Les manifestants algériens ont très vite pris la mesure des choses, avec une acuité et une intelligence qui surprend et qui inquiète :
1.- C’est un mouvement unitaire qui fixe la dimension exclusivement nationale en débordant largement les petites farces et attrapes régionalistes et communautariste à la mode corse, catalane, écossaise, flamande ou .
2.- Haut hissé, le drapeau algérien renvoie à la guerre de libération nationale détournée, instrumentalisée, transformée en rente aussi bien par le « système » que par ses opposants qui ont joué le même jeu et qui ont utilisé l’histoire de notre pays en vue de faire avancer leurs petites combines. Tout le monde est renvoyé dans ses cordes
2.- C’est un mouvement hors partis politiques. Naturellement, l’objectif est d’instaurer une démocratie effective, contrôlée par les citoyens qui n’a rien à voir avec le spectacle démocratique tel qu’on l’Occident nous donne à voir : des alternances sans alternatives, avec des partis qui permutent pratiquant la même politique rejetée par les électeurs. D’où l’augmentation régulière des taux d’abstention aux élections et le succès gravissime des partis fascistes qui promettent monts et merveilles à des citoyens en perte de repères qui ne savent plus vers qui se tourner.
3.- Mise en garde contre toute ingérence étrangère. La France très tôt a été sommée de garder ses distances et de ne pas se mêler des affaires du peuple algérien.
Quelques slogans :
Vendredi 15 mars, les manifestants portaient plusieurs pancartes rappelant les 132 ans de domination coloniale française, entre 1832 et 1962, année de l’indépendance du pays, conquise au prix de huit ans de guerre sanglante. « La France, 132 ans ça suffit, halte à l’ingérence », indique une pancarte. « L’Elysée, stop! On est en 2019, pas en 1830 », date de la conquête de l’Algérie par la France, souligne une autre. D’autres dénoncent une présumée collusion entre Paris et le pouvoir algérien. « Résistance à l’alternance désignée par la France », peut-on lire sur une grande banderole. « Non à un système béni par la France! », dénonce une pancarte. « FLN = Réseau de lobbying de la France », indique une autre en anglais, en référence au Front de Libération nationale (FLN) au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie.
Certaines pancartes ironiques s’adressent directement au président français: « Macron, tu es trop petit pour l’Algérie d’aujourd’hui ». « Macron, occupe-toi de tes Gilets jaunes », peut-on lire sur une grande banderole qui fait référence à la contestation en France des « Gilets jaunes » qui critiquent la politique du président Macron. « La France nous a fait beaucoup de tort » en saluant la prolongation du mandat du président Bouteflika, affirme Mounira, 77 ans, enseignante universitaire à la retraite, dénonçant la part de la France « une vision biaisée des manifestations et de l’Algérie ».
La France tient absolument à rassurer les manifestants à Alger en leur répétant qu’elle ne désire pas intervenir dans les affaires algériennes en cours.
Même les États-Unis adoptent la même attitude.
Nous savons que c’est totalement faux.
D’abord parce que des relais importants à Alger dans les rouages de l’Etat de Bouteflika collaborent à ce que les intérêts occidentaux aussi bien économiques que stratégiques soient épargnés par le soulèvement populaire.
Or, ces relais sont menacés. On peut comprendre que les Occidentaux pris au dépourvu par la « rue » algérienne, font des pieds et des mains pour que rien ne change.
Dans les coulisses ils agissent dans ce sens.
Au passage : si les gouvernement ne disent rien ou très peu, ce sont les réseaux numériques des agences de renseignements et d’action extérieure (dans l’ombre) et les médias aux ordres publiquement qui interviennent.
On peut citer L’hebdomadaire Le Point (le levier de BHL) ou le quotidien Le Parisien qui inonde les réseaux sociaux de leurs articles d’une densité incroyable pour noyauter les réseaux algériens par lesquels les manifestants organisent leurs actions.
Ces réseaux utilisent une armée de harkis (bi, tri ou multinationaux, peu importe) et de parasites à leur disposition et à leur service aussi bien en Europe qu’en Algérie pour « guider », influencer, intoxiquer les manifestants algériens.
Des noms plus ou moins discrètement circulent pour prendre la tête d’un mouvement qu’ils n’ont pas initié. Des conseils « bienveillants » fusent de tous côtés.
Dans une lettre adressée aux manifestants, Djamila Bouhired, qui a rejoint les marches dès l’acte I le 22 février, écrit : « Des listes de personnalités confectionnées dans des laboratoires occultes circulent depuis quelques jours pour imposer, dans votre dos et contre votre volonté, une direction fantoche à votre mouvement. »
C’est fou ce que les Algériens se découvrent comme « amis » bien intentionnés…
Ci-dessous, je vous joins un papier qui aborde une question sensible pour les événements en cours et pour l’avenir du pays. Le remplacement à la dernière minute du général-major Ali Bendaoud à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), par le général-major Mohamed Bouzit alias “Youcef”.
Ce papier vient d’une officine occulte « Maghreb intelligence » sur lequel on ne sait pas grand chose.
Elle n’est pas la seule : on trouve aussi des « Intelligence on Line », des « Maghreb confidentiel », des « Africa Intelligence »…
Il est évidemment possible que toutes ces agences collaborent ou dépendent d’un seul donneur d’ordre.
Dans le papier que je vous joins on peut se poser les questions suivantes :
1.- Le remplacement a-t-il vraiment eu lieu ? Quand ? Par qui ? Dans quelles circonstances ?…
2.- La « communauté internationale » craint d’autant moins une « déstabilisation à la syrienne » que c’est elle-même qui l’a organisée et entretenue.
3.- « Macron exige des gages de réussite » Exige de qui ?
4.- Qui est qui ?
– Le général-major Ali Bendaoud ?
– Le général-major Mohamed Bouzit alias “Youcef” ?
– Caterina Lalovnovka, la rédactrice du papier ? Ainsi que tous ses comparses cités dans ce liens :
PRÉCAUTION ÉLÉMENTAIRE
Il serait opportun que les associations et groupes organisés mettent en place une veille dans ce domaine pour éviter de se faire intoxiquer et manipuler. Avec délibération concertée, une information contradictoire et redondante.
On sait que l’enjeu principal de cette affaire est la désignation des hommes et leur représentativité dans la période de transition en vue de mettre en place un pouvoir compatible avec les intérêts occidentaux.
Le choix des hommes importe bien sûr. Mais ce qui importe le plus ce sont les décisions, les programmes, les moyens mis en oeuvre, les instruments juridiques, économiques, financiers, les échéances.
Sans ces précisions, on peut épuiser les bonnes volontés dans un vain bavardage sur le sexe des anges et de vains défilés qui décourageraient ceux qui se sont levés et ceux, la jeunesse algérienne en premier, qui attendent de vrais changements dans la politique du pays : un cap, un Etat de droit, une justice, une équité.
Pour éviter des suspicions généralisées qui paralysent et détournent des objectifs, il faut établir des règles et des contrepouvoirs pour en contrôler l’usage dans un cadre collectif structuré.
La France et même les Etats-Unis ne sont que des paravents masquant les vraies crapules qui dominent l’économie mondiale : transnationales (pétrolières en l’occurrence) et banksters associés qui détournent une part importante de la richesse produite par des milliards d’êtres humains exploités sous toutes les latitudes un peu partout dans le monde, y compris dans les pays occidentaux.
« Vous faites semblant de nous comprendre, on fait semblant de vous écouter » dit la rue algérienne.
Ainsi soit-il.
S’il
vous plaît, pour peu que vous partagiez ce souci,
diffusez ce mot aussi largement que vous l’estimez nécessaire et utile.
Connaissant certains des destinataires de mon message, je ne me fais
aucune illusion sur ce qu’ils vont en faire. Mais il y a tous les
autres, dispersés sur toute la planète…
Djeha, Vendredi 05 avril 2019