Malheureusement c’est devenu la règle. Quand toutes les portes se ferment devant les doléances et soucis des citoyens, le recours au président de la république devient incontournable pour faire parvenir son cri. El Hadj Zidani Idris fellah à la commune de Tabia daïra de Sidi Ali Benyoub qui exploite avec ses 04 enfants, tous père de famille, une parcelle de terre octroyé dans le cadre de l’exploitation agricole collective EAC, dénommée Benjedda Ali, depuis 1987, rencontre depuis tout ce temps un blocage bureaucratique suffocant dans toutes les administrations et services locale. La DSA, le subdivisionnaire de l’agriculture, le délégué de la culture ainsi que l’autorité administrative de la daïra et de la wilaya, la chambre agricole et les assemblées locales, n’ont prêté aucun intérêt ni ouïe attentive à ses problèmes relative à l’exploitation de sa parcelle de terre.
Devant cette attitude méprisante, dépourvue d’intérêt et de responsabilité, le fellah a décidé de saisir, dans un 1er temps par des requêtes le 1er ministre et le ministre de l’agriculture le 09 Aout 2020. Des réponses lui ont été envoyées, expliquant que sa requête fut orientée ‘’ après étude’’ aux services de la wilaya sensés détenir la compétence. L’on se demande de quelles études et de quelle compétence parle-t-on, si depuis tout ce temps et jusqu’à ce jour le fellah n’a toujours reçu aucune réponse ni visite des services concernés ‘’ dit compétent’’.
El Hadj Dris a fourni 03 dossier complet pour l’octroi d’une aide qui lui permet de s’acquérir de tuyaux d’irrigation, de kit asperseur et d’équipement de puits d’un montant total avec TVA qui s’élève à 2.730.000,00 da, Le dernier, date depuis le 09 mars 2020. La cherté du matériel est désormais un handicape flagrant au développement de l’agriculture, explique le fellah, lui qui a produit la saison 2021/2022 : 102,40 qx de blé dur, 107,80 qx de blé tendre et 390,60 qx d’orge. 2020/2021 : successivement : 196,80 qx blé dur, 60,20 qx de blé tendre sélectionné. 2019/2020 : 146,40 qx de blé tendre, 64 qx de blé tendre sélectionné. Pour rappel, ce produit de blé sélectionné est pour alimenter le projet de la banque de grains, comme a promis le président de la république. Malheureusement, la réalité reste amère, devant une inconscience alarmante des responsables à tous les niveaux, qui bloquent toute initiative de progrès ou développement dans ce secteur vital.
Le fellah produit aussi chaque année plus de 4.000 qx de tomate, aussi des tonnes de pomme de terre. Une véritable aubaine pour le développement de la production et un apport crucial pour l’économie du pays et des efforts qu’il est indispensable d’encourager avec force. « Je peux doubler et même triplé la production si j’avais les moyens nécessaires pour exploiter toute la superficie qui s’étende à 24 hectares. Je peux aussi créer des emplois directs et plus d’autres indirects. Je peux non seulement collaboré à développer la culture et l’économie mais aussi participer à la lutte contre le chômage », a-t-il expliqué, pour continuer « c’est étrange, tout est de travers. Au lieu que l’état court derrière le fellah pour travailler sa terre, c’est le fellah qui supplie l’état pour développer sa production et sauver le pays d’une famine qui guette le monde entier en raison des conflits mondiaux et du changement climatique incessant.
À l’âge de 74 ans, El Hadj Dris commence à désespérer sans toutefois tout lâcher, vu que ses 04 enfants dirigent avec lui, et certainement après lui, cette parcelle et vivent avec leurs familles respectives de cequ’ils cultivent et gagnent. El Hadj Dris lance un ultime appel au président de la république, lui qui promet au peuple une production locale en aliment de 80% à l’horizon 2023, de lui tenir la main pour lever ce défi de grande importance, pourvu que les services locaux prennent les doléances des fellahs ‘’actifs’’ au sérieux, et qu’ils agissent en toute responsabilité devant les choses qui collaborent à la construction du pays et non le contraire.
Djillali Toumi