Dans un communiqué rendu public, une dizaine de fellahs de la commune de KEDDARA , distante de 5 km de la commune mère BEDRABINE , s’élève contre la lenteur inexpliquée observée par les services des mines et de l’énergie quant à la fourniture d’électricité à leurs habitations éparses érigées, il y a dix ans dans l’optique de fixer les citoyens sur leurs sols et par la même, lutter contre l’exode rurale. Les fellahs semblent perdre tout espoir de voir leurs vœux s’exaucer et continuent , tant bien que mal à éclairer, comme au bon vieux temps, du fait de l’insouciance des uns, conjugué à l’incurie des autres , leurs tristes nuits hivernales au gré des rares et onéreuses chandelles . D’après Mohamed, un éleveur connu sur la place publique et qui en a gros sur le cœur: « si les responsables ne trouvent pas une solution probante d’ici la fin de l’année, nous allons recourir à une manifestation dans la rue menace-t-il » et de s’interroger : « comment vous voulez que nous réduisons la facture alimentaires, alors que le fellah , un maillon fort de la une chaine, manque de tous » Sur les lieux que vous avons visité hier matin, la misère est audible et visible. Point de vie. Enfants et adultes pataugent en ce début de saison hivernale dans la boue. Sur le chemin extrêmement boueux. La terre est dangereusement glissante. Il était difficile pour nous d’accéder à la cour. Il serait fastidieux ici d’énumérer le calvaire auquel font face ces laisser- pour- compte. Un calvaire qui ne dit pas son nom,on fait de navettes quotidiennes entres leurs fermes et le village limitrophe. Pour une simple bougie, les enfants sont contraints de traverser plus de cinq kilomètres. Quant à la bonbonne du gaz butane, très rare en hiver, elle devient hors de portée des maigres bourses. Bref, la vie est synonyme d’enfer ici, où tout le monde veut céder au rabais son cheptel pour s’installer dans d’autres lieux plus cléments et sortir de ce monde infernal.