Déclaration d’« Ensemble 95», le 28 février 2014
Suite à son interpellation devant son domicile, mardi 25 février 2014, en fin de matinée, notre camarade Boualem SNAOUI, l’un des porte-parole départemental d’ « Ensemble », emmené menotté, a passé près de 8 heures en garde à vue dans les commissariats de Deuil-la-Barre et d’Enghien.
Pour quelle raison ?
Une plainte déposée par René Taieb, candidat PS aux élections municipales de Montmagny, et responsable du CRIF dans le département, pour dégradation de ses affiches apposées sur les panneaux dédiés à la libre expression publique dans la commune de Montmagny et « incitation à la haine raciale ».
Or, Boualem Snaoui n’a fait qu’apposer des affiches portant les mentions suivantes :
« En 4 ans, l’armée israélienne a détruit 12 000 maisons palestiniennes et déraciné 200 000 oliviers (rapport B’tselem, ONG israélienne) – Quel rapport avec la sécurité d’Israël ? »
« Des centaines de jeunes Israéliens sont emprisonnés parce qu’ils refusent de servir dans leur armée d’occupation. Exigeons leur libération ! »
« STOP à la collaboration avec le terrorisme d’état israélien »
« Pas un sou à l’occupant israélien »
Nous y voilà ! De la « haine raciale » ça ? En réalité, M. Taieb ne supporte pas qu’on critique la politique d’apartheid de l’État d’Israël. Il faut savoir que notre représentant départemental mis en cause, a eu récemment l’occasion de proposer à M. Taieb un débat public et contradictoire sur le sujet, et que ce dernier s’est dérobé.
Le plus scandaleux dans cette affaire est cependant de constater qu’en dépit de son identification précise, à travers des tracts saisis dans son véhicule, en tant que personne investie publiquement, la police nationale, en liaison avec les services du procureur, a procédé à son arrestation et mis en garde à vue, alors qu’il était facilement joignable par les services concernés.
Nous refusons le détournement des missions de la police nationale à des fins politiques.
Nous tenons à dénoncer et à condamner les méthodes d’humiliation et d’atteinte grave à la dignité des militants des droits humains, et rappeler notre attachement à la liberté d’expression et d’opinion, que l’Etat doit garantir à tous les citoyens. La liberté d’affichage est constitutive d’une liberté fondamentale. C’est une pratique enracinée dans la tradition démocratique.
Déjà, les activistes pro-État israélien avaient tenté d’intimider les militants de la cause palestinienne qui menaient la campagne « Boycott, désinvestissement, sanction » (à l’égard d’Israël). Mais le tribunal de Pontoise a prononcé la relaxe de ces 7 militants le 20 décembre dernier. M. Taieb devrait s’en souvenir.
Gilles Monsillon,
ensemble.contact.95@gmail.com
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