C’est devenu une évidence : L’État s’avère incapable de maîtriser la patate qui le nargue et qui s’amuse à jouer au yoyo. Malgré les divines promesses, elle atteint les sommets. Trop tard, elle a pris la tangente et malgré les fanfaronnades ubuesques, aucune puissance ne la ramènera à la raison que l’État a fixé à 60 dinars le kilogramme, tambour battant.
Ils sont tous les mêmes les charognards: ils aiment saisir les opportunités pour essorer les poches des citoyens. Après les laboratoires médicaux en temps de pandémie, c’est le tour des commerçants qui se régalent en ce mois sacré du ramadan ou les Djinns sont mis hors d’état de nuire mais pas les diables qui tiennent boutiques. Les chiens s’engraissent aux temps des charognes, dit un proverbe bien de chez nous.
Il n’est jamais confortable de mettre longtemps le c*l entre deux chaises. On ne peut y tenir longtemps. Il faut tôt où tard le bouger avant qu’il ne prenne feu.
De tout temps les affaires économiques et commerciales du monde ont été régi, soit sur le mode des prix administrés, soit sur le mode des prix libres. Dans ce domaine il faut nettement choisir: soit laisser la main invisible du marché décider, soit, face à la voracité sans bornes des commerçants, intervenir avec une main de fer et plafonner les prix. Mais laisser les sans-scrupules mettre la main sur le marché et décider librement des prix tout en espérant qu’ils n’abusent pas, puis jurer de tous les dieux qu’ils vont voir ce qu’ils ne verront jamais, c’est comme laisser des chiens enragés sans laisses et s’étonner qu’ils mordent à tout va, puis menacer de les lapider. Il est des fois où un système hybride est un système bâtard qui, tel un alcool frelaté, au lieu d’enivrer, fait sombrer dans un état comateux. Toutes les sociétés qui ont tenté l’ivresse à ce prix, sont arrivées à cet état.
On ne peut laisser les prix libres et en même temps empêcher la libre circulation des biens et des marchandises. C’est cela, le système bâtard duquel il se crée forcément dans les États débridés des situations monopolistiques qui engendrent les charognes et qui permettent aux chiens de prendre du poids..
Faute de pouvoir administrer les prix et les fixer, seule la concurrence loyale permet leur maîtrise, et au bénéfice du commerçant, et à celui du consommateur. Adam Smith appelait cette politique économique la « main invisible du marché » qui permet, sans l’intervention des bouffons, de le réguler naturellement. Elle a fait ses preuves et semble être à l’origine de la prospérité des peuples qui ont des têtes entre les oreilles. Quand en revanche c’est une main incompétente qui intervient à sa place, on obtient inéluctablement le résultat que vit le consommateur algérien: la patate qui joue au yoyo, la sardine qui prend le large, les rapaces qui nous dépouillent et les bouffons qui se payent nos têtes.
*pommes de terre