Un événement régional de grande importance a été organisé ce Mardi 17 octobre 2023 à l’hôtel Eden à sidi bel Abbes. Une rencontre qui a suscité des intérêts et des curiosités, vu son caractère sensible à caractère autant social, sanitaire, économique que financier, érigé sur une maladie grave qui inquiète la société en générale.
Sous le patronage du ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, la CNAS, en collaboration avec la société algérienne de médecine de travail, la rencontre a été axée sur la prévention des cancers professionnels sous le thème « identification des cancers professionnels : un pas vers la prévention ».
L’objectif était à priori d’apporter des échanges d’expériences et sensibiliser sur l’importance de la prévention dans la sauvegarde de la santé dans le milieu professionnel, inciter les employeurs sur la nécessité de la prévention des risques professionnels liés à l’usage des produit cancérigènes dans le milieu du travail, donner des éclaircissements sur les causes qui conduisent à contracter un cancer professionnel.
L’évènement a connu la participation de tous les secteurs pratiquement, représentants des syndicats, présidents des commissions de la santé, représentants des associations civiles (associations de malades cancéreux) et étudiants en médecine. Le wali Mr Chibani Samir qui était en tournée de travail et d’inspection de plusieurs points, a réussi malgré sa tache à joindre l’évènement.
Plusieurs interventions ont été programmées durant toute la journée, interrompues par des débats, par des spécialistes dans le domaine de la prévention et la santé du travail, ciblant les volets : cancers professionnels: réalité et horizon, étapes de déclaration sur la maladie professionnelle, produits cancérigènes dans le milieu professionnel reconnu suivant un plan national de cancer, mesures et conditions de travail qui peuvent provoquer des cancers et rôle de la CNAS et son programme de prévention des dangers professionnels.
Il est nécessaire de signaler que l’état algérien a ratifié plusieurs conventions avec des organisation mondiales de sécurité et de santé, portant sur la prévention des maladies professionnels en 1921, 1925, 1932 et 1937, 1946, 1947 et 1948, 1967 et 1981 et 1988. Sauf malgré toutes ces intentions, la prévention reste encore dans une phase élémentaire, jugent les intervenants, puisque la maladie est très souvent détectée en fin de carrière de l’employé « c’est des pathologies qui surviennent en fin de carrière, parfois longtemps après le départ à la retraite », explique le Dr Beghdadli service de médecine de travail CHU sidi bel abbés. Quant au Dr Ghalouni du même service, l’intérêt, selon lui est d’assurer une traçabilité individuelle des expositions et doit concerner tous les travailleurs sujets à une surveillance médicale renforcée actuel ou antérieur selon la réglementation en vigueur.
Les interventions ont mis en exergue le droit du travailleur à l’information sur son exposition à une quelconque substance cancérigène. À cet effet, l’employeur est sensé délivrer au salarié une attestation d’exposition, ainsi, le médecin du travail assurant le suivi peut dépister la survenue d’une pathologie cancéreuse en orientant la surveillance selon le poste dans un processus post-professionnel, explique encore le Dr Baghdadli. Les explications émanant des différentes interventions ont aussi fait ressortir que la gestion de cette pathologie est encore à sa phase de prématuration, du fait que la majorité des malades sont découvert en phase tardive qui nécessite une prise en charge qui a un coût financier, social et économique que l’état pourrait un jour ne plus supporter. Les intervenants ont lancé un cri tournant sur la nécessité d’œuvrer pour des mesures draconiennes de dépistage précoce afin d’anticiper à la guérison et mieux gérer la survenu de cette pathologie à son stade de début.
Djillali Toumi