C’est devenu coutume pour l’association Émir Abdelkader de SIDI Bel Abbes, présidée par le Docteur Taleb d’augmenter au cours de chaque mois de Ramadhan, le nombre des conférences portant sur des thèmes historiques. Pour l’édition de ce jeudi 24 mai 2018, qui s’est déroulée au siège de la section de la Fondation Émir Abdelkader de SIDI BEL-ABBES, ce fut une conférence axée sur la position de l’association des oulémas Musulmans Algériens à l’égard du déclenchement de la révolution et surtout son rôle au cours de la période s’étalant de 1954 à 1962, une conférence animée par le professeur Medjaoud du département d’histoire de l’université Djillali Liabes de SBA , secondé par le professeur Yousfat du même département.
D’emblée et avant d’entrer dans le vif du thème qui demeure, signale le conférencier , un sujet à polémique en raison d’une croyance générale prétextant l’attitude ambiguë des Oulémas Musulmans Algériens, affichée au lendemain du 1er novembre 1954 mais surtout aussi découlant du manque d’informations fiables ou issues d’une source unique de l’époque, un bref aperçu fut relaté sur l’association qui a été fondée en 1931 par Abdelhamid Ben Badis, à Constantine, autour d’une dizaine de lettrés diplômés du Caire, de Damas et de Tunis avec comme objectif principal de faire revivre la culture arabe et musulmane en Algérie.
Il devient également « périlleux » souligne M. Medjaoud , d’évoquer les circonstances ayant concouru à cette absence d’une position bien distincte et formelle de l’association à l’égard de la révolution et au lendemain de son déclenchement d’une part mais aussi du caractère idéologique que pouvait revêtir toute analyse de la situation qui a prévalu avant la proclamation de reconnaissance officielle de la révolution Algérienne qui est intervenue deux ans plus tard soit le 7/8 janvier 1956 lors du congrès de l’association.
En effet, si la croyance générale tend à critiquer l’attitude ou la position de l’association des Oulémas musulmans Algériens au tout début du soulèvement national, le conférencier souligna que le chef spirituel de l’association Cheikh Bachir El-Ibrahimi à l’époque, alors en exil, exprima dès les premières heures de la révolution, son soutien inconditionnel et lançait dès le 15 novembre 1954, un «appel au peuple algérien» l’exhortant de soutenir le soulèvement qui venait de se produire. Par la suite, le conférencier retraça longuement le rôle joué par l’association des Oulémas dans la prise de conscience et la préparation spirituelle de la population pour faire face au colonialisme Français malgré une surveillance accrue doublée d’une supervision de ses membres bien que la France métropolitaine se narguait d’être laïque.
Bref, il faut dire que la conférence organisée sous un air convivial jusqu’à tard dans la nuit du jeudi,devait donner l’occasion à tout un chacun d’y apporter son point de vue ou de s’enquérir avec détails sur les évènements ayant concouru au manque de visibilité d’une quelconque idée qui pouvait se dégager des objectifs réels et du rôle prépondérant que devait jouer l’association des Oulémas Musulmans Algériens lors du déclenchement et pendant les deux premières années de la glorieuse révolution Algérienne.En tout état de cause, il est important d’affirmer que les participants à cette rencontre ont été comblés d’informations qui jusque là, demeuraient sans réponses.