L’Airedj Abdelkader, le fermier âgé de 68 ans résidant à Boukhanefis, qui a interpellé le wali auparavant dans une édition du quotidien Ouest Info du 04/12/2022, revient de nouveau lancer un autre cri dans l’espoir de mettre fin à son souci infernal. Son cri vient de nous le faire partager une 2ème fois, symbolisant sa frustration, sa détresse et une souffrance profonde, qui comporte un souci d’intérêt, autant général que personnel. Lairedj occupe une ferme agricole au domaine Djemil Youcef à Boukhanefis wilaya de Sidi Bel Abbès depuis 1967, juste après l’indépendance, et son defunt père »Moudjahid » Lairej Atia, bien avant l’indépendance, d’ailleurs, la ferme est plus connue sous le nom »ferme Atia » que domaine Djemil, explique-t-il.
Cette terre servait avant d’abri au milieu de nulle part à toute la famille. Aucun voisin aux alentours. La commune n’était qu’une simple bourgade d’une petite population. L’élevage d’ovins et bovins et production de lait étaient et sont leur unique activité et seule source de vie. Ils sont trois familles, lui, son fils marié et son frère, et il a un enfant qui présente une déficience mental, qui nécessite une assistance, un suivi et une prise en charge au quotidien. Ces charges ne peuvent être satisfaites sans ressources si jamais ils seront expulsés et privés de cette activité qui leur permet de vivre avec leurs familles.
« Nous avons réussi à surmonter beaucoup d’obstacles, privés d’eau et d’électricité, de gaz pendant des décennies, à un malheur complexe indescriptible : ceux d’avant l’indépendance et ceux d’après. Le terrorisme faisait partie de notre vie. Les terres agricoles qui nous entouraient étaient encore exploitées par le domaine de l’état. Jamais l’on n’a été persécutés ou dérangés », a-t-il expliqué avec anoxie. En 1987, date de reconversion des terres à une EAC, après 20, un groupe de bénéficiaires de cette procédure est venu, et encore jamais de problème, jusqu’en 2021. Un temps qui dépasse 55 longues et dures années. Jamais effleuré par quelconque idée d’être un jour dérangé, jusqu’au décès d’un membre du groupe en 2021. Les héritiers sont subitement sortis de leur léthargie et venus apprendre au fermier qu’ils se trouvent sur leur parcelle de terre.
Un coup de marteau sur la tête, a-t-il signifié. Comment est-ce arrivé ? S’est-il demandé avec un grand étonnement. On n’a été ni avisé, ni expulsé pour chercher une autre vie ailleurs alors qu’on était encore jeunes, ni sollicités de quelconque arrangement par les services de la direction de l’agriculture ni ceux de l’Office national des terres agricoles (ONTA). Lairedj se demande éprouver, ne sommes-nous pas des algériens ? Pourtant, a-t-il souligné, nous sommes des acteurs productifs, des éleveurs avérés d’ovins et bovins depuis plus de 55 longues années sans relâche ni répit, et des producteurs de lait que l’état encourage et défend avec hardiesse.
Et dont le wali Chibani Samir veille sérieusement, dans son programme, et en fait du développement une priorité majeure, en encourageant l’investissement, la création d’emploi, l’autosuffisance en lait et produits laitiers, dont la famille lairedj adhère avec dévouement. « J’avais encore 12 ans à cet l’époque », a-t-il expliqué avec regret. Aujourd’hui il en a 68. Toute une vie de dévouement et bonne citoyenneté, de collaboration au développement économique du pays. Malheureusement toujours harcelé sans cesse, menacé d’expulsion à un âge où il n’a plus la force de supporter d’avantage, encore moins de trouver d’autres alternatives. « Franchement, on ne connait que le bétail », se confit-il frustré, sachant que trois familles restent accrochées à cet espoir unique.
Cette activité, de par son intérêt général, est désormais leur seule et unique source de vie avec leurs familles. Le contraire, c’est le chômage pour tous et la famine pour plus de 11 personnes. Lairedj lance un nouveau cri, l’ultime au wali, de prendre son souci de bon cœur et une fois pour toute, expliquant qu’une enquête a été dépêchée auparavant sur instruction du wali à la suite du premier article.
Le subdivisionnaire de l’agriculture de la daira de Ben Badis a rendu visite au fermier. Le fermier a répondu à un tas de questions, afin d’établir un rapport détaillé sur sa situation dans un but de régulariser sa situation, prenant compte de sa présence dans cette ferme qui date depuis bien avant l’indépendance. Un dossier a été aussi déposé que le subdivisionnaire a joint au rapport. Le tout envoyé à la DSA, et depuis aucun signe à ce jour, presque une année.
Une lettre de régularisation a été envoyée aussi au directeur de la DSA, à l’ONTA, au P/APC, au subdivisionnaire de l’agriculture de la daïra de Ben Badis et à M. le chef de daïra de Sidi Ali Ben Youb. Qui sont restées vaines malgré cette enquête provoquée il y a presque une année par instruction du wali Mr Chibani Samir…. À bon entendeur !
Djillali Toumi