Chronique du jeudi : «BONNE ANNEE!»

L’année 2013 s’achève et l’avènement 2014 ne sera certainement pas aussi différente, du moins pour le Peuple.
De cette année, on aura retenu surtout le remaniement ministériel avec l’arrivée de onze nouveaux ministres dont quatre walis promus et la création d’un tout nouveau portefeuille dédié au service public et la lutte contre la bureaucratie ; l’attaque terroriste de Tiguentourine ; la qualification au mondial du Brésil ; l’affaire Sonatrach et l’extradition de Moumen Khalifa par la Perfide Albion, sans oublier l’évènement majeur, la maladie du Président.
La loi des Finances qui assure habituellement la clôture de l’année a encore une fois privilégié le budget des anciens Moudjahidines sur ceux de la justice, des transports, des travaux publics, de la solidarité nationale, de la culture et du commerce.
Sur le terrain pourtant, le changement tarde et rien ne filtre à l’horizon. La lutte contre la bureaucratie qui aura été le crédo langagier de tous les membres du Gouvernement y compris le Chef, n’aura rien amené encore, si ce n’est la prorogation de la validité du passeport à dix ans. Décision à notre sens absurde, dans la mesure où la physionomie d’une personne peut totalement changer durant ce laps de temps, même si la décision concerne les citoyens agés de 19 ans et plus. L’idéal aurait été d’améliorer les délais d’établissement et de ne pas redemander un nouveau dossier administratif pour les renouvellements. Autre aberration annoncée, celle qui réduit la délivrance du certificat de nationalité à la présentation de la carte nationale d’identité. Sachant que notre carte nationale est facilement falsifiable, on devine le risque d’attribution de la nationalité, outre que cette démarche ne permet pas de pouvoir faire la différence entre les Algériens d’origine et ceux ayant acquis la nationalité par décret. L’idéal dans ce cas est de considérer un certificat de nationalité valide pour la vie tout comme le S12, dans la mesure où si l’on est Algérien, on l’est pour la vie.
En définitive, la lutte contre la bureaucratie, ce n’est pas tant l’allègement des pièces constitutives des dossiers, que la nature de l’accueil du citoyen et la diligence dans le traitement de son dossier. Par ailleurs, la lutte contre l’hydre bureaucratique est subordonnée à l’éradication d’autres fléaux et notamment, la corruption.
L’attaque terroriste de Tiguentourine nous rappelle que l’Algérie demeure l’ennemi numéro un d’AQMI.  Notre pays aura payé les errements de Sarko en Libye qui ont permis aux terroristes de disposer de l’arsenal saisi à Ain Amenas. Elle nous rappelle aussi que l’Algérie demeure – heureusement – souveraine dans la prise de ses décisions en matière de lutte contre le terrorisme en décidant de lancer l’assaut contre la volonté des puissances qui privilégiaient la négociation pour sauver la vie de leurs concitoyens retenus en otage. Elle nous rappelle enfin que l’Algérie demeure fidèle à ses principes et contre le versement de rançon, en risquant la vie des otages toujours détenus dans le Sahel.
Sur le plan international, cette attaque aura réveillé les consciences des autres Pays sur le danger engendré par la chute de Gueddafi, et la disparition dans la nature de son arsenal militaire y compris le lourd et l’artillerie qui sont tombés entre les mains des sbires de Belmokhtar.
L’affaire ou plutôt les affaires SONATRACH auront mis à nu l’institutionnalisation de la corruption comme mode de gouvernance. Un Ministre qui s’arroge le droit de gérer les mamelles du Pays comme s’il gérait son propre portefeuille, est un cas unique dans les annales. Presque tout le monde était au courant, mais personne ne savait. Il fallait que le scandale arrive de l’étranger et notamment d’Italie. La réaction obligatoire s’est résumée sur l’émission d’un mandat d’arrêt international contre celui qu’on a laissé volontairement quitté le Pays, en faisant semblant de s’être trompé de procédures pour pouvoir annuler le mandat sitôt le calme revenu. Et c’est ce qui a été fait. Maintenant que la justice américaine se mêle par la désignation d’un juge pour enquêter sur Chakib Khalil, qu’elle va être la réaction de la justice algérienne ? On aura droit certainement à un deuxième épisode en 2014, mais de préférence après les élections présidentielles.
L’affaire jumelle de Khalifa semble avoir été dénouée avant que le dossier ne soit rouvert. En effet, il semble que le deal est consommé et que le Play-boy Algérien s’en sortira avec une peine réduite au maximum. Le côté positif de cette affaire aura surement assuré la crédibilité de la justice algérienne par l’acte de la justice britannique réputée à cheval sur les droits de l’homme et une justice équitable. Pour avoir pu obtenir l’extradition, la justice algérienne a du non seulement présenter un dossier béton, mais fourni surtout l’assurance garantie d’un procès équitable. Cet effet servira surement dans les prochaines demandes d’extradition en faveur de l’Algérie.
La maladie du Président aura marqué l’année 2013. Outre qu’elle a semé le doute au sein de la population sur les capacités du premier magistrat à assumer ses fonctions et ses responsabilités, elle aura servi à la presse et à la classe politique le moyen de spéculer éternellement sur les présidentielles. Alors quatrième mandat ou pas ? Même si le Président s’est abstenu jusqu’à aujourd’hui de toute déclaration sur les présidentielles depuis le fameux discours de Sétif et le « tab jnanna » le suspense ne durera pas éternellement puisque le mois d’avril est à nos portes. Pour ce nous concerne, quatrième mandat ou pas, on ne peut que lui souhaiter un prompt rétablissement.
Enfin, la qualification aux forceps de l’équipe nationale de football au mondial brésilien restera l’évènement majeur qui aura marqué l’année 2013. En effet, cette prouesse est d’autant plus délicieuse qu’elle vient pour la seconde fois consécutive, que la fête se déroule au Brésil et enfin d’être pour la deuxième fois consécutive le seul représentant arabe. Le comportement de notre onze face à la Belgique, la Russie et la Corée du Sud est le sujet de spéculation tout azimut ! Si pour certains fans on exige la coupe du monde carrément, pour les moins utopiques le passage au deuxième tour est un minimum. C’est l’avis de Raouraoua mais pas celui de Halilo, le coach national, qui nous demande de nous réveiller et de cesser de rêver ! Ses détracteurs l’accusent de défaitisme, alors que les joueurs lui font de la brosse pour ne pas hypothéquer leur mondial dont pour la majorité, c’est le premier, en lançant des phrases genre : «Il dit ça pour nous motiver ! » «Il veut qu’on soit des guerriers !» Vivement juin 2014 pour savoir qui a tort et qui a raison.
L’année 2013 aura également été comme les précédentes, celle des émeutes, des pneus brûlés et de barricades. Elle aura été l’année du lancement des souscriptions à l’AADL en ligne ce qui a permis à MESSI et Mister BEAN de s’inscrire normalement et voir leurs dossiers jugés recevables par le logiciel. Comme si MESSI « kal dahsah ! »
Elle aura été celle de la crise du carburant du essentiellement à la contrebande. Les décisions radicales prises par les pouvoirs publics pour éradiquer le trafic frontalier a fait monter la crise avec le voisin de l’Ouest qui réagit très mal et veut guerroyer en s’attaquant à l’emblème national, le jour d’un premier novembre ! Quel sacrilège !
Elle aura été jusqu’au bout du suspense, l’année du lancement de la 3G enfin ; alors que le monoxyde de carbone continue à tuer en série par la faute de contrefacteurs assassins qui importent des chauffages contrefaits.
Malgré tout cela, bonne année à tous et meilleurs vœux!
djillali@bel-abbes.info