BEL-ABBES INFO

Le premier journal électronique de la wilaya de Sidi Bel-Abbes

ALGÉRIE.SOYEZ LES BIENVENUS.

ByAL HANIF

Mar 20, 2017

Cette invitation n’émane ni de quelque ami qui se rappelle à notre souvenir, ni de quelque parent vous conviant à un événement fondateur; et encore moins d’un office de tourisme inaudible, mais elle est nous est adressée à travers le titre d’un livre.

Et ce sont Claire et Reno Marca, voyageurs, illustrateurs et globe-trotteurs qui découvrent l’Algérie en 2007 et en tombent amoureux, qui lancent ce cri du cœur. Ces natifs de la Bretagne, terre avec laquelle nous avons beaucoup d’affinité et qui nous a donné Mouloudji, ont compris que que pour aimer l’Algérie, il fallait aimer les Algériens.

Pour cela, il suffisait d’abandonner son stock de préjugés, de représentations hostiles et d’ouvrir ses yeux.

À l’antenne, de France-Culture, ils se feront les meilleurs ambassadeurs en parlant de chaleur des gens, de culture , de richesse et de diversité inégalée. Quand, dans le même temps, des enfants du pays n’utilisent à l’égard de leur pays que des mots qui écorchent la bouche!

Voyager sans préjugés rend libre de s’émerveiller à l’approche de la baie d’Alger, de croquer un Oran majestueux depuis son promontoire
du mausolée Sidi-Abdelkader; de découvrir les ponts de Constantine , huit au total comme autant de  » ponts tendus comme des points de suture sur une plaie ».
De se perdre dans le désert pour mieux se retrouver et d’être confondu par la beauté du Sahara et d’écouter tétanisé de bonheur, la symphonie du vent avant qu’il ne fâche et devienne sirocco. .

Partout où ils sont passés, ces voyageurs professionnels ont été conquis par la beauté du pays et la chaleur de ses gens. Ils visiteront l’Algérie à dix reprises,depuis 207, comme aimantés pour retrouver dans ce lieu si proche le si lointain; eux qui ont sillonné vingt-cinq pays pour en ramener , portraits et anecdotes.

À Oran, ils se feront une famille de cœur avec les Nakkache, et Ourida, l’épouse, fille de Bel-Abbes ,aura un élan vers Claire pour faire des Marca des membres à part entière de sa famille biologique.

Cette rencontre amicale enfantera un Road trip culinaire qui visite toute la richesse gastronomique du pays avec intelligence, contextualisation et compétence.La chorba y gagnera ses lettres de noblesse et ravivera le souvenir des tablées d’antan.

Ce nouveau livre  « Algérie gourmande » enchaîne les plats savoureux et les rencontres.Et les gens rencontrés donnent plus envie de remercier que de maudire. « Cela va bien d’être brave quand on n’habite pas »  dit un proverbe afghan mais le courageux est celui qui continue sa route même en face
du plus terrible des préjugés, recette de la servitude volontaire!
Claire et Reno sont des rêveurs comme tous les voyageurs, surpris un jour de voir leur rêve devenir réalité. Les ponts de l’amitié qu’ils ont lancés depuis leurs rives respectives font d’eux deux étrangers de distinction, qui nous sont devenus familiers et il nous suffit d’entendre le souffle de
l’Histoire qui s’égosille: « Baissez le pont. »

Personne n’aura mieux qu’Ourida, trouvé les mots, pour témoigner de la richesse de la cuisine algérienne et de ses déclinaisons berbères, sahariennes, espagnoles, ottomanes. Et de faire l’éloge de la Karantika, le sandwich des pauvres qui a conquis tous les palais oranais, et de la baguette française disponible jusqu’à Ghardaïa.

La cuisine algérienne, héritage historique, négligé comme tant d’autres richesses, prend une revanche éclatante dans ce livre à recommander à tous, aux gourmands et aux autres.

L’Algérie est un trésor sous clé. Sachons la trouver pour jouir de ses richesses et la plus évidente est à portée de main, à vue d’homme.

J’aime les voyageurs et leurs livres car il me semble qu’ils ont pensé à nous, lecteurs et légion de voyageurs immobiles. La sagesse indienne recommande de ne jamais demander à quelqu’un de quelle extraction il est car: « il n’y a ici ni bas ni haut mais la recherche de la Voie moyenne »,
et il suffit de regarder ce que les hommes partagent et comment ils le font, pour avoir sa réponse.

 

AL-HANIF