Je vous invite à parcourir avec subtilité et toute la finesse de votre attention le papier ci-dessous.
Il décrit les jeux, enjeux et joueurs d’une partie complexe et terriblement mortifère.
Sous un angle – l’auteur de l’article a raison su ce point – qui n’est pas toujours aperçu par bien des observateurs. J’en ai souligné les passages les plus singuliers.
Cependant, bien des facettes de ce qui apparaît de plus en plus comme une guerre sans compromis ni concessions, sont absents.
Une réserve : les Chinois prisent le temps long. D’abord parce qu’ils n’ont pas le choix. Mais la dimension matérielle et immatérielle de leurs déficits dans les semi-conducteurs ne leur a pas échappée. En foi de quoi ils préparent depuis longtemps le gambit du pion suivant, sous le contrôle d’une reine stratège au centre d’une toile tissée très serrée.
Il s’ensuit que le sous-titre « ARM est juste irremplaçable » est imprudent et sous-estime les adversaires asiatiques des firmes américaines qui, de plus, auraient tort de présumer de la détestation mutuelle sino-nipponne pour une large part imaginaire. Ce dont d’ailleurs je doute fort. De part et d’autre des fronts, il y a de redoutables joueurs qui ne prisent que modérément la fréquentation des miroirs.
Le même genre de guéguerre prétendument congénitale entretenue entre chiites et sunnites, sur un autre théâtre d’opération, sous le poids duquel étouffent les citoyens européens bombardés quotidiennement par des médias « embarqués » qui s’occupent de divertir les opinions publiques.
L’image de Trump est là, chacun l’a bien vu, pour tromper distraire les benêts.
Pour le moment, on peut se rassurer à penser qu’on n’en est qu’aux parades. Pour mieux négocier et mieux conclure.
Quel que soit le vainqueur, les perdants de ces guerres sont toujours les mêmes.
Hélas!
A. B.
Pourquoi la perte d’ARM serait un gros coup dur pour Huawei
Par Pierre Manière, La Tribune.fr, J. 23/05/2019, 17:51
La société britannique, qui conçoit des puces pour tous les cadors mondiaux des smartphones et de la tech, a décidé de limiter, voire de cesser, de collaborer avec le géant chinois des télécoms. Ce qui pourrait lui poser de graves difficultés.
ARM n’est pas connu du grand public. Et pourtant, son activité est essentielle dans le monde des nouvelles technologies. La société britannique, qui compte 6.000 salariés et possède notamment huit centres de recherche aux Etats-Unis, conçoit des semi-conducteurs pour l’ensemble de l’industrie des télécoms. Elle ne produit pas directement des processeurs, mais ses licences sont utilisées par tous les grands groupes, comme l’américain Qualcomm, le sud-coréen Samsung et, bien sûr, Huawei. Son savoir-faire se retrouve dans la quasi-totalité des smartphones et des tablettes. En clair, c’est un acteur aujourd’hui indispensable sur le marché.
Or selon la BBC, ARM a pris des mesures pour limiter, voire cesser, ses relations avec Huawei. Le groupe, dont les technologies utilisent des éléments d’origine américaine, a demandé à ses employés de suspendre tous ses contrats en cours avec le groupe chinois. A l’AFP, l’entreprise a déclaré qu’elle voulait « se conformer à toutes les dernières réglementations décidées par l’administration américaine ». La semaine dernière, Washington a décidé de bloquer l’accès de Huawei aux technologies américaines. Depuis, plusieurs groupes du pays de l’Oncle Sam, dont Google et les fabricants de semi-conducteurs comme Qualcomm, ont décidé de cesser de commercer avec le champion chinois des équipements télécoms et des smartphones.
« ARM est juste irremplaçable »
Pour bon nombre d’observateurs, une fin de la coopération de ARM avec Huawei pourrait s’avérer dévastatrice pour ce dernier. Fondateur du cabinet de recherche américain Techsponential, Avi Greengart n’y va pas par quatre chemins. A ses yeux, « ARM est juste irremplaçable ».
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