Dans cette campagne, de la banlieue parisienne qui m’a vue grandir, un sous-bois, d’une grande superficie, dominait une grande partie du versant ouest de cette contrée. Tout champ visuel qui s’y hasardait, se trouvait envouté par la densité de la végétation humide, qui embaumait l’atmosphère par son chlorophylle et par les couleurs que faisaient apparaitre les formes des mystérieux tableaux, qui se révélaient de part et d’autre. Cette vision de la nature, nous obligeait en tant qu’enfant d’y créer notre monde nourri par les histoires et légendes que nous racontaient nos parents.
Plusieurs variétés d’arbres fruitier nous permettait, de remplir nos paniers, et tenter avec de faire pardonner notre évasion, mais surtout et de vivre, des moments inoubliables et fantastiques-Même ma mère, en fut envoûté à force de m’entendre en parler ;Elle me réclamait de m’accompagner de temps à autre, afin de se rendre à chaque fois vers un Noyer , mais à ma grande surprise, les fruits de l’arbre ne l’intéressaient pas autant que ces branches et son tronc-
Plus tard, je comprenais, qu’elle aimait cet arbre pour les bienfaits que lui procurait son écorce qu’elle enlevait avec un malin plaisir sous forme de lamelle – Cette écorce, était pour elle, un sur moyens pour protéger ses dents et raffermissait sa gencive. Cette écorce que l’on nomme le « Mesouak » se trouvait être un produit de beauté naturel pour les lèvres, dont raffolaient les femmes arabe de l’époque.
Ma mère ayant trouvé ce filon, elle l’exploitait en toute discrétion et à sa guise, pour ses besoins personnel et pour se faire quelques argent, auprès d’une clientèle féminine qu’elle avait fidélisé..
Depuis lors, les arbres devenaient mes amis et leurs écorces, notre moyen de communication. Ils me fascinèrent jusqu’à un âge très avancé de ma personne. J’aimais me rapprocher d’eux, en toute saison, soit pour m’y percher ou pour tenter de découvrir, une nouvelle histoire en les observant minutieusement. Aujourd’hui encore, le plaisir de les rechercher et les photographier m’inspire. Ramasser, les écorces, lorsqu’elles s’écaillent sur le sol, et m’en servir plus tard, pour faire du feu lorsque un feu de braise s’imposait, était un devoir..
Enfant, j’appliquais sur elles, un papier blanc et reproduisais leurs textures au crayon gras par frottage sans savoir, que c’était une technique de dessin utilisée par les surréalistes Ces empreintes peuplaient mes cahiers et mes rêveries. Pendant longtemps je bâtissais, des empires et des mondes intemporels, avec mes écorces !.
Bien entendu, comme beaucoup d’adolescents, j’en faisais une mémoire, en gravant diverses initiales et autres dessins significatif, ici et la comme pour transmettre des messages ou en faire de l’évènement un souvenir,
Et puis, il y a ce phénomène extraordinaire, que me causaient, les vieilles bâtisses qui m’étaient proches Tout se qui restaient en elles, comme ruines, n’étaient que des traces incontestables d’une grande maison ayant existé jadis, en cet endroit. Les vieux murs parcheminés, boursouflés, morcelés, décolorés par le soleil et les pluies, ravinés par les vents,, me communique à leur toucher, toutes les histoires connues ou secrètes du vécu de mes grands parents et de ceux qui les côtoyèrent
L’odeur spécifique qui s’en dégage et que je hume avec plaisir, réveille mes gènes, pour se souvenir du conscient de mon subconscient. Ces murs quoique en ruines, demeurent à ce jour vivants et me causent, Certain sont parsemés dans leur face interne, d’illisibles mots, comme cherchant à ne pas livrer des secrets, qui m’interpellent. Des dates gravées dans la pierre au fronton d’une porte nous révèlent un peu de l’histoire qui les a traversées.
Que dire également de ces autre vieux murs, dans d’autre sites de cette campagne de mes ancêtres qui abandonnés, restent orgueilleux ou humbles, endormis dans leurs passé. Que peuvent dire, ces semblants de murs qui bordent les sentiers, menant autrefois à quelque destination, et qui sont aujourd’hui herbus.
Tous ces amas de pierre, sont à leur tour, une véritable mémoire de mon enfance. Ils sont là colonisés par les giroflées sauvages qui poussent dans les fissures de celui contre lequel nous nous adossons. Leurs pétales jaunes et brunes, leur odeur entêtante et poivrée me surprennent encore par intermittence après toutes ces années.
Ecorces de tous les arbres et vieux murs, en vous revoyant, je me plais à écouter votre langage muet, à sentir votre parfum céleste et tous cela me fais deviner les secrets que vous tenter de me transmettre dans vos lézardes, vos alvéoles, et vos encoches.
Pour cela je continuerais à vous communiquer se qui en moi, ne vous ai pas inconnus et transmettrais à ceux qui m’écouteraient le pouvoir qui est en vous.