Chronique du jeudi : ARTISTE, DITES-VOUS ? (REVISITÉE)
Par Djillali C.
Il y eut Boubegra (Hassan El Hassani) Il y eut Ahmed WAHBI, Il y eut ZOULIKHA (Rappelez-vous Sob errachrach !) Boumediène SIRAT et beaucoup d’autres que je ne saurais énumérer…
Tous sont morts dans la mouise, dans l’anonymat. Ceux qui ont laissé des enfants, les ont laissés certainement dans la dèche.
De leur vivant, ils étaient adulés, idolâtrés pour certains, aimés, leurs photos et autographes collectionnées, traités en VIP par toutes les autorités qu’elles rencontraient.
L’artiste est comme la belle jeune vierge : On le drague, on l’abuse et on l’abandonne, une fois les premières rides apparues.
Les éditeurs sont les premiers prédateurs. Ils les localisent, les parrainent et les pressent. Ni droits d’auteurs, ni assurance. De misérables cachets.
Il y en a – très peu- qui réussissent et amassent le magot. Mais c’est surtout ceux qui font dans le mercantilisme, la musique commerciale… Rarissimes qui atteignent la notoriété internationale !
La grande majorité –et surtout ceux qui s’investissent dans le créneau « engagé » qui font de la recherche que ce soit en musique, en théâtre ou autres, finissent dans la pauvreté la plus totale. Soit alors ils crépissent dans la misère si Dieu préserve leur santé, soit alors, ils souffrent le martyr, s’ils viennent à tomber malades.
Tous ce qu’on a pu offrir à certains privilégiés parmi eux –si on peut parler de privilège- c’est de leur offrir un pèlerinage. Quel paradoxe !
A voir la situation de nos artistes, Comment peut-on en vouloir à ceux et celles qui s’investissent dans la musique commerciale, et amassent leur magot dans les boîtes de nuit de la Corniche ?
Voilà le tour de notre star nationale, DJILLALI AMARNAS, de subir le même sort que ces collègues.
Voilà un ex-jeune pétri de don et de qualités vocales, dont le jeu de scène rendrait jaloux beaucoup de Stars de Show-biz, qui a investi toute sa jeunesse à divertir les jeunes, à les déstresser, se trouve lamentablement seul, souffrant de douleurs et de remords, abandonné à son triste sort.
Ironie du sort, une de ses meilleures interprétations –Khalouni nebki ala rayi- aura été prémonitoire. Maintenant, il peut pleurer à son aise, son destin.
Qui d’entre nous n’a pas eu les larmes aux yeux en l’écoutant ? Qui d’entre nous est resté insensible à la complainte de « Oued Chouli » à la mémoire des Chouhadas ?
Qui réagit ? Un artiste comme lui. Pauvre, modeste, aimant l’art pour l’art ! Il aime le folklore. Il aime le théâtre. Il aime la musique. Il aime les loisirs. Il ne sait faire que ça. Gratuitement.
N’ayant rien que son Amour pour l’art et ceux qui l’aiment, il s’est levé tout seul, sans rien, pour organiser quelque chose pour DJILLALI.
Il n’a ni argent, ni éditeur, ni organisateur. Il a son Amour pour l’art et ceux qui le pratiquent ou l’ayant pratiqué comme DJILLALI.
Il a décidé d’organiser un monologue dont les recettes seront intégralement versées à DJILLALI.
J’ai nommé Abbès SEDJERARI. Merci Abbès. J’espère seulement que les Bel-Abbèsiens soient présents massivement et comprennent le sens de ton message.
Mais j’espère surtout, que ta modeste contribution fera des émules parmi les artistes et réveillera les consciences des autorités.
Plus que jamais, la prise en charge de la fonction d’artiste se pose avec acuité.
CHRONIQUE PARUE LE 24 octobre 2010,
par Djillali C.
Reproduite post mortem le 04/10/2018