«CES REJETONS DU SYSTEME DEVENUS OPPOSANTS TAIWAN»

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“Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir.”(1)

Hichem ABBOUD : Ayant très vite compris les règles de réussite prévalant à l’époque, il s’engage à l’ANP comme Elève-officier en 1975 alors qu’il poursuivait ses études à l’Institut des Sciences Politiques et de l’Information de l’Université d’Alger où il obtient sa licence en sciences journalistiques en 1978.

Tout en poursuivant ses études universitaires, il entame sa carrière de journaliste au magazine Jeunesse-Action qu’éditait le Ministère de la Jeunesse et des Sports. En 1977, donc affilié à la fameuse UNJA, organisation satellite du parti unique, il rejoint le bureau d’Alger du quotidien de l’Ouest algérien La République avant de diriger le bureau d’Alger de l’hebdomadaire sportif El-Hadef dont le siège se trouvait à Constantine

À l’issue de ses études universitaires financées grassement par le Système, il rejoint l’ANP qui l’affecte à la direction du commissariat politique où il dirige la rédaction de l’édition française du magazine mensuel El-Djeïch

Après que le commandement militaire eut décidé d’arrêter la diffusion publique du magazine El-Djeïch, il est appelé, en 1987, par le général Lakehal Ayat, alors délégué général à la sécurité préventive au Ministère de la Défense Nationale. Il lui confiera le dossier du Moyen-Orient et du terrorisme international. En 1990, il demande sa radiation des rangs de l’armée. Qu’il obtient en octobre 1992.

Il publie en février 2002 aux éditions J.C Lattès La Mafia des généraux dans lequel il décortique le système politique algérien que – selon lui – dirigeait un cabinet noir constitué d’anciens sous-officiers de l’armée coloniale française

Mohammed SAMRAOUI : Il est qualifié comme l’ex-numéro 2 du DRS. Il a participé activement à la lutte antiterroriste comme acteur de premier plan jusqu’en 1996. Si exactions il a eu lieu, il y a inévitablement participé. Se sentant moins servi probablement ou superbement « glouton », il décide de quitter le pouvoir et s’en va s’exiler politiquement. Il fera –et continue de faire – la vedette des plateaux télés de l’Hexagone. Il est devenu de facto «expert en sciences du terrorisme» et pourfendeur de premier plan de l’ANP et de ses Généraux qu’il qualifie de criminels et auxquels il impute la création du GIA. Mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’il ne déclare sur les plateaux que ce qu’à autorisé préalablement la DST. Les informations sensible,s elle les gardera pour elle, en échange de l’asile doré.

Qu’ont de commun ces deux individus ?

D’abord, ils ont tous deux appartenu à l’ANP, dans le département de renseignement.

Ensuite, les deux recherchent la sensation et les feux de la rampe.

Le premier à travers les divers journaux qu’il a créés : le dernier en date « Mon journal » dans ses éditions arabophone et francophone, se caractérise par des informations « people » surtout. On se souvient de l’attaque en règle contre Raouraoua le Président de la FAF. Voilà qu’il resurgit avec un article à sensation sur l’état de santé du Président de la République. Se vautrant de détenir des informations inédites, il privilégie le scoop et touche à des problèmes personnels des personnes qu’il attaque.

En grand manipulateur – il a du surement poursuivre une formation dans l’institution militaire – il sait que mettre à nu les supposés frasques des membres du pouvoir, lui vaut admiration et chiffre d’affaires. Ne connaissant aucune limite au dithyrambe ni à la réserve, il s’attaque outrageusement à des institutions de la République (Présidence et A.N. P) occultant au passage, que quels que soient les hommes, l’Institution demeure sacrée. Cela me rappelle l’anecdote des infirmières en France qui ont soudain décidé de marcher sur l’Élysée, après avoir observé un regroupement de plusieurs jours sur une place publique parisienne, sans incident. La marche fut cruellement réprimée. Quand on posait la question au Ministre de l’Intérieur, il répondit : « Mais Messieurs, il s’agit de la première institution de la République, et la République ne saurait le permettre ! »

Hichem Abboud ne se lasse point de donner interviews et points de vue sur tous ce qui fait sensation. Il se vautre de détenir des informations inédites.

Le second a préféré s’exiler et s’offrir comme l’arabe de service aux plateaux télés françaises. Il aura été celui qui a le plus porté préjudice à l’Algérie en lutte contre le Terrorisme. Fils intime du système, il détenait assez de secrets d’Etat pour pouvoir nuire. Et il le fit avec brio. Cela s’appelle de la Haute Trahison! Multipliant les sorties médiatiques, il s’identifie comme société civile et instruit plusieurs affaires judiciaires contre les hommes du système qui ont été pourtant ses parrains (Betchine, Zeroual, Nezzar, Belkheir et même Chadli Bendjedid.)

Qu’ont-ils de différents ? Un seul point. Ils se détestent et se haïssent.

Étant tous les deux issus de la même source, ils ne peuvent s’entendre car concurrentiels. « Dis-moi qui est ton ennemi ? Celui qui exerce la même profession que toi. » Jamais cet adage du terroir n’aura été aussi bien vérifié.

On les voit souvent se « tirer les cheveux » par presse interposée. L’un accusant l’autre d’être un « opposant taïwan » alors qu’ils le sont tous les deux.

Cette chronique, ne veut absolument pas être absolutoire du système, ni des hommes qui le composent, mais beaucoup plus constater comment des opportunistes puissent aisément renier les mains qui leur ont donné à manger, en s’érigeant en « opposants honnêtes.» Elle ne veut pas, non plus « blanchir » la stratégie de communication catastrophique suivie par le pouvoir dans le traitement de la maladie du Président.

Hichem Abboud et Samraoui, ont fait partie du système. Ils y ont vécu. Ils ont partagé la rente. Ils ont eu des privilèges. Sinon comment expliquer l’origine des fonds qui auront permis à Abboud de construire un empire de presse. Ce n’est pas maintenant qu’ils viennent, toute honte bue, se refaire une virginité et s’ériger en donneurs de leçons au Peuple. Si le système doit partir, ils partiront avec. Inéluctablement.

Qu’on ait voté pour Bouteflika ou pas, qu’on l’aime ou pas, il est indécent d’utiliser son état de santé comme fonds de commerce. Un pas vite franchi par ses « hommes » sans foi ni origines qui, « pour leurs intérêts, sont prêts à anéantir leur tribu »

djillali@bel-abbes.info

(1) Frantz FANON in “Les damnés de la terre”

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