Un retour au bercail tonitruant vient d’être opéré par les deux dignes ambassadeurs de la chanson RAI à sidi bel abbés , à savoir CHIKHI NAIMI TAREK ainsi que ABDELAH TERKMANI . Ces deux enfants prodiges de la MEKERRA, entament un come back émouvant et ce, après un exil forcé de plus d’un quart de siècle. Ils sont à présent en pleine répétition dans une baraque de fortune sise à la maison de culture de ADIM FATIHA. Avec leurs modesties légendaires, les deux virtuoses qui sont venus de Paris rien que pour relancer le groupe raina rai en berne, parlent dans cette interview de plus de vingt ans de musique avec bien évidemment ses hauts et ses bas . Nous vous livrons l’entretien de TAREK et celui de TERKMANI paraîtra incessamment dans quelques jours.
Moi j’ai cessé de parler depuis bien longtemps parce que mes coups de Gueules m’ont valu des souffrances. Je ne suis pas prêt pour rentrer en conflit avec qui ce soit. Je n’ai l’age ni le temps maintenant.
Ah ! Tarek, ton public attend au moins deux ou trois mots ?.
Écoutez-moi, j’ai quitté ce pays, le jour où le pouvoir a instauré sans crier gare un communisme béat et conjugué à un socialisme tout azimut. Je sais que vous allez dire que Tarek nous parle de la politique alors que moi je suis venu pour la musique sachez que parler de la musique sans évoquer la politique c’est comme parler de la révolution sans citer les CHOUHADAS. Ils ont toujours voulu que nous soyons à l’écart des choses qui nous regardent de près. Ma génération pour vous dire a vécu des vertes et des pas mures avec le système, les premières années d’indépendance et si j’ai quitté mon pays que j’aime tant parce que j’ai senti que si j’y reste,je vais moisir dans les prisons à cause de mes opinions discordantes voire même encombrantes. Ouf ……….en fin..
Revenons à la musique, Tarek ! vous avez quitté l’algérie en 1973 pour des raisons donc politiques et qu’avez vous fait alors en France ?. Oui, J’ai quitté l’Algérie via le Maroc en 1973 sous une prétendu invitation de mariage au Maroc. J’ y ai galère pendant dix jours avant d’entrer à Paris où j’ai trouvé quelques jours plus tard FRIH KHODJA, un groupe qui avait alors le vent en poupe. J’ai intégré le groupe comme compositeur et j’y ai participé activement à la production de plusieurs albums. Quelques années plus tard,le groupe se disloque et j’ai été contacté par une boite de communication pour faire un contrat musical de partenariat tout en jouant dans les mariages et autres fêtes de la communauté Algérienne en France. Je gagnais mon pain dans la dignité contrairement à ce que j’ai vécu dans mon pays où la musique était presque Haram (péché).
VOUS AVEZ DONC UNE CARTE DE VISITE SOLIDE. ?
Écoutez-moi ! ce n’est pas de mes habitudes de me vanter mais l’histoire retiendra que j’étais parmi les algériens qui ont été de dignes ambassadeurs de la musique. J’ai fait le monde entier et chaque fois que je foule le sol d’un pays, j’ai toujours BEL-ABBES dans me tête. Dieu merci nous avons représenté GAMBETTA (SOURIRE) la meilleure représentation
ET MAINTENANT , VOUS ÊTES À SIDI BEL-ABBES ; QUE COMPTEZ VOUS FAIRE ?.
Si je vous dis que nous avons un projet, je mens. Nous avons juste un petite dette envers votre ville qui nous a vu naître, Elle nous doit au moins notre reconnaissance et c’est pour cela que nous sommes ici avec TERKMANI pour au moins rendre la pareille et je n’ai cessé jamais de le redire à notre pays. Comme vous voyez le groupe est en plein répétition dans une salle qui peut servir à tout sauf à la musique mais nous avons depuis longtemps l’habitude d’évoluer dans ces situations.
Avez-vous quelque chose à ajouter, je sais TAREK qu’il vous reste des heures mais je t’ai donné un rendez-vous dans quelques jours pour un entretien plus long ?….
INCHALLAH, cher ami, nous allons essayer de notre mieux pour monter le tube,si dieu nous prête de montrer le droit chemin à la jeune génération. Comme je salue au passage votre journal bel-abbes info qui fait des efforts considérables et je lui souhaite une longue vie.