Un registre spécial pour le recueil d’observations au sujet d’instance de classement du « mausolée royal de Syphax » est ouvert récemment au niveau de la commune « Emir Abdelkader » (28 km d’Ain Temouchent), a-t-on appris de la direction de la culture de la wilaya.
« Outre l’affichage, deux mois durant au siège de cette commune, de l’arrêté du ministère de la Culture du 6 mars 2013 portant ouverture d’instance de classement, un registre est mis en place pour permettre aux propriétaires des biens situés dans la zone de protection du site et autres personnes concernées, de présenter leurs observations écrites », a précisé le directeur de la culture.
La délimitation de la zone de protection est estimée, par l’arrêté, à 200 mètres à partir des limites du bien culturel. L’étendue du classement concerne une superficie de 77 hectares, d’où « l’ouverture du registre spécial », a ajouté Ahmed Mouadaa, rappelant que « le plan de protection et de mise en valeur du site archéologique et de sa zone de protection (PPMVSA) réglemente cette action ».
Une fois cette procédure réglementaire achevée et d’éventuelles observations recueillies, les assemblées populaires communale et de wilaya (APC et APW) délibéreront pour le classement de ce site remontant à l’époque numide avant son classement définitif par le ministère de la Culture, a-t-on expliqué.
La procédure d’instance de classement de ce site, publiée dans le journal officiel numéro 16 en date du 23 mars écoulé, a été notifiée à l’ensemble des responsables concernés dont le wali d’Ain Temouchent.
Le site archéologique et historique du mausolée royal de Syphax (3ème siècle avant JC) est situé au sommet de la colline « Skouna », à 220 mètres d’altitude sur la rive droite de la « Tafna » et surplombe le site de « Siga-Takembrit ».
Son dossier de demande de classement a été transmis en 2007, au même titre que ceux des sites de Siga et Sidi Yacoub, classés en août 2013, a indiqué Ahmed Mouadaa.
Ce classement permettra non seulement de préserver et protéger le site mais aussi de l’inscrire dans le plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques, adopté dernièrement par l’APW.
Des travaux, à lancer en urgence, pour la restauration de ce site d’importance mondiale permettront également de remédier aux actes de vandalisme ayant conduit à sa dégradation. Des trous profonds ont été creusés au niveau de son souterrain au point où le site est menacé d’effondrement, a-t-on fait remarquer.
Plusieurs associations dont celles des « Amis de Beni Saf » et de « Siga » et l’Office de tourisme de Beni Saf ont alerté les autorités concernées au sujet de ces actes de vandalisme. Ces actes sont le fait d’individus à la recherche de supposés trésors enfouis dans ce site, ont indiqué les responsables de ces associations.
Les fouilles anarchiques, pratiquées dans les caveaux du monument, risquent de « déstabiliser irréversiblement la structure et faire perdre un joyau unique de l’architecture funéraire libyco punique (entre le troisième et le deuxième siècle avant JC), a indiqué Belkeddar Zoheir, membre de l’association « Les amis de Beni Saf ».
Le bureau de Tlemcen de l’Office de gestion des biens culturels protégés (OGEBC) vient de recruter deux gardiens pour assurer la surveillance permanente du site archéologique. Il est prévu aussi la construction d’un mur de clôture autour du mausolée.
S’agissant du site archéologique de Siga relevant de la commune de Oulhaça, le directeur de la culture a précisé que le bureau d’étude a livré la première phase relative au diagnostic et travaux d’urgence à entamer, « lesquels ont été transmis au ministère pour approbation ».
La procédure de classement de la mosquée et de la Zaouia de Sidi Yacoub datant du 13ème siècle, en tant que patrimoine national, est toujours en cours. Situé à Oulhaça, ce site renferme également une zone d’expansion touristique (ZET) versée dans le tourisme cultuel, a-t-on rappelé.