«CACHEZ-MOI CES ELUS QUE JE NE SAURAIS VOIR ! »

Dans quelques heures, les candidats élus à l’Assemblée Nationale seront connus. Qu’en sortira-t-il ? Un candidat qui écrit aux électeurs, c’est inédit. Cela dénote que quelque chose est en train de changer. Cela voudrait dire que pour les quotas, c’est surement révolu. Mais est-ce à dire que la fraude est également révolue ? Rien ne le confirme.
Car, les habitudes sont tenaces. L’administration est «infectée» encore. Les «réflexes» négatifs demeurent persistants. Rien ne nous absout des tentatives de fraude et de malversations, même si elles seront sûrement isolées.
C’est ce qu’il faut combattre. Malheureusement, les Partis en lice n’ont pas les moyens de contrôler une foultitude de bureaux de vote. Quant aux indépendants, ce n’est même pas la peine d’y compter. Ils n’étaient même pas en mesure de financer leur campagne.
Le grand danger vient de la «Chkara» Le personnel éligible émargeant à la «chkara» est légion dans cette législature. Ils ont «infesté» et les Partis et les listes d’indépendants.
Cela confirme la jonction «politique-argent» Cela conforte la «maffia politico-financière»
Cela veut dire que quelque soit les députés qui seront élus, la nouvelle Assemblée sera d’obédience «mercantile» Et comme on sait qu’il est notoire que l’islamisme s’est greffé automatiquement à la connexion «politique-argent» la tendance de la nouvelle force législative dans le Pays est prévisible : «islamisme-argent». Son corollaire serait donc l’économie de bazar.
Qui dit économie de bazar, dit absence d’investissement productif, donc absence de création d’emplois. Ces absences conforteront le chômage et la malvie. Ceci anéantira à coup sûr, les espoirs de toute une jeunesse.
Ces hypothèses sont confortées par l’absence de programme durant toute la campagne électorale. Aucun parti n’a été en mesure de proposer des solutions aux problèmes que vivent le Pays et sa population et notamment la frange de jeunes.
Sitôt la campagne pour le compte des législatives lancée, pas un mot sur la paralysie économique dans laquelle s’enfonce le pays depuis maintenant plusieurs années : Désinvestissement criant, un chômage des jeunes parmi les plus élevés de la région MENA (25%), hausse de 25% des dépenses publiques en 2011, une inflation de 5,9% La productivité est à moins de 0% et les rentrées fiscales s’affaissent des suites de l’informel. Ce n’est pas très reluisant. Mais cette situation dans laquelle baigne le pays est jusqu’ici occultée par les partis candidats au renouvellement

Au lieu de proposer des solutions à ces problèmes, les représentants et les partis candidats se sont efforcés curieusement à mener une guerre contre d’étranges pressions externes sur le pays, des tentatives de déstabilisation, sous la forme du fameux et pompeux « printemps arabe »etc. Les uns se sont contentés de fustiger les bilans du pouvoir actuel, promettant monts et merveilles, les autres se sont tenus aux promesses «démagogiques et populistes» qui parfois frisent le ridicule : SNMG à 60 000Da, Création de millions d’emplois, Belloumi, s’est même engagé à faire accéder le Gallia en ligue 1 en deux ans.

Les partis « mastodontes » (FLN, RND et Coalition verte) n’ont pas été en mesure de proposer des programmes dignes et persuasifs. Le premier était beaucoup plus concentré sur sa crise de pouvoir interne. Le RND profite de cette crise pour se mettre en exergue ; alors que les islamistes sont subitement devenus «opposants» même si leurs Ministres continuent à exercer le programme du Gouvernement actuel.
Si Le Président a lancé à partir de Setif « notre génération est terminée » cela n’a pas été respecté par les Partis qui s’évertuent à reconduire éternellement les caciques. Le FLN et le RND comptabilisent à eux seuls, 80% de candidats reconduits. Il y en a même qui sont à leur troisième mandat.
Il faut reconnaître que ce n’est pas le meilleur moyen de lutter contre l’abstention.
En définitive, l’objectif serait-il celui de reconduire une «chambre d’enregistrement» utilisée en fonction des désideratas du pouvoir en place au lieu et place d’une véritable Assemblée appelée à proposer des projets de Lois et entreprendre des enquêtes?… Tout le laisse supposer, dans la mesure où la démarche actuelle vise à l’installation d’une constituante hétérogène et éparses, sans force partisane permettant d’imposer une majorité à même d’imposer sa politique.
djillali@bel-abbes.info