Il n’y a rien de plus frustrant que de se trouver confronter à des questions auxquelles on n’arrive pas à trouver des éléments de réponse probants.
Quarante mille (40 000) cas de violence entre les élèves, six mille cents (6 100) cas de violence contre les enseignants par les élèves, Quatre mille cent vingt-neuf (4 129) cas de violence contre les élèves par les enseignants, sept cent quarante cinq (745) entre les enseignants eux-mêmes et cent trente deux (132) cas de consommation de drogue au sein des écoles !!! C’est ce qui ressort de la lecture d’un rapport établi par le Ministère de l’éducation et concernant uniquement l’année scolaire 2009-2010.
Si l’on ajoute que cette semaine a été marquée par deux cas du même ordre mais en plus grave :
D’abord, le cas de la sportive d’élite (judoka) médaillée d’or junior âgée de 23 ans arrêtée pour conduite en état d’ivresse et plus gravissime, les 3 tentatives de suicide enregistrées en une seule semaine à l’est du pays, de 3 écoliers : L’un a tenté de s’immoler, le second s’est jeté du troisième étage de son école et le troisième (une petite fille) s’est tailladée les veines.
Qu’est ce qui a pu conduire à des comportements pareils ? J’avoue franchement que je reste muet face à ce genre de délires. J’ai passé toute la semaine à ressasser ces chiffres, sans pouvoir en tirer une quelconque conclusion. Les raisons s’entrechoquent dans ma tête. L’incohérence de ces innombrables actes traduit des comportements anachroniques, tant du point de vue de l’âge, des repères de la Société, que de la religion.
Le système éducatif, les programmes ? On en a tellement parlé. Après les grèves interminables, les luttes de leadership orchestrées par les différents syndicats dits autonomes et non agréés, vient inévitablement la lutte pour la partition de la rente. Les œuvres sociales de l’enseignement sont riches, très riches même. Alors, le moment est venu de s’en accaparer. Et la guerre est entamée. Benbouzid a trouvé le moyen le plus judicieux de faire diversion. Gageons que cela va durer longtemps. Les élèves ? Qu’ils attendent. Une classe de 3ème année moyenne a bénéficié de …. 2 leçons de maths avant les compositions et les vacances ! L’école sinistrée ? Non, nauséabonde ! Mais est-ce la seule raison ? Est-ce une raison suffisante pour mener vers la tentative de suicide de la part de mômes de 10-13 ans ? Qu’en savent-ils de la mort ? Qu’en savent-ils de la vie ? Ont-ils une famille à charge et que les effets du chômage empêchent de nourrir ? Ont-ils une facture d’électricité impayée ? Ont-ils reçu une sommation d’huissier pour l’expulsion d’un logement qu’ils ont squatté ?
Les parents ? Obnubilés par les sévices d’une vie cruelle partagée entre le pari de manger et nourrir ses enfants et celui de pouvoir survivre, continuer à travailler et trouver un logement, n’ont jamais consacré le temps nécessaire pour s’occuper de l’éducation de leurs enfants.
Où est la leçon quotidienne de «Morale» où l’on nous apprenait que «le professeur a failli être un prophète», l’amour du prochain, le respect des parents, des voisins et des personnes âgées, traverser dans les passages protégés, l’amour de la patrie?
Où sont passés les jeux d’enfants : Les «poupées» la «marelle» et les «osselets» pour nos petites filles et les «billes» les «voitures faites de fil de fer», les «bandes dessinées », « les gendarmes et le voleur » pour nos petits garçons ?
Où sont passés les contes que nous racontaient nos mères autour de l’âtre ? Des contes pleins de sagesse et de transfert de connaissances. Des contes que l’on peut qualifier d’encyclopédie de l’éducation ?
Non, nos enfants ont aujourd’hui, les «solutions» à sniffer dans des sachets de lait, les films de violence, les jeux électroniques « débilisants » et les stades où on leur apprend à mater les supporters adverses et des chansons fascistes pour glorifier leur équipe.
On apprend aux enfants des nantis qu’ils sont intouchables, qu’ils peuvent narguer et le maître d’école et le policier, et on leur offre en cadeau, le dernier bolide et à chaque vacance, une villégiature à Ibiza.
On apprend aux enfants pauvres à prendre un gourdin et s’offrir un parking payant sur la route qui longe la maison, à vendre des sachets en plastique et des cigarettes, à proposer du pain traditionnel sur les routes…
L’école devient pour l’un comme pour l’autre une fréquentation subsidiaire. Une corvée, où la première des choses qu’on apprend, c’est comment copier. On est le héros de la classe quand on nargue le maître d’école et qu’on se permet de siroter une bière en classe.
La judoka championne internationale arrêtée pour conduite en état d’ivresse, traduit la perte de repères de la société en général. En effet, d’abord le judo est un art martial réputé par la sagesse, le respect et l’éducation. Ensuite pour une athlète d’élite, entourée d’éducateurs de renoms, ayant côtoyé des champions mondiaux, le comportement devait être exemplaire. Rien n’y fut. Pourquoi ?
Elle est le reflet de la politique de la jeunesse initiée par les pouvoirs consécutifs depuis les années 80. Voilà le résultat des «réformes » et le « meilleur » reste à venir. Les tentatives de suicide des chérubins augurent un âge adulte « prolifique »
Que peut-on attendre d’une jeunesse dévoyée, d’une jeunesse formée à l’illettrisme multilingue ?
Il ne faut rien attendre de l’avenir, nos enfants naissent adultes. Sinon, comment expliquer que Belkhadem envoie son fils le représenter à une cérémonie à Biskra à laquelle il était invité en qualité de Secrétaire Général de son Parti?