Le « Canard Enchaîné »,journal pas aussi enchaîné que ça, vient confirmer ce que l’on savait déjà. Mais venant en particulier de cet organe réputé crédible et autonome, l’information prend des contours de fiabilité insoupçonnés. Que vaut notre analyse de «chroniqueur provincial» face à ce mastodonte de l’information dans la dérision et la caricature ? Combien de scandales ont été en effet ébruités grâce au Canard Enchaîné ? L’on ne citera pour l’exemple que « les diamants de Bokassa » et les « écoutes téléphoniques » Cette fois, il relate avec force détails, les évènements qui ont conduit au lynchage de Kaddafi. Il met en exergue l’ensemble des éléments prouvant la culpabilité de Sarko et Obama et les viles motivations de protection des secrets de financement des campagnes électorales entre autres. Quant le « chroniqueur local » a osé parler de la culpabilité directe –certes sur la base uniquement de présomptions de l’analyse de l’actualité – des deux puissants du Monde pourri, une levée de boucliers sans précédent eut lieu, allant jusqu’à le taxer de vouloir « amender » le dictateur de ses crimes abominables.
Alors remettons maintenant sur le tapis, toutes les analyses de ces « pseudo-révolutions » arabes, que le « chroniqueur provincial» a eu à émettre.
Outre le lynchage télécommandé par les « maîtres du Monde pourri » il nous a été donné de relever l’impact de ces « révolutions » sur l’avenir, et nous avons conclu qu’il ne s’agissait point de dictateurs à éliminer, mais de systèmes à éradiquer.
Les peuples ayant vécu l’éternité sous la dictature, ne cherchent qu’une échappatoire au purgatoire. Dénués d’expérience démocratique, donc de pédagogie de vote, le scrutin sanction devient légion. Ainsi, en Tunisie, on assiste à la marée verte. Une Tunisienne, m’a fortement rappelé, les réactions en Algérie au lendemain d’octobre 88. Elle répond à la question : «Pourquoi avez-vous voté en nahda ? » «Parce qu’ils craignent Dieu!»
En Nahda, forte de l’expérience du FIS en Algérie, tire les leçons et évite de tomber dans le piège de l’extrémisme. Elle opte pour la théorie des « Frères Musulmans » : D’abord, prendre le Pouvoir, s’incruster pour ensuite agir.
En Libye, Abdeldjalil est déjà otage de Belhadj, (tiens, tiens, ils ont le leur aussi ?) Transfuge de Guantanamo et non moins chef d’état-major, le contraignant à imposer la «charia» dans la future constitution.
En Egypte, un «mouvement spontané» comme on a l’habitude de voir souvent, vient proposer Tantaoui comme candidat à la présidence. Et revoilà le système qui se recycle déjà.
Comme quoi la démocratie en fait, n’est qu’un moyen de prendre le pouvoir en faisant semblant que tout le monde soit d’accord. Car, qu’est-ce qu’on découvre en réalité ? Dans les Pays les plus démocratiques du monde, on retrouve depuis des décennies une alternance au pouvoir réglée comme du papier à musique, généralement de deux forces qui disent souvent la même chose : Aux USA, c’est les Démocrates puis les Républicains. En France c’est le Front de la droite contre le front de la gauche (ce qui n’empêche pas une fois les élections terminées de retrouver des individus du camp ayant perdu, faisant office de Ministres dans le camp vainqueur, supposé contradictoire dans les idées). La même rengaine revient en Allemagne, en Espagne, en Italie et même en Israël où il arrive que des fois, le Parti ultra religieux (Le Likoud) joue les trouble-fêtes pour faire de l’ambiance !
Les premiers tours sont prévus généralement pour amuser la galerie et permettre la concrétisation de certains fantasmes pour des inconnus, en leur offrant la possibilité de postuler à la magistrature suprême !
Qu’est-qui change alors que ce soit l’un ou l’autre «clan» qui est au pouvoir? Rien, mis à part les hommes et la destination du profit. L’ensemble des forces politiques en présence représente des lobbies liés à la finance, à l’immobilier, à l’information et à Israël. L’aide aux Pays Pauvres restera toujours une « aide payée par les pauvres des Pays riches pour aider les riches des Pays pauvres » Les interventions pour « protéger les civils» resteront toujours liées au Pétrole et autres ressources naturelles.
Le rapport de force restera toujours en faveur des idées des « Maîtres du Monde Pourri »
Les dernières preuves ?
– L’admission de la Palestine à l’UNESCO comme membre à part entière. L’UNESCO est un organisme Onusien regroupant les Pays de la Planète. Il est censé être composé par ses Membres et fonctionner dans le modèle « démocratique », c’est-à-dire au vote de la majorité, auquel doivent se plier l’ensemble des autres membres, par respect à la démocratie. Mais voilà, la majorité absolue a voté oui. Les USA n’acceptent pas. Ils gèlent leur cotisation à l’organisme par représailles. La Palestine n’a pas le droit – au nom de la démocratie – d’adhérer à l’UNESCO ! Bel exemple de démocratie. Dans le Pays le plus démocratique du monde, il se trouve une éditorialiste d’un journal des plus réputés, (le New York Times) qui ose dire que « la Palestine n’a jamais été un Pays. C’est le terroriste Arafat qui l’a créée en regroupant des arabes issus d’autres Pays » On connaît les amerloques incultes notamment en histoire-géo, mais est-il nécessaire de lui rappeler que ce sont ses ascendants qui ont créé l’Etat d’Israël en 1948 en regroupant les juifs réprimés par les nazis, alors que la Palestine existe depuis que le monde est monde, le Coran et la Bible faisant foi ? Un motif de satisfaction quand même : la France a voté oui.
– La demande de référendum formulée par M. Papandreou -Premier Ministre Grec – pour faire valider la politique d’austérité arrêtée par les Pays de la Zone Euro pour sauver la Grèce de la banqueroute, entraînant dans le sillage les autres Contrées, a provoqué une levée de boucliers partout et a fait chavirer les Bourses dans toutes les capitales ! Qu’est-ce qu’un référendum si ce n’est l’apogée de la démocratie ? Quand on décide de consulter le Peuple pour une décision qui concerne son avenir, au lieu de prendre la décision à sa place, aussi élu soit-on par ce Peuple, c’est le top de la Démocratie. Que non ! Partout on damne Papandreou pour avoir fait cela. De là, à conclure que le Peuple Grec n’est pas « mûr » pour prendre la décision juste, pour lui, il y a un pas qu’on aurait sitôt fait de franchir !
La première victoire diplomatique de la Palestine risque hélas de ne pas être suivie par une autre ; celle de son adhésion à l’ONU comme membre à part entière, par la faute de la démocratie. En effet, même si le vote sera en faveur de la Palestine, les USA recourront à leur véto. Car en démocratie, il y a aussi la dictature. Et la dictature, c’est avoir la possibilité de dire «non» quand tout le monde dit «oui» et que c’est le «non» qui passe !
Le système politique en vigueur au sein du monde peut donc être qualifié de « démocratie dictatoriale» Car en définitive qu’elle différence y-a-t-il entre la démocratie en Algérie et celle aux USA ? Une seule nuance : aux USA, les gens « Désignés démocratiquement » au pouvoir « décident démocratiquement » de se partager les profits, alors qu’en Algérie, c’est les « gens désignés démocratiquement » au pouvoir, qui « décident démocratiquement » de se partager la rente, les Peuples dans les deux cas, sont les dindons de la farce ! Les «indignés» se sont aperçus de cela, même si tardivement.
« Chroniqueur provincial », d’accord si vous le voulez bien ! Mais voilà au moins une chronique qui a le mérite, malgré la modestie de son auteur, de révéler les grands paradoxes contemporains du monde occidental face aux défis actuels de la modernité.Une chronique du jour qui suscite , en écho, des commentaires et réflexions parfois philosophiques.
Ainsi, selon les responsables européens et américains, le monde serait administré selon les sacro-saints principes de la Démocratie, inspirée de la tradition gréco-latine de la gestion de la Cité.Soit.
Mais que nous dit l’histoire antique de la « Res Publica » ? Tout d’abord que la Cité était administrée par un cénacle d’hommes « oisifs », et dont les femmes, les esclaves, les militaires (le plus souvent des mercenaires qu’on appelait « les chiens », ou les gardiens de la Cité) en étaient exclus.
Cette conception de la pratique de l’Agora ( la place publique) est loin de l’acception que l’on veut donner au concept actuel de la démocratie, et qui concernerait toutes les couches sociales de la population.C’est ce qui a amené à Spates la révolte des serfs et des hilotes dénués de tous droits civiques et affectés au travail de la terre.
C’est là un premier paradoxe, en ce sens que « la classe des dirigeants » européens veut faire face à la crise grecque en gérant, selon le concept antique de la démocratie, la question de sa survie en tant que puissance occidentale, en faisant fi de la volonté du peuple hellénique de ne pas subir le dicta des oligarchies financières mondiales.
Le second paradoxe réside dans la gestion des crises irakienne, tunisienne , libyenne et plus récemment syrienne, par la manipulation outrancière des « valeurs » véhiculées par les tenants de la démocratie occidentale, dès lors qu’on recherche à tout prix « l’expression démocratique » pour ces pays, alors qu’elle est redoutée pour ses propres pays occidentaux tel la Grèce à qui l’on refuse un référendum.Ainsi appréhendée, la démocratie serait -t-elle toujours une valeur universelle?
Bien au contraire, Bruxelles, siège de l’Union européenne, semble se comporter comme une « Agora antique », en étant devenue un hémicycle d’une technocratie aveugle, égoïste, coupée de la réalité du monde qui l’entoure. C’est ainsi que périclitent les civilisations dites avancées.
Démocratie dictatoriale? Je dirais aussi » démocratie à géométrie variable »,celle qui nous inciterait à jeter « le bébé avec l’eau du bain », celle qui nous ferait douter des véritables fondements de la démocratie à laquelle aspirent tous les peuples épris de liberté et de justice, la démocratie vraie qui, paradoxalement toujours,a permis au peuple algérien d’exprimer par référendum universel en 1962, son écrasant « OUI » pour l’indépendance totale de l’Algérie! Vérité en deçà et au delà des Pyrénées, dit-on.
Mais une si haute idée de la démocratie et de ses valeurs humanistes serait-elle compatible avec le niveau intellectuel et moral de certains dirigeants occidentaux, notamment français, et dont l’actuel président aurait fait ses études à la faculté de Nanterre créée spécialement dans la turbulence anarchique et » prolétarienne » des années 68 et pour laquelle on n’exige même pas pas l’obtention du baccalauréat pour y poursuivre des études supposées supérieures !
Mais la seule consolation de cette « démocratie » façon 21ème siècle vient du président noir Obama qui s’est permis le luxe, au nom de la liberté d’expression, de traiter publi-quement Sarkozy, le président blanc et inculte, de « moche »!! De la démocratie comme cà, j’en redemande.
errata: lire » Spartes, 5 siècle av.JC ». merci.
Cher Ami Djillali ,Pour un « chroniqueur provincial », je ne peux me garder de vous féliciter pour cette fois-ci car vos analyses sont parfois pertinentes et bien réfléchies.
Aux états Unis, un conseil de sage qui s’est réuni une seul fois dit-on, il y a de cela plus d’un siècle pour désinvestir un président élu à « tort ».(le peuple n’avait pas raison). Hier au cours de la conférence de presse que donnaient conjointement Sarko et Merkel ,
une question pertinente concernant cette démocratie unilatérale et qui épouse exactement vos analyses a été lancée en direction de Sarko par un journaliste de renom présent à cette conférence.Il signifia qu’etre contre ce référendum c’est être contre la démocratie.
Que peut-on dire lorsqu’on s’apprête à faire passer Papandréou au vote de confiance par ses pairs pour avoir oser demander un référendum exigé à maintes reprises par son peuple,Pour avoir oser appliquer une démocratie créée par le peuple grècque lui-même pour l’humanité.
N’est ce pas là une forme absolue de démocratie, l’expression du peuple, n’est jamais contestable ni condamnable », avait dit le journaliste Pascal Jalabert du journal Français le progrès.
Bien sur, la vraie démocratie grecque si jamais le référendum est maintenu, va faire écrouler l’Europe comme un chateau de carte et ce,dans tous les domaines (financière, politique et économique). Sarko a vraiment peur de faire éclater ce que ses prédécesseurs ont construit pendant des années.Mais il semble que rien ne l’arrête quitte à être dictateur « au moins pour une fois » et pour diriger l’Europe.Maintenant c’est lui ou Papandréou ! d’ailleurs là je vous rejoins,la fausse démocratie va l’emporter sans aucun doute sur la vraie.