Une des nuisances les plus caractéristiques de notre temps est sans aucun doute la cacophonie planétaire qui s’est déclenchée depuis l’avènement d’Internet.
Je m’inclinerai volontiers face à tous ceux qui m’objecteraient combien la Toile est instructive et source d’informations riches, nombreuses et diverses, combien est précieuse cette liberté de relier les hommes par-delà les frontières et les contraintes variées édifiées pour les séparer.
Je ne me console pas cependant à la perte de ce silence nécessaire au recueillement, à la rétrospection et au repliement de la pensée sur elle-même.
Peut-être le même regret qu’expriment les astronomes dont l’observation du ciel est polluée et les êtres vivants dont le rythme est perturbé la nuit par les lumières d’une urbanisation qui s’étend irrésistiblement sur la surface du globe.
C’est à ce silence policé que fait référence la chanson pluriséculaire qu’interprète Rabah Dariassa et que j’invite celle et ceux qui sont sensible à une sagesse qui traverse les âges.
Le caractère monocorde de la scansion souligne opportunément le propos.
Dussiez-vous y être sensibles.
J’exprime naturellement ma totale et profonde tristesse à tous ceux qui ne peuvent – qu’elles qu’en puissent être les raisons – accéder à l’intelligence contenue dans cette évocation profane, aussi ancienne qu’urgemment actuelle.
Djeha, mercredi 19 avril 2023.