ARISTOTE, RAB-RAB ET NOUS

Notons d’abord que l’anagramme de Rabrab c’est Barbar. Ce qui n’est pas rien. On verra à la fin pourquoi.Quant à Aristote que nous connaissons tous, au moins de nom, il est connu pour être l’un des premiers, des plus anciens, des plus grands philosophes de tous les temps. Les nains qui l’ont suivi doivent à ce géant la noblesse et la richesse de leur art.

Ce monsieur a philosophé pour la postérité. Ces paroles valent donc autant que celles de l’évangile, davantage que celles de l’évangile pour les sans foi, les athées et les agnostiques. Prenons-les pour argent comptant. En plus de son talent incontestable et incontesté de philosophe, l’élève de Platon était un fin connaisseur de la très compliquée nature humaine. C’est lui l’auteur de la célébrissime formule “l’homme est un animal culturel”. Il fallait la trouver. D’autres plagiaires l’ont copié à travers l’histoire pour accoucher de formules dérivées de la sienne, genre: ” l’homme est un animal politique” ou “l’homme est un animal social” ou “l’homme est un animal mortel” (contrairement aux autres animaux qui seraient des ” immortels!!!).

Que signifie pour l’illustre philosophe le fait que l’homme soit un animal culturel? Cela signifie que cet animal, à la différence des autres, tire des leçons de ses expériences et transmet ces leçons à ses rejetons par des moyens non génétiques. C’est très fort, n’est-ce pas ? Mais comme aucun homme ne ressemble totalement à un autre homme, ni aucune société humaine à une autre, il en découle que les leçons que les animaux culturels tirent de leurs expériences et qu’ils transmettent à leurs descendances, sont diverses et variées, qu’elles forment un spectre qui va du meilleur au pire, en passant par le médiocre. Les animaux culturels raffinés et policés vivent et transmettent des bonnes expériences, et les animaux culturels BARBARES et non policés transmettent des expériences barbares et non policés.

Nous voici arrivés à RABRAB, donc au fond de notre sujet. Comment ? Par un simple slogan publicitaire, ce magnat de l’huile végétale, ce RAB-ZITE, a BARBARISÉ 48 millions d’individus, des rejetons auxquels il a transmis la pire des cultures, celle d’avoir pour toute chose, les yeux plus gros que le ventre, pour l’huile comme pour le sucre ou la farine. La publicité est basée sur l’effet subliminale qu’elle recherche, c’est-à-dire qu’elle travaille le subconscient des consommateurs qui se trouvent asservis aux produits dont il peuvent s’en passer ou de n’avoir besoin que de peu. C’est sur quoi l’hypercommerçant a joué. Pour Rabrab le sésame s’est simple comme “Cevital”. L’huile serait donc un produit vital. Plus que l’eau, puisque personne n’a prétendu que l’eau “Cevital”. En tous les cas, c’est ce qu’ont compris les rejetons pour lesquels sans huile nulle vie n’est possible. Il faut donc en avoir. En avoir toujours en réserve. En avoir toujours en stock.

Face à cette folie collective, il devient impératif de neutraliser la mauvaise culture. Et pour cela il n’y a qu’un seul moyen qui vaille: provoquer un choc, rendre l’huile moins vitale, donc plus chère, le plus chère possible. Les animaux culturels n’en mourront pas pour autant, puisque les autres animaux n’en consomment jamais et se portent incontestablement mieux.