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Même si nous le voulions, nous ne pouvons pas échapper à l’ère du temps. Nous sommes les enfants de notre siècle, soumis à ses contraintes et bénéficiaires de ses progrès. Il nous offre, si on aime, des moyens insoupçonnés et inédits pour tout voir et être vus à grande échelle. Il met à notre disposition un espace virtuel aussi illimité que l’espace réel. Il nous sert à la carte selon nos goûts : qui un agora, qui un dévidoir d’amour et de haine, qui un sex-shop, qui un strip-club, qui un miroir, qui une agence matrimoniale, et qui une agence d’emploi, qui une agence de communication.

Tout le monde en profite. tout le monde y puise ce qu’il veut, et y expose ce qu’il a de meilleur ou de pire. Dans les année 80 du siècle passé, la célèbre marque Dim, spécialiste de la lingerie fine, diffusait à travers la pub un slogan et un message subliminal qui avait fait mouche: ” Quand on a de quoi être fier, il faut le montrer”, disait la belle créature de la pub, tout en mettant en évidence ses attributs et en jettant en l’air le tissu qui les cachait.

Aujourd’hui chacun de nous fait du Dim: il montre ce qu’il a et ce dont il est fier. Ceux qui ne le font pas sont hors temps, en retard d’une révolution.

Y compris les gestionnaires des affaires publiques. Et pourquoi pas eux? Tous profitent de ce don des dieux du web pour exposer à notre vue ce dont ils sont fiers, pour nous convaincre et nous séduire. Et s’ils en abusent, c’est que ça ne coûte rien, ni a eux, ni aux trésor public. Tant mieux. Certains le font avec maestria, d’autres avec excès, d’autres de manière vulgaire, d’autres enfin nous donnent de la nausée, tous agissant selon les règles du moment.

Ce faisant, ils nous mettent, nous les administrés, devant nos contradictions. On leur reproche de trop faire s’ils font étalage de leurs actions en même temps qu’on leur reproche de ne pas faire assez s’ils restent discrets. Pourtant, la transparence exige qu’ils communiquent. Ce n’est, au fond, qu’une manière de rendre des comptes qui devrait nous satisfaire.

Il y a parmi nous des insatisfaits chroniques aux yeux desquels rien ne peut avoir grâce. Des rechignards nés qui s’opposent au marteau piqueur à tout. Des opposants qui ne feront que s’opposer et qui trouveront toujours matière à s’opposer. Ils trouvaient que l’État était impuissant et incapable de lutter contre le chaos social et économique. Ils le trouvent injuste, arrogant et irrévérencieux quand il agit contre l’illégal, l’informel et le criminel. Ayant raté la révolte, ils sont prisonnier du ressentiment.

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