMED
*Hassina AMROUNI L’odyssée du « Dina » | memoria.dz
*LE DINA ET LES CAISSES D’ARMES par BELBACHIR Djelloul
* Quotidien EL Moudjaed Une stèle pour commémorer l’odyssée du Dina à Nador le 10.10.13
*Abdel Fathi : Comment l’Egypte a essayé d’unifier les partis nationalistes algériens
*Seddik S. Larkeche vient de publier une biographie de Messaoud Zeghar intitulée, Si Zeghar, l’iconoclaste algérien, chez Ena Editions. Sous-titre, La Véritable histoire de Rachid Casa.