La mort, semble-t-il, était plus rapide. Âmi Ahmed Bekri a attendu depuis 05 longues années pour s’éteindre en 2019 à l’âge de 86 ans. Sinon, faut-il comprendre que les services de la société algérienne de distribution de l’électricité et du gaz de la Daïra de Ben Badis qui étaient plus lent et complètement irresponsable.
La commune de Boukhanefis dépend, en matière d’électricité, de la daïra de Ben Badis, distante de 24 Km, à quelques minutes seulement de trajet. Même en marche, l’on n’aurait jamais resté tout ce temps pour un simple branchement. Le défunt a attendu depuis 2014, date de l’établissement de sa demande. Son vœu était juste de voir, comme tout être humain, lui, ses enfants et petits enfants, la lumière dans sa nouvelle demeure, construite dans sa parcelle de terre agricole à proximité de la RN 95, tout prés de la station d’essence Bouregba, octroyé dans la cadre de l’exploitation agricole individuelle (EAI), et prévue dans le cadre de la politique de développement rural qui a pour objectif la promotion des espaces ruraux et la fixation des populations locales, dans un but d’encourager les ménages à réaliser et collaborer à la relance de l’économie nationale.
Si cette demande a été envoyé à l’endroit le plus isolé du monde « pôle d’inaccessibilité », elle n’aurait certainement pas enregistré tout ce long temps, pour laisser périr de désolation et de chagrin un vieillard pour un droit fondamental à la vie, à la dignité, à l’auto-suffisante et à l’économie du pays, sachant que l’électricité est devenue indispensable à l’agriculture. Âmi Ahmed n’a pu ni jouir de la lumière ni profiter pour cultiver sa parcelle de terre afin de subvenir aux besoins vitaux de sa familles.
Proximité, lutte contre l’isolement, éradication des zones d’ombres, rapprochement de l’administration au citoyen, proximité, ne sont désormais qu’une dissonance, un son qui manque de sens, sans harmonie. Si le gouvernement se bat pour réaliser des objectifs, des cadres locaux à un niveau inferieur font tout pour emboiter le pas sans crainte ni remord, devant une impunité encourageante.
L’on peut expliquer certains comportements, mais celui-là ne peut être qualifié que d’un crime multidimensionnel. Il engendre tout un arsenal d’injustice : des enfants qui ne peuvent pas réviser leurs leçons, une femme qui n’est pas libre de préparer de quoi manger avant que la nuit ne tombe, pas de télévision, pas d’internet. Une vie d’enfer tout court. Les services de la SADEG de Ben Badis sont plus que coupable. Âmi Ahmed est décédé en 2019, et l’électricité n’est toujours pas arrivée, pour clôturer jusqu’au jour d’aujourd’hui, après sa mort, 08 longues années. Maintenant c’est ses enfants qui continuent à attendre qu’un miracle arrive. Peut être qu’il s’agit en fin de compte de miracle ! Et pas que…
Bureaucratie et non reconnaissance des documents de l’huissier et du notaire
Une colocataire, comme tant d’autres, à la cité 50 logements LSP route de sidi Ali ben youb à Tabia, qui a acheté un logement depuis 02 ans déjà. Elle reçoit toujours les factures de l’électricité au non de l’ancien propriétaire. Une demande accompagnée de documents de l’huissier de justice et du notaire’ attestant l’affectation du logement à son nom, a été adressé au directeur de la SADEG Ben Badis pour changer la facture à son nom au tant que nouvelle propriétaire, mais vainement. Ce dernier insiste sur un certificat administratif livré par l’APC, qui n’a aucun poids juridique par rapport aux documents de l’huissier de justice et le notaire qui sont considérés comme des hommes de loi.
Une dizaine de réclamants prévoit de fermer la seule route menant vers la daïra de sidi Ali ben youb, a-t-on appris, provoquant probablement, de la sorte, des incidents, que le directeur de la SADEG pouvait éviter, juste en faisant son travail convenablement en se mettant au service du citoyen, et ainsi éviter un travail de plus aux services de sécurité et œuvrer à réaliser une stabilité sociétale.
Djillali Toumi